Rédaction web
L’UGTG entend faire condamner “le mensonge d’Etat” – Archives FA
Pour l’Union Générale des Travailleurs de la Guadeloupe (UGTG), « l’Etat doit assumer ses fautes » dans le dossier de l’empoisonnement au chlordécone. Le syndicat annonce avoir porté plainte contre deux ministres et deux hauts fonctionnaires pour faux témoignages.
Un recours en référé devant le tribunal administratif de Paris a par ailleurs été déposé par l’UGTG qui réclame des financements immédiats pour la cartographie de la Guadeloupe et l’indemnisation des propriétaires dont les terres sont polluées.
L’UGTG annonce ce samedi 5 juin avoir porté plainte devant la Cour de justice de la République, le Procureur de la République de Paris, et avoir engagé un référé devant le Tribunal Administratif de Paris.
« L’affaire du chlordécone relève de la responsabilité de l’État, qui a empoisonné 95 % de la population de la Guadeloupe et pollué les sols pour six siècles. Alors qu’en 1969, la commission des toxiques avait refusé la commercialisation du chlordécone, l’État a organisé une violation de la législation pour commercialiser massivement ce produit en Guadeloupe et en Martinique de 1972 à 1993 », souligne Elie Domota, secrétaire général de l’UGTG.
Pour ce syndicat, « le plan Chlordécone IV qui vient d’être publié n’est en rien au niveau des enjeux, la dernière mise à jour de la cartographie est très loin du compte ». La priorité est « d’établir une cartographie de la pollution, qui n’est réalisée en Guadeloupe qu’à 8 % malgré 23 ans de soi-disant efforts de l’État ».
Aussi, l’UGTG a déposé un recours en référé devant le Tribunal administratif de Paris et réclame des financements à hauteur de 40 millions pour la cartographie de la Guadeloupe et une provision de 100 millions afin d’indemniser immédiatement les propriétaires dont les parcelles sont polluées.
Faire condamner « le mensonge d’Etat »
En second lieu, l’UGTG entend « faire condamner le mensonge d’État ». « Madame Buzin, ancienne ministre de la santé, monsieur Guillaume, ministre de l’agriculture, M. Salomon, directeur général de la santé, et M. Ferreira, directeur général de l’alimentation ont, selon le syndicat « menti, sous serment, devant la Commission d’enquête parlementaire pour tenter de disculper l’Etat ».
Une plainte a été déposée, révèle le syndicat contre Mme Buzin et M Guillaume devant la Cour de justice de la République pour faux témoignage dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire.
Une troisième plainte a été déposée contre M. Salomon et Ferreira devant le procureur de la République de Paris pour faux témoignage dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire. « Nous ne pouvons en aucun cas faire confiance à ceux qui ont pollué la Guadeloupe. Nous ne pouvons, en aucun cas, faire confiance à ceux qui nous mentent », conclut le syndicat.