Par Hilaire Picault pour www.leseclaireurs.canalplus.com – Les tickets de caisse seront interdits dès janvier 2023 pour limiter la pollution qu’ils représentaient. Mais les solutions proposées ne sont pas toutes plus vertueuses. Alors : papier ou pixel ? La semaine prochaine, ne ratez-pas le dossier d’Antilla réalisé par Nathalie Laulé sur ce sujet à la Martinique.

On parle tout de même de 30 milliards de tickets imprimés chaque année. L’équivalent d’un ruban de papier de presque 850 kilomètres (Paris-Montpellier). Pour le réaliser, il faut abattre 2,5 millions d’arbres, et gâcher des millions de litres d’eau. Un peu dur à avaler en 2022, non ?

Laisser brûler les p’tits papiers… 

Nos élus l’ont bien compris : vous n’en avez plus rien à faire de ces papiers sales qui s’entassent dans vos poches, porte-feuilles, tiroirs, poubelles etc. Alors même que la loi les avaient rendus obligatoires afin que les consommateurs soient mieux informés. C’est pourquoi en 2020, ils ont voté sa suppression.

Au 1er janvier 2023, leur impression ne sera plus obligatoire chez les commerçants. Sauf que la loi ne prévoit pas de remplacement obligatoire. Typique de son époque, l’alternative la plus envisagée est la dématérialisation ; comprenez, son remplacement par une version numérique, envoyée par e-mail par exemple, qui ne fait de mal à aucun arbre. Mais 30 milliards d’envois par des serveurs informatiques, est-ce bien plus raisonnable ?

A l’occasion de la Semaine du développement durable – événement européen visant à promouvoir le développement durable concret – Les Eclaireurs vous aident à choisir pour faire évoluer votre quotidien dans le bon sens et savoir quoi réclamer à votre boulanger et votre cafetier préféré.

Il excèle, le pixel ?

Vous le savez déjà : par l’énergie que nécessite son serveur pour l’envoyer et le stocker, chaque e-mail rejette jusqu’à 19 grammes de CO2 selon l’ADEME. Pas de chance, c’est 2 grammes de plus que l’impression d’un ticket de caisse. Cela a toutefois l’avantage de ne pas endommager les forêts qui nous aident dans la lutte pour le climat. Mais ce n’est pas le seul défaut des tickets dématérialisés.

Pour vous envoyer un e-mail il va falloir que le commerçant collecte les adresses de client, avec le risque que certains refusent de fournir ces informations (ils n’y sont pas obligés). Heureusement, des startuppers ont déjà trouvé une meilleure solution qu’un mail avec pièce-jointe pour que le ticket dématérialisé assure sa mission écologique.

Elles s’appellent par exemple Billiv ou KillBills. Le premier propose un système de QR Code à scanner pour recevoir le ticket de caisse instantanément dans un format 70 fois plus léger qu’un fichier pdf (le JSON). Pour bien faire les choses, Billiv a installé ses serveurs en France; ainsi les messages électroniques ne font que quelques centaines de kilomètres dans les câbles plutôt que des milliers, et leur application ne collecte aucune donnée personnelle.

Même combat chez KillBills qui vise en particulier les restos et café, avec son application. Mais celle-ci tisse des liens avec des groupes bancaires. Ainsi, un partenariat la carte de paiement Expensya, souvent confiée aux cadres et commerciaux, fait directement recevoir les notes de frais en fin de repas sur le compte sans rien demander. Demain ce pourrait être le cas avec votre carte bancaire…

Alors que faire ?

Au 1er janvier, les caissiers devront vous demander si vous souhaitez un ticket et sous quelle forme. Autant que possible, refusez-les dès que vous n’avez pas besoin de preuve d’achat. Conservez-les lorsqu’ils servent de garantie ou pour un échange par exemple. Si vous optez pour une version numérique, prévoyez d’enregistrer le ticket sur votre ordinateur plutôt que de le laisser dans sa boîte mail où il va alourdir le travail des serveurs qui surconsomment de l’énergie. Rappelez-vous que vous avez appris à vivre sans sac plastique à la caisse, vivre sans ticket ne sera guère plus difficile.

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Un commentaire

  1. Bonjour
    votre calcul de consommation d’arbres me semble approximatif … d’après vos chiffres, il faudrait à peu près 250 T de bois pour faire une seule tonne de papier, je suis septique.

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