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    Home » Affaire de la cercosporiose de la Banane et des épandages aériens : le point de vue du Dr JosPélage
    Actualité

    Affaire de la cercosporiose de la Banane et des épandages aériens : le point de vue du Dr JosPélage

    décembre 6, 2011Mise à jourseptembre 20, 2017Aucun commentaire
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    Le débat fait rage en Martinique au sujet de l’épandage aérien d’un produit fongicide capable d’arrêter les effets nocifs d’un champignon, la cercosporiose du bananier. Le Conseil Régional s’est penché, avec passion sur cette question. Dans la tribune qui suit, et qui est publiée in extenso dans ANTILLA N° 1485, un médecin, le Dr JosPélage, donne son point de vue. Le produit concerné pour l’épandage, est homologué aux doses usuelles et ne serait pas en lui-même toxique, mais le Dr JosPélage explique que s’il n’est pas dénué d’effets secondaires potentiellement nocifs (même si des produits de la même famille sont utilisés en médecine humaine pour traiter des mycoses), ses effets secondaires potentiels, en tous cas tel que connus en 2011, toutefois, la possibilité d’une dissémination incontrôlable, les possibles effets délétères du cocktail avec lequel il est associé pour l’épandage et les antécédents dramatiques de “l’Affaire du Chlordécone”, incitent l’auteur de cette tribune à réclamer l’application du principe de précaution…

     

    Le Dr JosPelage

     

     

    Les épandages aériens
    Point de vue d’un médecin

    La question de l’autorisation à titre exceptionnel de l’épandage de fongicides sur les bananeraies martiniquaises a été largement abordée sur le plan économique, ce que l’on comprend fort bien dans un pays où sévit un chômage endémique. Aujourd’hui pour mieux apprécier les enjeux,  il faudrait se pencher sur  ses conséquences à court moyen et surtout long terme, afin d’évaluer au mieux le  rapport bénéfice/risque. Les bénéfices sur le maintien de la filière commerciale et les emplois qui s’y rattachent sont évidents.

    Qu’en est- il des risques maintenant ?

    Les risques environnementaux ont été débattus ; ils  sont loin d’être anodins car même avec des techniques hautement sécurisées la pulvérisation de ces produits sur les feuilles des bananes remplit l’atmosphère de particules fines microscopiques en suspension qui peuvent être disséminées par les alizées à distance et atteindre les habitations avoisinantes, les passants, avant de  retomber dans les sols, où ils pollueront  les cours d’eau et les aliments. Finalement malgré toutes les précautions qui pourraient être prises de bonne foi par les planteurs, les martiniquais retrouveront ces fongicides dans leur assiette et surtout dans leurs poumons voire même dans leur cerveau.
    S’il est bien noté  que la Martinique n’est pas le seul pays touché par ce champignon ni le seul pays qui utiliserait cette solution notamment dans la Caraïbe voisine, elle possède une spécificité qu’il ne faut pas occulter, à savoir l’état de pollution chronique de nos sols par l’usage massif pendant les cinq dernières décennies , de pesticides , d’insecticides , d’herbicides , et la  pollution de notre nappe phréatique, de la plupart de nos cours d’eau par ces polluants organiques persistants utilisés sans discernement. Or nul ne sait aujourd’hui si l’action de ces fongicides ne potentialisera pas celle des autres polluants, dont le chlordécone que l’on essaie tant bien que mal de confiner dans les sols. L’expérience de ce dernier organochloré a montré  que les cocktails de produits  chimiques sont en général   synergiques. Le cancer de la prostate dont l’étude INSERM 2010 a montré son lien avec le chlordécone est favorisé par le mélange de chlordécone avec d’autres pesticides y compris ceux qui sont utilisés en France hexagonale. L’enjeu en effet pour la santé est extrêmement grave .Nous ne sommes pas sortis de la crise sanitaire générée par le chlordécone qui pollue notre sous sol pour quelques centaines d’années, que nous lui associons un autre polluant. Tout  ce qui a pu être connu grâce aux travaux des ingénieurs agronomes, sur le transfert sol- plante du chlordécone sera à repenser.

    Le produit utilisé dans l’épandage, lui-même n’est pas dénué d’effets secondaires, comme indiqué sur la notice, même s’il est homologué aux doses usuelles. Toutes les recherches toxicologiques  aujourd’hui montrent que ce ne sont pas forcément les fortes doses qui posent problème,  car on y est attentif, mais ces petites doses répétitives qui  au fil des années sont responsables de mutations épi-génétiques à l’origine de cancer et de perturbations endocriniennes graves. L’effet carcinogène  et perturbateur endocrinien n’est pas dose- dépendant mais chrono-dépendant et se manifeste à la génération suivante, Ce travail fondamental de l’INSERM de Guadeloupe sur le chlordécone a permis de prendre conscience de la toxicité chronique des produits chimiques, véritable bombe à retardement pouvant exploser 30, 40 ans après. L’homologation protège de la toxicité aigüe mais pas de la toxicité chronique qu’elle n’étude pas et encore moins de la co-toxicité.

    Trois types de produits devraient être utilisés en cas d’épandage : des fongicides à proprement parler, un solvant et de l’huile de paraffine.
    Deux types de fongicides sont préconisés contre la cercosporose, leTILT 250 EC contenant du propiconazole  et /ou le  SICO    contenant du  difenoconazole tous  deux dérivés de la famille des triazolés. Les triazolés sont utilisés en médecine humaine par voie buccale dans le traitement des mycoses où ils génèrent peu d’effets secondaires : une atteinte  essentiellement hépatique mais ils  ne sont pas conseillés chez la femme enceinte et l’enfant en bas âge. Rien n’est documenté sur leur action sur les poumons en cas d’épandage. On sait toutefois qu’ils peuvent entrainer à la longue un cancer du foie chez la souris.

    Ces fongicides  sont  mélangés à du BANOLE qui est un distillat lourd, un hydrocraquage de pétrole. Ce  solvant aromatique  dérivé du pétrole, le BANOLE, par contre,  partage avec tous les dérivés benzéniques une toxicité aigüe essentiellement pulmonaire et une toxicité chronique notamment sur le sang  à l’origine de  leucémie ou d’aplasie .L’absorption buccale comme l’inhalation aigue du pétrole peut provoquer des pneumopathies graves mais aussi une atteinte neurologique (maux de tête, étourdissements, anesthésie, somnolence, perte de conscience) toutes pathologies potentiellement mortelles si elles sont intensives. Dans de rares cas, le solvant peut sensibiliser les muscles du coeur causant de l’arythmie. La  toxicité chronique qu’il partage avec les autres dérivés benzéniques et les polluants aromatique polycycliques  est la cancérogénicité, potentialisés par les organochlorés DDT Chlordécone HCH Bêta  présents dans notre sol.

    La fiche technique des différents produits n’occulte pas leur toxicité puisqu’elle préconise des vêtements de protection pour les ouvriers  et surtout la destruction des déchets par des organismes agréés .Il est également recommandé d’éviter le contact du produit avec l’eau et la terre. Ce qui signifie que l’utilisation de ce produit supposerait d’énormes précautions pour protéger la population.
    Si l’huile de paraffine  est bien connue et tolérée par voie digestive, par voie pulmonaire chez l’homme elle peut encrasser ses poumons qui n’ont aucun moyen de l’éliminer. Sans compter que l’association des trois produits n’est pas documentée chez l’homme.

    L’épandage permet un traitement rapide de plusieurs dizaines d’hectares par voie aérienne mais ce mode d’application présente ses inconvénients spécifiques. Ces fines particules aériennes contenant le produit actif peuvent se charger des autres polluants environnementaux persistants comme les poussières de sable, les moisissures , la dioxine ,les dérivés de l’essence des moteurs .et les disperser  largement dans l’atmosphère. Elles ont la particularité de pouvoir franchir la barrière alvéolaire et se loger dans les cellules des  poumons pendant de longues années et entrainer éventuellement des pneumopathies chimiques, éventualité bien précisée dans la documentation disponible notamment celle présentée en préfecture.
    La pulvérisation par voie terrestre expose davantage les ouvriers agricoles lors de l’application,  mais protège les habitations de cet inconvénient respiratoire .Toutefois elle  partage avec l’épandage aérien  son action néfaste dans le court et moyen terme au plan digestif car dans les deux cas les produis se retrouveront dans la nappe phréatique dans les eaux de boissons et dans les aliments.
    Le poids des risques est donc loin d’être négligeable sur la santé de nos compatriotes qui paient déjà un lourd tribut au chlordécone, puisqu’aujourd’hui nous connaissons le plus fort taux au monde de cancer de la prostate rapporté à 100.000 habitants .De plus  le problème n’est pas derrière nous mais bien devant nous  puisque l’incidence  standardisé du cancer de la prostate est passé de 127 cas pour 100.000 habitants en 2000 à  172 cas en 2008. Nous sommes donc bien placés pour prôner le principe de précaution ; car malgré les très nombreux signaux  qui ont alerté sur la dangerosité du chlordécone la prolongation de l’autorisation a contribué quelque part à l’augmentation de l’incidence du cancer de la prostate et du myélome.

    L’exemple du MEDIATOR doit rester également présent dans les mémoires puisque ses effets induits ne se sont manifestés non  pas  à court terme mais au bout de nombreuses années et donc que l’autorisation de mise sur le marché n’est pas un gage de l’absence de complications à long terme.
    Aujourd’hui où nous savons notre sol martiniquais gorgé de plusieurs centaines de produits chimiques nocifs, il est  temps de déclarer un moratoire  sur l’utilisation de toute autre substance chimique quelle qu’en soit le bien fondé.
    C’est bien au nom de ce principe de précaution que lors de l’épidémie de Vache folle  les pouvoirs publics  avaient résolument fait le choix de préserver la santé. Des troupeaux entiers ont été abattus. Aujourd’hui on n’en est pas rendu à cette extrémité puisque la banane, si elle n’est pas commercalisable,  est comestible et qu’elle pourrait être proposée avec bonheur, pour une fois,  aux crèches, aux cantines scolaires, aux hôpitaux, à toutes les restaurations collectives en lieu et place des fruits importés, voire des fruits au sirop ou « floup »  qui n’ont pas sa richesse en nutriments. Le traitement des feuilles contaminées pourrait alors s’envisager de façon artisanale , écologique, mécanique et préservatrice de l’environnement.
    On pourra alors s’inscrire résolument dans une perspective de développement durable respectueuse de l’avenir des hommes et des femmes d’aujourd’hui et de demain, de nous-mêmes, de nos enfants et nos petits enfants  car c’est souvent ces êtres fragiles qui paient le plus lourd tribut à notre imprévoyance.

    Dr J.JOSPELAGE
    Présidente de l’Association Pour la Sauvegarde de l’Environnement et de la Santé
    (AMSES-Martinique.)

    [Les parties en gras ont été soulignées par le Blog ]

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