Hier, jeudi 29 février, le Dispositif Appui à la Coordination (DAC) Appui Santé Martinique a organisé à l’hôtel La Batelière de Schœlcher une conférence d’une journée dédiée au Syndrome de Diogène. Cet événement exceptionnel, animé par le Dr Jean-Claude Monfort, neuro-psychogériatre réputé, visait à sensibiliser et former plus de 250 professionnels du sanitaire, du médico-social et du social sur cette problématique méconnue.

Un syndrome aux symptômes handicapants

Le Syndrome de Diogène se manifeste par deux symptômes principaux : l’accumulation compulsive d’objets inutiles ou abîmés, et la négligence extrême de l’hygiène personnelle et du domicile. Les personnes touchées collectionnent toute sorte de choses sans valeur, au point d’encombrer entièrement leur logement. Elles sont incapables de se débarrasser de ces objets et vivent dans des conditions d’insalubrité préoccupantes.

S’y ajoutent souvent un repli sur soi, un isolement social marqué et un déni du trouble. Les malades rejettent obstinément toute aide ou intervention extérieure. Ces symptômes handicapants empêchent une vie normale et rendent impossible tout accompagnement médical classique.

Des causes multifactorielles

Selon le Dr Monfort, le Syndrome de Diogène n’est pas simplement un trouble du comportement. S’il touche parfois des personnes isolées socialement, dans 9 cas sur 10 il résulte de pathologies psychiatriques et neurologiques avérées.

Les principales causes sont les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), certaines psychoses, la démence, le syndrome de Korsakoff, des tumeurs cérébrales, ou encore des états dépressifs sévères. L’accumulation maladive d’objets inutiles est en fait un symptôme d’une maladie sous-jacente.

Le défi est donc de taille pour repérer ces pathologies, souvent niées par les patients eux-mêmes. Une approche plus globale s’impose, dépassant la simple gestion sociale ou administrative de ces situations de crise.

Des outils et méthodes pour mieux accompagner

Lors de cette conférence, le Dr Monfort a insisté sur l’importance d’une coordination étroite entre les services sanitaires, sociaux et médico-sociaux. Chacun possède des compétences spécifiques pour accompagner les personnes touchées par ce syndrome complexe.

De nombreux outils ont été présentés pour faciliter le repérage, le diagnostic et la prise en charge. Les participants sont repartis avec une meilleure compréhension des enjeux et des protocoles adaptés pour gérer au mieux ces situations délicates. Ils disposent désormais de clés concrètes pour coordonner leurs actions sur le terrain.

Cet événement s’inscrit pleinement dans les missions du DAC Appui Santé Martinique, qui œuvre au quotidien pour améliorer la fluidité des parcours de santé sur l’île. En abordant le Syndrome de Diogène, le DAC affirme son rôle fédérateur entre professionnels de terrain et son engagement dans les problématiques de santé publique locales.

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