Source: Les échos

Rappelant que « 40 % de l’argent sale dans le monde transite par Londres et ses territoires d’outre-mer », le ministre adjoint des Affaires étrangères britannique a envoyé un avertissement aux deux possessions du Royaume-Uni dans les Caraïbes, réputées trop laxiste

Par Claude Fouquet

Publié le 16 mai 2024 à 09:30

Londres semble décidé à accentuer la pression pour lutter contre le blanchiment d’argent sur son sol. Le ministre adjoint des Affaires étrangères, Andrew Mitchell, vient à nouveau de pointer du doigt les territoires d’outre-mer britanniques que sont les îles Caïman et les îles Vierges. Arguant notamment que ces deux territoires « n’ont pas encore fait tout ce qu’ils devaient faire ».

S’exprimant mardi devant le think tank indépendant Bright Blue, Andrew Mitchell a été clair : si les Iles Caïmans et les Iles Vierge souhaitent « garder notre roi et notre drapeau, alors elles doivent adhérer à nos valeurs ». Et donc faire en sorte que l’argent sale n’y circule plus aussi facilement.

Londres et ses territoires d’outre-mer, plaque tournante du blanchiment

Pour l’exécutif britannique, le dossier est loin d’être négligeable. Lors de son intervention, rapporte le quotidien « The Guardian », Andrew Mitchell a réaffirmé qu’en matière de blanchiment d’argent, « le Royaume-Uni joue un rôle important car près de 40 % de l’argent sale dans le monde transite par Londres et ses territoires d’outre-mer ». Principalement grâce à l’achat de propriétés immobilières qui sont officiellement détenues par des fonds ou des sociétés offshore domiciliés dans ces territoires. Mais sans fournir aux autorités judiciaires et fiscales britanniques un accès complet aux informations relatives à l’identité de leurs propriétaires.

Cette estimation n’est pas nouvelle. Elle avait été mise en avant lors de la divulgation des « Panama Papers » par le Consortium international des journalistes d’investigation, en 2016. Et avait conduit le gouvernement à prendre des mesures. « The Guardian » rappelle que le Premier ministre de l’époque, David Cameron, avait adopté une loi imposant plus de transparence aux dépendances de la Couronne britannique, mais les Iles Caïman et les Iles Vierges n’ont pas joué le jeu. Et traînent toujours des pieds en mettant en avant des décisions de la Cour de justice européennes qui imposent des garde-fous pour l’accès public à ce type d’informations.

Le retour de David Cameron

Une mauvaise volonté évidente qui n’avait guère ému Londres jusqu’à ces derniers mois. Les choses devraient toutefois changer et le Royaume-Uni devrait davantage mettre l’accent sur la nécessité de permettre l’accès aux informations sur les propriétaires réels de biens dans ses territoires d’outre-mer, affirme Andrew Mitchell. Et pour cause : son supérieur direct, le ministre des Affaires étrangères, n’est autre, depuis novembre dernier, que David Cameron. Celui-là même qui, après la publication des « Panama Papers », avait érigé la lutte contre le blanchiment en priorité.

Claude Fouquet pour Les Echos

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