Après une année de chaleur record en 2023, près de 5 milliards de personnes ont vécu sous des températures extrêmes rien qu’au mois de juin 2024. En Inde, en Arabie saoudite, en Chine, au Mexique ou encore aux Etats-Unis, les canicules meurtrières se multiplient, avec des températures approchant, voire surpassant, les 50°C.


SOURCE : https://www.novethic.fr/ PHOTO COUVERTURE : Une vague de chaleur sévère a frappé ces derniers la ville de Karachi au Pakistan, faisant de très nombreuses victimes. (Photo by Asif HASSAN / AFP)


1 300 morts lors du grand pèlerinage à La Mecque, 33 agents électoraux indiens morts lors des élections nationales au début du mois de juin, plus de 500 personnes tuées au Pakistan alors que le mercure est resté coincé au-delà des 40°C pendant plusieurs jours d’affilée. En Egypte, les températures proches de 50°C ont entraîné des coupures régulières d’électricité en raison de la hausse de la consommation pour les ventilateurs, climatiseurs et autres appareils de refroidissement.

De l’autre côté du planisphère, les Etats-Unis ont également été confrontés à plusieurs vagues de chaleurs successives. Rien qu’à New York, les visites aux urgences ont augmenté de plus de 500%. Plus au sud, au Mexique, 155 personnes sont mortes depuis mars à cause de la canicule et 30 nouveaux décès ont été enregistrés entre le 13 et le 18 juin dernier. Plusieurs villes du pays ont d’ailleurs battu des records de température, comme la capitale Mexico avec 34,7°C, enregistrés le 25 mai dernier.

Même les régions polaires ne sont pas épargnées. L’Arctique, touché par un phénomène appelé “amplification arctique”, faisant que cette région se réchauffe plus vite que les latitudes moyennes et quatre fois plus que la moyenne mondiale, connaît actuellement d’importants incendies de végétation, notamment en Russie. Ces feux ont d’ailleurs provoqué des émissions de CO2 parmi les plus importantes de ces 20 dernières années, a indiqué le service européen Copernicus.

60% de la population mondiale touchée par des vagues de chaleur

Ainsi, la liste des pays touchés par ces températures extrêmes s’allonge semaine après semaine. D’après une récente étude publiée par le Climate Central, et couvrant la période du 16 au 24 juin, plus de 60% de la population – soit près de 5 milliards d’individus – a subi de plein fouet ces records de chaleur, rendues trois fois plus probables avec le changement climatique.

Pour son vice-président chargé des sciences, Andrew Pershing, “plus d’un siècle de combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel nous a donné un monde de plus en plus dangereux”“Les vagues de chaleur qui frappent le monde entier cet été sont des catastrophes contre nature qui deviendront plus fréquentes jusqu’à ce que la pollution au carbone cesse“, explique-t-il.

Ce constat a été confirmé par les derniers rapports publiés par ClimaMeter. Par exemple, “la chaleur meurtrière pendant le Hajj de cette année est directement liée à la combustion des énergies fossiles”, a expliqué le chercheur du CNRS Davide Faranda au média The Independent.

Source : ClimaMeter

La planète se réchauffe “plus rapidement que jamais”

Et cela ne risque pas de s’améliorer. “Les températures mondiales évoluent toujours dans la mauvaise direction… et plus rapidement que jamais”, a alerté le directeur du Priestley Center for Climate Futures à l’Université de Leeds, Piers Forters, début juin. Selon cette nouvelle étude, le réchauffement climatique provoqué par les activités humaines a progressé de 0,26°C, au cours de la décennie 2014-2023, soit le taux le plus élevé constaté depuis le début des relevés.

La seule année 2023, touchée par le phénomène El Niño, a atteint un réchauffement total de 1,43°C. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que les onze derniers mois ont été les plus chauds jamais enregistrés sur la planète, selon le service changement climatique (C3S) de l’Observatoire européen Copernicus. Pour la cinquantaine de scientifiques, signataires de cette étude , il est désormais presque impossible de limiter à 1,5°C la hausse des températures, comme le prévoyait l’Accord de Paris signé en 2015. ■

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