Le racisme demeure, quoiqu’on en dise en France,qg l’un des principaux fléaux de notre époque.

Tous les jours, aux Antilles comme dans l’Hexagone, des hommes et des femmes se voient refuser des emplois, refuser des logements, exclus de certains cercles, mal reçus dans les commerces et dans les administrations, juste parce qu’ils ont la peau noire.

Sans aucune conséquence pour les auteurs de ces actes discriminatoires, le phénomène va s’aggravant, comme le souligne un rapport parlementaire, présenté en Février dernier par le député Mathieu Lefèvre.

Cela est bien connu, et cela dure en partie grâce à la complicité des tribunaux, qui ne sanctionnent qu’un cas sur cent des rares dossiers qui leur parviennent.

Mais il n’y a pas que les tribunaux.

L’action de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, présidée par l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, va exactement dans le même sens, celui de l’enfermement des Noirs dans la couleur de leur peau, que dénonçait  si vigoureusement et si justement Frantz Fanon.

En effet, cette Fondation pour la mémoire de l’esclavage limite son champ d’intervention au seul esclavage des Noirs. Elle projette même, avec l’accord des plus hautes autorités, d’ériger à Paris un monument où seraient gravés les noms des 200.000 personnes ayant reçu un état-civil en 1848 et 1849, au moment de l’abolition.

Mais jamais, à ma connaissance, elle ne mentionne une réalité historique essentielle: des millions de Blancs ont également été victimes, en Europe centrale et méditerranéene, de traite et  d’esclavage, du 8ème siècle jusqu’au 19ème siècle.

Or, tous les psychologues nous disent que si l’on veut aider une personne ou une communauté à surmonter un traumatisme, la technique consistant  à faire savoir à cette personne ou à cette communauté que d’autres qu’elles ont connu le même type de traumatisme, et l’ont surmonté, cette technique, plus que tout monument, est d’une remarquable efficacité.

La simple évocation de ce fait historique, sciemment caché, a le don de rendre furieux certains responsables de cette Fondation, comme ce fut le cas récemment à Madiana, en Martinique.

La question qui se pose dans ces conditions, à savoir  le silence, et la colère quand ce silence est rompu, est celle-ci: la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, et ceux qui la soutiennent, veulent-ils oeuvrer contre le racisme, pour  une réelle fraternité universelle,  ou cherche-t-elle à perpétuer, avec une habileté diabolique, le privilège blanc?

Oui, il faut faire connaître l’esclavage, mais tous les esclavages, et se rassembler pour la construction d’un monde plus fraternel.

Maurice Laouchez

 

 

 

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