La COP locale organisée à Schœlcher met en évidence une réalité désormais incontestable : en Martinique, le changement climatique n’est plus une menace lointaine mais une contrainte immédiate qui impose des décisions rapides en matière d’aménagement, d’énergie et de protection du littoral.
Réunissant services de l’État, CTM, climatologues et urbanistes, cette rencontre vise à définir des trajectoires d’adaptation pour la période 2030–2050. Le préfet Étienne Desplanques présente cette démarche comme un processus de consensus, inscrit dans la planification écologique nationale et les travaux de la COP#3 locale.
Les scientifiques alertent sur la gravité de l’érosion côtière et de la montée des eaux : jusqu’à 5 % de la superficie de l’île pourrait disparaître d’ici la fin du siècle. Environ 50 000 personnes vivent sur un littoral très exposé, ce qui pose la question sensible de la relocalisation et de la recomposition urbaine.
La transition implique aussi de repenser l’agriculture et le foncier afin de renforcer la souveraineté alimentaire, ainsi que de réduire la dépendance énergétique de l’île, encore largement alimentée par les énergies fossiles. Le développement des renouvelables, la baisse des consommations et une révision des modèles d’aménagement figurent parmi les pistes prioritaires.
Les intervenants insistent sur la nécessité d’une culture du risque plus ancrée dans la population. Informer, anticiper, impliquer les citoyens dans les choix d’aménagement et éviter de créer de nouveaux espaces vulnérables sont devenus des impératifs.
La critique internationale de la COP30, jugée insuffisante par le Haut‑commissaire Volker Türk, renforce l’idée que les territoires insulaires ne peuvent attendre des impulsions globales. La COP locale se présente ainsi comme un outil politique pour construire des réponses concrètes à la montée des eaux, à la dépendance énergétique et à la fragilité du littoral.



