La journaliste au Figaro retrace l’histoire de plusieurs femmes qui ont accompagné des papes. Elles sont souvent restées anonymes, soulignant la faible place des femmes dans l’Église.

Simon Marty Sur RCF

Le samedi 6 février, le pape François a nommé Nathalie Becquart, une religieuse française Xavière, comme sous-secrétaire au Synode des évêques. Elle sera la première femme à obtenir le droit de vote au sein de cette institution qui étudie les questions doctrinales au sein de l’Église. Un événement rare qui interroge sur la place des femmes dans l’Église. Bénédicte Lutaud est journaliste au journal Le Figaro. Elle publie “Femmes de papes” aux éditions du Cerf.

UN ENVIRONNEMENT MISOGYNE

La nomination de la religieuse Nathalie Becquart met en lumière la sous-représentation des femmes dans l’Église. Elles sont pourtant nombreuses à avoir accompagné des papes dans l’histoire. “C’est pas anodin le fait qu’elles soient restées anonymes. Certaines sont restées dans l’ombre de leur propre chef. Certaines ont aussi été effacées et leur rôle délégitimé par la curie romaine, par gêne, par embarras et peur du sexe féminin”, commente Bénédicte Lutaud.

Pourtant, selon la journaliste, ces femmes dont elle retrace l’histoire, “sont toutes vraiment uniques et en même temps elles ont certains points communs”. Parmi ces points commun, le fait que “toutes ont dû faire face aux obstacles de la curie romaine, assez misogyne, qui a voulu décrédibiliser leur rôle”, détaille Bénédicte Lutaud. 

Il faut notamment préciser que dans le livre “Femmes de papes”, on traverse différentes époques qui peuvent expliquer parfois cette importante misogynie. “Rappelons que le Vatican se situe au cœur de l’Italie, assez en retard sur ces questions”, ajoute Bénédicte Lutaud.

DES COMPÉTENCES QUI ONT PLU AU VATICAN

Mais réduire ces femmes à leur seul statut de femme serait un écueil. “Elles n’étaient pas là du tout parce que femmes, affirme la journaliste. Certaines ont noué une amitié avec un pape lorsqu’il était simple curé. C’est avant tout leur compétence qui plaisent au Vatican.”

“Chacune avait une sensibilité féminine qui a pu peut-être apporter un surcroît d’intelligence”, explique Bénédicte Lutaud, prenant l’exemple de Mère Pascalina, qui a joué un rôle de “mère de substitution” pour le pape Pie XII.

SORTIR DE LA SEULE QUESTION DE L’ORDINATION DES FEMMES

La question de la place des femmes dans l’Église divise. “La place des femmes dans l’Église est souvent réduite au seul débat de l’ordination des femmes. Il y a des tas d’autres façons de faire beaucoup plus de place aux femmes dans l’Église sans passer par cette question de l’ordination qui pour moi est une fausse bonne solution. On peut passer par des ministères institués. On peut passer par la liturgie, la théologie. Elles peuvent avoir des postes à responsabilités, simplement en tant que laïque ou religieuse”, affirme Bénédicte Lutaud

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