Le Progressiste.

Quand le français se révèle être langue têtue

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En l’occurrence, l’épandage se pratique depuis la nuit des temps, sous toutes les latitudes. L’important est de connaître la substance et son mode d’administration.

Au sol ou aérien ; tout en notant que la Martinique sera l’une des premières régions au monde à avoir interdit l’épandage aérien*

Encore une fois, il n’est pas tenu compte de nos identités géographique, sociétale et raciale

Aujourd’hui, l’épandage n’est autorisé que si on a démontré qu’il présentait « des avantages manifestes pour la santé ou pour l’environnement » (arrêté du 31 mai 2011 relatif aux conditions d’épandage, publié dans le JORF n°0132 du 8 juin 2011). Eternelle dualité entre la loi et l’esprit de la loi.

En l’espèce, ce n’est pas la pratique qui est interdite, mais bien le produit que l’on épand.

Or à l’époque, l’attention de tous est focalisée sur le chlordécone ; la plainte contre l’Etat à ce sujet, remonte à quelques années déjà. Mais, le chlordécone n’a jamais été épandu par voie aérienne ?

On privilégie donc l’économique à l’environnement. Et le diable en la matière est la cercosporiose noire, ce champignon qui i

décime nos bananeraies. C’est pourquoi, pour « ménager le serpent et la mangouste », on interdit l’épandage d’huile de paraffine de banole, l’épouvantail avancé par les écologistes. Sans s’occuper des autres pesticides.

Il faut savoir qu’en Martinique, c’est un véritablecocktaildesubstancesantiparasitaires, fongicides et autres, qui est administré à nos sols. Le grand public a-t-il jamais été informé sur les dangers de produits comme, le Gondia toxique pour le fœtus humain ; le Tilt et le Sico qui sont des perturbateurs endocriniens, cancérigènes. La liste est longue des composants du cocktail cancérigène concocté pour cause de monoculture d’exportation.

Eric Hersilie-Héloïse

* L’épandage aérien date de 1958 en Martinique. A la suite du plan gaullien proposant la culture de masse et TRANSITOIRE de la banane (on a oublié ce dernier point), en remplacement de la canne ; sous le coup de la généralisation de la sécurité sociale et de l’obligation d’embouteiller : les habitations ferment, la ville capitale est « réquisitionnée » pour recevoir les migrants. Des communes. Et enfin, en

France hexagonale est créé le BUMIDOM. Dont l’une des fonctions majeures est de pourvoir au remplacement de la population subalterne « arabe » expulsée du fait de la guerre d’Algérie.

Hors-texte :

« Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. »

Cette sentence populaire a le mérite d’être pragmatique et claire. Et pourtant nécessite une explication pour notre culture créole. Il ne s’agit pas de « zanzolaj’ », mais tout au contraire de cette force de caractère, qui permet à l’homme d’action d’évoluer et parfois changer de braquet.

C’est ainsi que depuis quelques temps une rumeur infondée parle de zanzolaj’ politique, concernant le changement d’attitude de certains, concernant l’épandage aérien et le chlordécone. Ce, en se référant à la période allant de 2010 à 2015 : suivez mon regard.

Tout analyste sérieux, évite de sortir les  positions de leur contexte.

Ensuite, comparaison n’est pas raison

Enfin, la période actuelle est suffisamment grave, pour que tout un chacun perçoive qu’une quelconque chasse aux sorcières doit s’effacer devant l’impérieuse

nécessité d’un pragmatisme total.

En l’occurrence le plan Chlordécone IV auquel tout un chacun devrait participer de manière critique certes, mais positive. Et puis il y a les 49 recommandations de la commission d’enquête sur la chlordécone ? En travaillant sur dix, chaque année, nous en serions venus à bout en cinq ans. Rappelons que la plainte au pénal date de plus de 15 ans. Et que le procès n’a pas débuté.

Alors, soyons pragmatiques : «an nou maré rien nou»

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