COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Dans un esprit de responsabilité et de défense des droits fondamentaux, les députés de Martinique, Marcellin NADEAU, Jean-Philippe NILOR, et le député de Guyane, Jean-Victor CASTOR, se rendront aujourd’hui au centre pénitentiaire de Ducos dans le cadre de leur droit parlementaire de visite des lieux de privation de liberté. Ils seront accompagnés de l’avocat, ancien bâtonnier, Georges-Emmanuel GERMANY.
Cette initiative s’inscrit dans une démarche humaniste visant à garantir que les principes de justice, d’équité et de dignité humaine soient respectés dans tous les cas. Les élus rencontreront des prisonniers dont l’incarcération est liée à des actions ou des expressions politiques, dans un contexte où le droit de manifester et de s’exprimer librement constitue un pilier essentiel de la démocratie.
Les députés tiennent à souligner que leur démarche ne doit en aucun cas être interprétée comme une tolérance envers des actes répréhensibles ou des exactions. Ensemble, ils dénoncent avec force toute instrumentalisation de la justice visant à criminaliser des mobilisations sociales ou des engagements militants.
En cette période de fin d’année, ils souhaitent réaffirmer leur attachement à une justice impartiale, tout en portant une attention particulière aux conditions de détention et au respect des droits humains fondamentaux.
La liste des prisonniers rencontrés sera communiquée ultérieurement à la presse. Les élus appellent à une réflexion collective quant au fonctionnement de la justice dans nos pays dits d’outre-mer, qui s’apparente trop souvent à une justice d’exception, dans un souci constant de justice sociale et d’humanité.


Précheur, le 22 décembre 2024
Marcellin NADEAU, Député de Martinique
Contact presse : marcellin.nadeau@assemblee-nationale.fr
Twitter et Instagram : @marcellinnadeaumq 




Un commentaire
C’est une excellente initiative que de visiter la prison de Ducos afin de s’assurer que les détenus sont correctement traités. Il faut donc applaudir l’initiative des députés Marcelin NADEAU, Jean-Philippe NILOR et du Bâtonnier Georges-Emmanuel GERMANY!
Maitre Georges Emmanuel GERMANY, intronisé, il y a quelques temps, prince au royaume d’Allada au Bénin, pourrait tout aussi s’intéresser au sort des détenu.e.s incarcérés dans les prisons de ce pays.
Quelques éléments ci-dessous transmis à son intention :
Selon amnesty international, au Bénin, des détenu.e.s sont enfermés dans des cellules surpeuplées et sales par de fortes chaleurs se voient refuser des soins de santé. Ces conditions de détention inhumaines, sont aggravées par une vague de chaleur sans précédent. L’année dernière, des détenu.e.s étaient privés d’eau potable et de soins médicaux et plusieurs dizaines sont morts.
La surpopulation carcérale touche toutes les prisons du Bénin et le nombre de détenu.e.s est en augmentation. De moins de 7 000 détenu.e.s en 2016, selon un ancien ministre de la Justice, ils sont passés à 18 170 en décembre 2023, selon le directeur de l’agence pénitentiaire du Bénin.
La plupart des détenu.e.s sont contraints de s’allonger sur le sol, sur le côté, sans possibilité de se retourner, a observé Amnesty International. Dans les prisons équipées de lits, un seul matelas individuel peut être occupé par trois ou quatre personnes.
Les bâtiments partagés par des centaines de détenu.e.s n’ont que d’étroites ouvertures qui ne permettent pas une aération suffisante. L’air des bâtiments et des cellules est également irrespirable en raison de l’absence d’installations sanitaires. Les détenu.e.s ne peuvent pas aller aux toilettes de manière propre et décente. A la prison de Porto-Novo, les femmes urinent et défèquent dans des pots qu’elles utilisent également comme oreillers. Les hommes utilisent un petit tonneau placé au centre d’un des bâtiments, dont la seule ouverture est la porte d’entrée.
Un détenu d’Abomey-Calavi a déclaré : « L’eau que nous buvons est celle d’une citerne. Elle n’est pas potable. Quand l’eau manque, les sapeurs-pompiers nous apportent de l’eau sale, et on se bat pour avoir cette eau sale. »
Les prisons manquent de personnel médical. Aucune des prisons visitées ne dispose de médecins d’Etat en permanence. Les infirmeries, gérées par deux ou trois infirmiers ou infirmières, sont assistées deux fois par semaine par des médecins déployés par l’ONG Bénin Excellence. A Natitingou, l’infirmerie reçoit 400 à 600 détenu.e.s par mois, selon un infirmier. Les prisons de Missérété, Parakou et Abomey comptent respectivement trois infirmières pour 3 742 détenu.e.s, trois infirmiers pour 1 491 détenu.e.s et deux infirmiers pour 2 468 détenu.e.s.
En décembre 2023, environ 55 % des 18 170 personnes détenues au Bénin étaient en attente de jugement, selon les autorités pénitentiaires. Certaines avaient dépassé le délai légal de cinq ans.