La représentation de l’Agence Française de Développement (AFD) en Martinique a récemment signé, avec la ville du Marin, six prêts « en faveur de la réduction de la vulnérabilité sismique » des bâtiments scolaires de la commune. Explications.

Ainsi l’AFD de rappeler, via un récent communiqué de presse, que les Antilles sont la « région du territoire national » où l’aléa sismique est le plus important. Et qu’un séisme, tel que ceux qui se sont produits en 2004 en Guadeloupe et en 2007 en Martinique, ferait « dans les conditions actuelles de vulnérabilités,  plusieurs milliers de victimes et plusieurs milliards d’euros de dommages. » Une communication aux médias qui, en outre, n’omet pas de souligner cette autre et très anxiogène réalité : « Seulement un tiers des élèves sont accueilli.e.s dans des établissements scolaires sécurisés en Martinique. » 

Nicolas Picchiottino et José Mirande maire du Marin (MI)

Cet engagement fort pris par la commune est la conséquence de l’amélioration des comptes de la ville

Concernant ces prêts signés avec l’édilité marinoise, il est d’abord signalé que dans le cadre de sa ‘’Programmation Pluriannuelle d’Investissement’’ (PPI) la Ville prévoit la construction d’une école primaire au quartier Cédalise, le confortement et l’agrandissement d’une autre école primaire au Cap Marin, ainsi que la construction d’une nouvelle école primaire, au quartier Morne Courbaril. Un accompagnement de l’AFD qui consiste donc à participer, à hauteur de 12,6 millions d’euros à travers un « prêt à long terme bonifié » de 760.000 euros et le préfinancement de subventions issues du Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (2,5 millions d’euros) et du Fonds Européen de Développement Régional (9,4 millions d’euros). Objectif principal affiché ? Garantir la sécurité des personnes et des biens, face aux risques naturels majeurs. Et pour Nicolas Picchiottino, le directeur de l’AFD en Martinique, « cet engagement fort pris par la commune est la conséquence de l’amélioration des comptes de la ville. »

Une amélioration qui, cependant, était surtout conjoncturelle… » 

A la fin de l’année 2020, les communes de Martinique semblaient présenter une relative amélioration de leur situation financière, indiquait en effet l’AFD il y a quelques mois (lors de la présentation de son ‘’Observatoire des Communes 2021’’). L’établissement public indiquait alors que les recettes s’étaient maintenues, que l’augmentation des charges de personnels avait été compensée par la diminution des charges à caractère général, que l’investissement s’était également maintenu (avec un taux de subventionnement toujours important) et que l’endettement avait diminué, « ce qui permet d’alléger la charge financière des communes, et de voir si elles peuvent contracter de nouveaux emprunts afin de réaliser des dépenses d’investissement. » Une amélioration qui, cependant, était surtout conjoncturelle, soulignait Nicolas Picchiottino, et qui pour le dirigeant ne devait pas remettre en question les efforts entrepris par un certain nombre de communes péyi (« notamment sur les charges de personnels, sur une meilleure qualité comptable etc. »). Fin 2021, trente de nos communes avaient accepté d’être « accompagnées » par l’Agence Française de Développement.

A terme, le territoire communal du Marin disposera donc de quatre sites scolaires respectant les normes parasismiques – et paracycloniques – ainsi qu’une « nouvelle répartition géographique des bâtiments scolaires, pour une meilleure prise en compte des bassins de population et des flux de véhicules sur les axes routiers. »

Mike Irasque

 

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