L’Assemblée nationale a symboliquement reconnu la responsabilité de l’État dans le scandale du chlordécone. La proposition de loi a été largement votée malgré des débats houleux. La décision marque une étape vers la réparation des préjudices sanitaires, environnementaux et économiques causés par ce pesticide toxique.

L’Assemblée nationale a voté en faveur de la reconnaissance symbolique de la responsabilité de l’État dans le scandale du chlordécone, pesticide dévastateur utilisé dans les bananeraies de Guadeloupe et Martinique jusqu’en 1993. Malgré des réticences au sein de la majorité présidentielle, la proposition de loi du député Elie Califer a été largement plébiscitée (100 voix pour, 1 contre, 80 abstentions).

Une loi qui divise

La loi prévoit une indemnisation des victimes et la dépollution des terres, mais ses détracteurs estiment qu’elle manque d’ambition. Les débats ont été houleux, certains voulant reconnaître la “part de responsabilité” de l’État, tandis que d’autres critiquaient le manque de détails sur la dépollution et l’indemnisation. Des amendements ont élargi les indemnisations aux victimes indirectes.

Les critiques viennent de divers horizons. Certains, comme la député MODEM Maud petit, estiment que l’État n’est pas le seul responsable, pointant du doigt les producteurs et les entreprises. D’autres regrettent le manque d’implication des producteurs de l’époque. Malgré les réserves, le vote marque une étape vers la reconnaissance officielle de la responsabilité de l’État dans ce “scandale politique”, comme l’a décrit le député Marcellin Nadeau.

La reconnaissance intervient dans un contexte de préoccupations croissantes quant à la santé environnementale. Bien que symbolique, cette décision met en lumière les failles dans les régulations et souligne l’urgence de repenser les politiques environnementales pour éviter de futurs drames de cette ampleur. Avant que les mesures que prévoit la loi entren en vigueur, il faudra avant tout que le texte passe au Sénat, afin d’être validé.

Partager.

Laissez votre commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Exit mobile version