BASKET « TP » prépare « une saison déterminante » pour l’Asvel avec des choix plus osés que jamais

Photo : Tony Parker, ici mardi lors de la présentation devant la presse de son frère TJ, nouveau coach de l’Asvel. — Jérémy Laugier/20 Minutes
  • L’Asvel a effectué sa conférence de presse de rentrée mardi à l’Astroballe (Villeurbanne), afin notamment de présenter son nouveau duo de coachs TJ Parker et Frédéric Fauthoux.
  • Au sortir de deux saisons réussies avec Zvezdan Mitrovic sur le banc, le président de l’Asvel Tony Parker prend donc un virage inattendu, et ce afin de tenter de décrocher « une licence à vie en Euroligue ».
  • L’ancien meneur de jeu des Bleus et des Spurs va par ailleurs « plus s’impliquer dans le sportif à l’OL » cette saison. Avec quelles conséquences dans le fonctionnement et la réussite de l’Asvel ?

« Depuis notre arrivée avec Gaëtan [Muller], on a toujours essayé de bouger les lignes, de faire des choses différentes et un club unique à l’Asvel. » Tony Parker ne s’en cache pas : ses méthodes et ambitions détonnent dans le paysage du basket français depuis six ans et sa prise de pouvoir à Villeurbanne.

Dans une intersaison cruciale, afin de viser « une licence à vie en Euroligue », le jeune retraité meneur de 38 ans a tenté trois nouveaux paris à hauts risques.

« L’opportunité en or » offerte à son frère TJ

Il y a un mois, l’annonce du licenciement de Zvezdan Mitrovic, auteur du doublé coupe-championnat en 2019 et coleader de Jeep Elite cette année avant l’arrêt de la saison de basket, avait déjà de quoi surprendre. Mais remplacer l’entraîneur monténégrin (sous contrat jusqu’en 2021), également auteur d’une belle campagne en Euroligue (10 succès), par son frère cadet TJ (36 ans), constitue un sacré coup de poker pour « TP ». Dans un climat de procédure judiciaire officialisée mercredi par l’avocat de Zvezdan Mitrovic, ce fidèle et discret adjoint depuis 2013 à Villeurbanne va donc entamer la première saison de sa carrière en tant qu’entraîneur principal.

« TJ est au club depuis sept ans, a rappelé mardi Gaëtan Muller, lors d’une conférence de presse organisée à l’Astroballe. S’il n’avait pas été le frère de Tony, il aurait semblé logique qu’un assistant puisse devenir coach après sept ans, non ? Quelque part, on a respecté la logique. » Au vu de son intérim mitigé de janvier à mai 2018 (16 victoires et 13 défaites, élimination au Mans en quart de finale de Pro A), TJ Parker présente peu de garanties pour « une saison déterminante, peut-être la plus importante », dixit « TP ». « Je suis un employé, et c’est mon frère le président, sourit TJ. C’est sûr qu’il y a plus de risques quand tu deviens numéro un, mais je ne pense pas à cela. C’est l’aventure, je prends le challenge pour gagner le plus de choses possible. Devenir coach était mon rêve, on a bien attendu et le moment est venu. » Tony Parker a justifié mardi « l’opportunité en or » qu’il offrait à son frère.

A l’été 2018, je n’ai pas été tenté de le maintenir car je ne le sentais pas encore prêt. Il a progressé chaque année, avec trois coachs très différents qui ont nourri son apprentissage. Entre sa relation avec les joueurs, sa connaissance du basket et le respect des valeurs qu’on veut avoir dans ce club, il coche toutes les cases. Après, tu y vas au feeling et je pense que c’est le bon moment pour lui. Il connaît les règles du jeu, il sait que si on ne gagne pas de trophée, je n’aurai pas le choix. Je serai toujours plus dur avec lui et avec ma garde rapprochée, mes amis. »

Car si Tony Parker s’entoure le plus souvent de ses proches, à commencer par ses deux présidents délégués Gaëtan Muller et Marie-Sophie Obama (pour Lyon Asvel Féminin), il sait aussi trancher avec fermeté comme avec Edwin Jackson, l’une des recrues majeures la saison passée. « Ça restera toujours comme mon petit frère. Je pars en vacances dans deux semaines avec lui, mais professionnellement on s’est mis d’accord pour son départ », a-t-il confié mardi, après l’avoir déjà poussé à rejoindre l’Estudiantes Madrid en prêt en février. Le moment venu, saura-t-il être aussi intransigeant avec son frère TJ, sous contrat jusqu’en 2023 ?

Un tandem qui intrigue avec Fauthoux, numéro 1 bis

Après quatre saisons prometteuses en tant qu’entraîneur principal à Boulogne-Levallois, voir Frédéric Fauthoux (47 ans) débarquer à l’Asvel pour un poste d’assistant pose là aussi question. « C’est encore quelque chose de nouveau pour la France mais j’ai vécu au quotidien cette formule à San Antonio et ça m’a inspiré, explique ”TP”. Gregg Popovich a toujours été entouré de grands coachs [Mike Budenholzer, Brett Brown, Ettore Messina] et ça marche très bien. » La complicité entre TJ Parker et l’ancien emblématique meneur de l’Elan Béarnais n’a pas sauté aux yeux pour cette première rencontre face à la presse, « Fred » Fauthoux se contentant parfois d’un prudent « je vais répondre la même chose que TJ ». Semblant justement hésitant quant au champ d’action exact de son nouveau rôle « d’entraîneur associé », sorte de numéro un bis, Frédéric Fauthoux, nettement plus expérimenté pourtant, a surtout tenu à louer mardi « le pari de l’Asvel de miser sur un staff 100 % français ».

Il est aussi revenu sur ses échanges avec « TP », en février dernier, lorsque celui-ci pensait initialement le recruter en vue de la saison 2021-2022, avant que la situation de Zvezdan Mitrovic ne bascule. « Tony m’a présenté ce projet dans le but d’avoir un staff fourni, sans même parler de numéro 1 ou de numéro 2, assure-t-il. Quand le club référence en France vous sollicite, je crois que c’est le moment de bouger, et je n’ai donc pas réfléchi à la question du numéro 1 ou numéro 2. » Là aussi, il faudra voir la réalité du terrain tant cette formule est plus naturelle outre-Atlantique qu’en France.

« TP » s’implique de plus en plus avec l’OL

Tony Parker a confirmé mardi qu’il allait intégrer le conseil d’administration de l’OL​ et qu’il avait tenté (en vain) de convaincre le jeune défenseur Pierre Kalulu de rester dans son club formateur, sur demande du président Aulas. Insistant sur « [sa] chance d’avoir le meilleur président délégué possible », Gaëtan Muller, Tony Parker indique : « Je vais prendre plus de responsabilités avec l’OL. Jean-Michel [Aulas] a une grande confiance en moi, et il veut que je sois plus impliqué dans le sportif ».

Depuis son domicile à San Antonio, entre son académie de basket ou encore la station de Villars-de-Lans (Isère), cette nouvelle perspective en faveur de l’OL est-elle vraiment compatible avec sa forte implication à l’Asvel ? Même pour « un homme qui réussit dans tout ce qu’il entreprend, en tant que joueur ou en tant que dirigeant », comme le rappelle Frédéric Fauthoux, le doute est permis

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