Fruit d’un travail de quatre ans, le film “La couleur de l’esclavage” de Patrick Baucelin à remporté la statuette du Meilleur Film Historique de l’année au Festival du Film du Monde à Cannes. Ce prix est le 57é prix mondial pour ce film. Un grand succès pour le principal intéressé qui accepte de nous recevoir dans les coulisses de la réalisation de ce documentaire fictionnel.

 

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Patrick Baucelin, auteur, réalisateur et producteur de film. J’ai choisi de me spécialiser en documentaire. Le plus souvent, je réalise des documentaires mi fiction, avec des acteurs pour retracer l’histoire et son patrimoine.

Vous avez réalisé un film du nom de “La couleur de l’esclavage”. Pouvez-vous nous raconter son histoire et son message ?

La couleur de l’esclavage est documentaire mi fiction vu qu’il y a des acteurs et des figurants. L’idée était de raconter historiquement parlant la vie des captifs africains mis en esclavage dans les îles de la Caraïbes. Notre but était de transmettre à toutes les générations la vie de ces personnes. Comment mangent-t-il ? Que font-ils de leurs journées ? Est-ce-qu’ils peuvent se divertir ? L’approche de mon film était donc de raconter de façon fiable la vie des esclavagisés mais aussi ce qu’il se passait autour d’eux.

Quel impact le film a-t-il eu sur ceux qui l’ont vu ?

Il a été perçu de façon assez forte par ceux qui l’ont visionné. Beaucoup étaient bouleversés. Dans le sens positif, ce film n’a pas laissé indifférent les différents publics.

Comment l’aspect historique a-t-il été travaillé ?

Pour raconter cette histoire, c’est près de 70 livres que j’ai dû consulter et comparer afin de trouver des faits historiques cruciaux. Quand j’avais un doute, j’ai préféré m’abstenir, afin que le documentaire ne soit pas sujet à des critiques négatives, qui n’auraient pas eu leur place. Le but était de tout simplement transmettre de l’information sur cette époque.

Comment avez-vous équilibré les aspects éducatifs et émotionnels du film pour toucher le public?

L’idée de ce documentaire est qu’il y a des acteurs mis en scène. Ce choix est pour moi beaucoup plus explicite que de mettre de simples interviews sur le sujet. Une voix off, celle de Benoît Allemane (la voix française de Morgane Freeman) nous pousse à remonter le temps. Elle nous emmène et nous guide afin de découvrir la vie des esclaves.

Il existe beaucoup de films sur l’esclavage. Qu’est-ce-qui différencie ce film des autres ?

Tout d’abord, j’ai moi même visionné énormement de films existant sur l’esclavage. Comme je l’ai dit précédemment, j’ai lu beaucoup de livres sur ce thème, mais j’ai aussi visité énormément de musées. La différence avec mon film est qu’il retrace le réel, l’histoire de l’esclavage. Il faut savoir qu’il y a beaucoup de films américains qui ajoutent une touche de fiction aux histoires qu’ils racontent. La plupart des réalisateurs adoptent une démarche commerciale, mais moi, ce n’était pas mon but. On retrouvera des scènes dures, parfois même crues, mais celles-ci reflètent la réalité comme elle l’était à l’époque.

Comment s’est passé le tournage du film ?

Concernant à la fois la réalisation et la production du film, je n’ai pratiquement reçu aucun soutien financier. La moitié de l’équipe technique était quasiment bénévole. Dans le film, il y a à peu près 200 figurants, qui ont joué sans pouvoir être payés. Pour pallier le manque de fond, nous ne tournions que le dimanche, vu que les acteurs n’étaient pas professionnels. D’un certain point, cet aspect nous a toutefois aidé à nous rapprocher d’une dimension réelle de l’histoire que l’on cherchait à raconter. Nous avons aussi traversé la période du Covid, ce qui a pu compliqué certains tournages. Malgré tout cela, tous ceux qui ont participé au projet sont fiers de ce qu’ils ont accompli et aussi de savoir que le film a pu remporter le prix du Meilleur Film Historique de l’année au Festival du Monde à Cannes.

Concernant ce prix que vous évoquez, selon vous, qu’est-ce-qui a valu à votre film cette distinction ?

Je pense que tout s’est joué sur le ressenti du jury en visionnant le film. Ce côté humanitaire a su montrer la réalité de l’esclavage à l’époque. On parle ici d’être humain qui sont traités pire que des animaux. J’ai d’ailleurs grâce à cet aspect pu gagner le prix du film humanitaire en Californie.

Quelles sont vos perspectives ?

Je veux absolument participer aux Oscars. Cela fait quatre ans que j’y travaille vu qu’il s’agit d’une des plus hautes récompenses planétaires. Je me donne le temps qu’il faut pour mon prochain film afin qu’il soit reconnu pour participer à cette cérémonie prestigieuse. Beaucoup de mes précédents films ont été de fort succès et je suis tout à fait optimiste pour l’avenir !

Propos recueillis par Thibaut Charles

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