Provoquant des pertes de mémoire progressives, la maladie d’Alzheimer, dont c’était ce 21 septembre la journée mondiale, touche plus de 30 millions de personnes dans le monde et demeure encore sans traitement curatif. Sur la base de trente années de recherche, une équipe de scientifiques canadiens affirme ne plus penser que la maladie d’Alzheimer soit principalement une maladie du cerveau. « Nous croyons plutôt que la maladie d’Alzheimer est principalement un trouble du système immunitaire dans le cerveau. » Alzheimer serait donc une maladie auto-immune. Une démarche originale qui ouvre de nouvelles perspectives.

Décrite pour la première fois en 1906 par le médecin allemand Alois Alzheimer, cette maladie « neurodégénérative » conduit à une détérioration progressive des capacités cognitives jusqu’à aboutir à une perte d’autonomie du malade. Parmi les symptômes figurent les oublis répétés, les problèmes d’orientation, les troubles des fonctions exécutives (projeter, organiser, ordonner dans le temps, avoir des pensées abstraites) ou encore des troubles du langage.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 55 millions de personnes dans le monde souffrent de démence, un ensemble dont la maladie d’Alzheimer est la forme la plus répandue : cette dernière représente 60 à 70% des cas de démence, soit plus de 30 millions de malades. Le nombre de personnes atteintes devrait être multiplié par trois d’ici 2050, à cause d’une croissance des cas dans les pays à revenu faible et intermédiaire, selon l’OMS. Cette explosion va accroître encore le poids sociétal, dejà lourd de cette maladie, pour les proches des malades et pour les systèmes de santé.

On ignore encore largement ses causes

La maladie d’Alzheimer a beau être la démence la plus fréquente, on ignore encore largement ses causes et mécanismes précis. Deux phénomènes se retrouvent systématiquement chez les malades d’Alzheimer. D’une part, la formation de plaques de protéines dites amyloïdes, qui compriment les neurones et les détruisent à terme. D’autre part, un second type de protéines, dites Tau, présentes dans les neurones forment, chez les malades, des amas qui finissent aussi par provoquer la mort des cellules atteintes.

Mais on ne sait pas encore bien comment ces deux phénomènes sont liés. On ignore aussi largement ce qui provoque leur apparition et même, à quel point ils expliquent le déroulement de la maladie. C’est largement la conséquence des difficultés à trouver les facteurs déclencheurs de cette maladie : malgré des décennies de recherche, aucun traitement ne permet aujourd’hui de guérir ni même d’éviter l’apparition de la maladie. La recherche d’un traitement curatif de la maladie d’Alzheimer devient une quête de plus en plus compétitive et litigieuse, ces dernières années ayant été marquées par plusieurs controverses importantes.

Controverses médicales

En juillet 2022, le magazine Science a rapporté qu’un article de recherche clé de 2006, publié dans la prestigieuse revue Nature, qui identifiait un sous-type de protéine cérébrale appelé bêta-amyloïde comme la cause de la maladie d’Alzheimer, pourrait avoir été basé sur des données fabriquées. Un an plus tôt, en juin 2021, la Food and Drug Administration américaine avait approuvé l’aducanumab, un anticorps ciblant la bêta-amyloïde, comme traitement de la maladie d’Alzheimer, alors que les données étayant son utilisation étaient incomplètes et contradictoires. Certains médecins estiment que l’aducanumab n’aurait jamais dû être approuvé, tandis que d’autres soutiennent qu’il faut lui donner une chance.

Alors que des millions de personnes ont besoin d’un traitement efficace, pourquoi les chercheurs tâtonnent-ils encore dans leur quête d’un remède pour ce qui est sans doute l’une des plus importantes maladies auxquelles l’humanité est confrontée ? Des éléments de réponses à cette question sont apportées par le professeur Donald Weaver de l’université de Toronto dans un article publié par The Conversation-US.

Par www.up-magazine.info

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