MEMOIRE :

  • Alger et Paris vont mener conjointement un travail mémoriel de — Algerian Presidency Press Office / AFP

L’Algérie a communiqué à la France le nom du spécialiste algérien chargé de travailler, conjointement avec l’historien français Benjamin Stora, sur les questions mémorielles entre les deux pays, a annoncé dimanche soir le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

La personnalité désignée est le docteur Abdelmadjid Chikhi, directeur général du centre national des archives algériennes, a précisé le chef de l’Etat algérien, lors d’une rencontre avec des médias locaux.

Abdelmadjid Chikhi avait été nommé le 29 avril dernier conseiller auprès du président Tebboune, chargé des archives nationales et de la mémoire nationale. « On s’est entendu avec le président français Emmanuel Macron en matière mémorielle pour travailler normalement », a expliqué le président algérien.

Mener un travail mémoriel de « vérité »

« Pour faciliter les choses (…), [Paris] a nommé un historien connu et son vis-à-vis est le Dr Abdelmadjid Chikhi qui est connu et est responsable des archives nationales et un spécialiste. Nous leur avons communiqué son nom », a-t-il précisé. Abdelmadjid Chikhi est un ancien combattant de la guerre d’indépendance (1954-1962).

Les deux historiens devront mener conjointement un travail mémoriel de « vérité », directement sous la tutelle des présidents des deux pays, a affirmé récemment Abdelmadjid Tebboune dans un entretien au quotidien français L’Opinion.

« Nous souhaitons qu’ils accomplissent leur travail dans la vérité, la sérénité et l’apaisement pour régler ces problèmes qui enveniment nos relations politiques, le climat des affaires et la bonne entente », avait-il plaidé. « Il faut affronter ces évènements douloureux pour repartir sur des relations profitables aux deux pays, notamment au niveau économique », avait estimé Abdelmadjid Tebboune.

Début juillet, Abdelmadjid Tebboune avait déclaré à la chaîne de télévision France 24 attendre des excuses de la France pour la colonisation de l’Algérie afin « d’apaiser le climat et le rendre plus serein ».

Un rapprochement entre les deux pays

Cette initiative mémorielle survient au moment où se dessine un rapprochement entre les deux pays aux relations intimes et compliquées, fruit de l’Histoire, de la colonisation et des flux migratoires.

Signe fort d’un dégel dans les relations entre l’Algérie et la France, Paris a remis au début du mois les restes de 24 combattants algériens tués au début de la colonisation française au XIXe siècle. Un geste considéré comme « un grand pas » par Alger.

Mais les autorités algériennes veulent aussi récupérer des archives coloniales et souhaitent remettre sur la table le dossier des « disparus » pendant la guerre d’indépendance -plus de 2.200 selon Alger- et celui des essais nucléaires françaisdans le Sahara algérien qui « ont fait et continuent à faire des victimes » selon elles.

« La génération actuelle et celles qui lui succèderont demeureront attachées à la demande de restitution de toutes les archives nationales détenues par la France et se rapportant à plusieurs périodes de notre histoire », avait confié Abdelmadjid Chikhi début juillet à l’agence officielle APS, estimant qu’« il n’y a pas chez la partie française de réelle volonté de clore ce dossier définitivement

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