A l’occasion de l’assemblée générale de  Tous Creoles, Il a été question comme projet majeur du renouveau de l’association un cycle de conférences sur notre histoire. Comme pour remettre certaines choses à leur place, une quête de vérité en quelque sorte. La première conférence devant se fenil au mois de mars .


L’argumentaire

La Martinique vit une époque où la haine, la méfiance et la peur entre des descendants d’esclaves et de colons sont prégnants. Il s’agit selon nous des conséquences d’une histoire fondatrice dramatique enfouie, longtemps refoulée et dont les aspects contradictoires sont encore actifs. En effet, l’histoire semble être le nouveau moteur des luttes sociales, la matrice de sens des conflits sociétaux. Tout se passe comme si les rôles, les situations, les positions des martiniquais d’aujourd’hui étaient restés à l’identique de ceux dans lesquels vivaient leurs aïeux du temps de l’esclavage.

Nous affirmons qu’une telle posture est antinomique avec le développement de la Martinique.

Nous, affirmons que le développement de notre pays se fera avec toutes ses composantes ou ne se fera pas !

Conscient des non-dits, des préjugés, des réalités historiques, des positions sociétales actuelles des descendants de cette terrible histoire et d’une vie marquée par l’hypocrisie des rapports entre Nous, nous avons décidé d’impulser l’, k àeffort d’une Conciliation entre toutes les composantes de notre société pour déjà nous connaître, nous parler et tenter de trouver des solutions à cet état de prérupture.

Cette conciliation, nous la concevons comme un mouvement animé par le profond désir d’unité. Elle ne pourra se faire que si nous avons le courage d’affronter notre réalité, que si nous adoptons le principe de la Vérité !

Vérité sur notre histoire, vérité sur notre fabrication, vérité sur ce que nous sommes devenus, vérités sur nos démons (couleur de peau, racisme, communautarisme…), mais aussi vérité sur nos forces héritées des combats que nous avons menés pour sauvegarder la Vie.

C’est le but et l’éthique du comité que nous avons créé, le Comité Vérité et Conciliation. Nous souhaitons installer en Martinique, une démarche citoyenne sincère, courageuse et respectueuse. Il s’agit d’une action de fond qui doit s’installer dans la durée, car on ne déconstruit pas ce qui s’est construit en 385 ans d’un simple coup de baguette magique.

« Les 13 mois Vérité et Conciliation »

Il y a 172 ans, durant 13 semaines, d’avril 1848 au 22 mai 1848, les esclaves martiniquais ont secoué le système esclavagiste pour finalement obtenir, après l’apogée du soulèvement du 22 mai, la proclamation anticipée de l’abolition de l’esclavage le 23 mai 1848.

En écho à ce grand mouvement salvateur, nous avons décidé de commencer notre travail de Vérité et de Conciliation par l’organisation d’un cycle de 13 Grand Kozé qui aborderont sans fard ce que nous étions et ce que nous sommes devenus.

Ces rencontres accueilleront un large public réunissant toutes les composantes de la société martiniquaise. Elles s’appuieront notamment sur l’histoire de la Martinique, et en particulier de la période esclavagiste, comme « porte d’entrée » au dialogue et aux débats.

L’objectif étant d’ouvrir enfin l’échange et la conversation autour du délicat sujet des relations entre les descendants d’esclaves et les descendants des colons, sur les perspectives du vivre ensemble.

Concrètement :

Chaque mois, un thème spécifique ouvre les débats : 45 minutes (maximum) de conférence + 2h de débat et d’échanges avec le public. Chaque conférence est filmée et relayée en direct sur les réseaux sociaux. Elle fait l’objet d’une synthèse écrite qui sera compilée dans un « livre mémoire » à l’issue des 13 mois.

LES CONFERENCES-DEBATS

Discours d’ouverture pour présenter le programme, et poser la question centrale des 13 mois: quelles sont les conséquences de l’esclavage sur les populations d’aujourd’hui, et quels sont les moyens de créer l’unité martiniquaise ?

Conférence inaugurale:

Les conséquences de l’esclavage sur les populations antillaises d’aujourd’hui – Conférence d’ouverture d’Aimé Charles-Nicolas.

Naître dans un crime contre l’Humanité – Serge Romana.

Le rôle de l’église dans l’esclavage en Martinique – Monseigneur David Macaire.

Qui étaient les Colons : origine, famille et pouvoir en terre esclavagiste – José des Grottes ( ?)

Indemnisation des propriétaires d’esclaves et contexte économique – Jessica Balgui

Famille esclave et famille d’aujourd’hui, quel lien ? – Viviane Romana ( ?)

Le poids de l’affranchissement, de la révolte et du marronnage : mythes et réalités ?

Descendants de Marrons, de révoltés ou d’Affranchis après 1848 ? – Gilbert Pago

Les syndromes post-traumatiques des différentes communautés – Viviane Romana ( ?)

Réparation ou Réconciliation – Gérard Dorwling-Carter ( ?)

Quelle mémoire de l’esclavage pour la société martiniquaise (GM, PCh, SR) ?

Table ronde : Les conditions du vivre ensemble.

Naître dans un crime contre l’Humanité – Serge Romana.

Famille esclave et famille d’aujourd’hui, quel lien ? – Viviane Romana ( ?)

Les syndromes post-traumatiques des différentes communautés – Viviane Romana

En clôture, un atelier d’avenir / synthèse et propositions

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