Il est le cinquième approuvé par la Commission européenne et utilise une technologie plus classique que celles employées pour les produits précédemment autorisés.

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France Télévisions
Publié le 21/12/2021 12:40Mis à jour le 21/12/2021 16:54
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Une seringue et une fiole devant le logo du laboratoire Novavax, le 24 novembre 2020. (STR / NURPHOTO / AFP)

Feu vert pour Nuvaxovid. Ce vaccin de la société de biotechnologie américaine Novavax contre le Covid-19 a été autorisé lundi 20 décembre par l’Agence européenne des médicaments (EMA) et peut désormais être utilisé au sein de l’Union européenne. En août dernier, 200 millions de doses de ce vaccin avaient déjà été commandées par Bruxelles. A la différence des quatre autres vaccins disponibles en Europe, ce produit n’utilise pas l’ARN messager mais une technique plus classique, dite “à sous-unités protéiques”. Franceinfo fait le point sur cette nouvelle arme dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19.

 

1Comment fonctionne ce vaccin ?

Le Nuvaxovid est un vaccin sous-unitaire, un principe utilisé depuis des décennies pour lutter contre la coqueluche, la méningite à méningocoque et l’hépatite B notamment. Il s’agit d’injecter uniquement l’antigène cible, en inoculant une ou plusieurs protéines du virus synthétisées en laboratoire, ce qui va déclencher une réponse immunitaire. Cette technique est réputée sûre car elle n’emploie pas le virus en entier. Elle nécessite toutefois l’ajout d’adjuvants pour provoquer une réaction suffisante du système immunitaire. Dans le cas du Nuvaxovid, cette substance baptisée “Matrix M” est un dérivé de molécules extraites du bois de Panama, qui est produit en interne par Novavax.

Le schéma vaccinal est sensiblement le même que pour les vaccins déjà utilisés en Europe. Il doit être administré en deux doses, que l’on injecte le plus souvent dans  la partie supérieure du bras. Ces deux injections doivent être espacées de trois semaines. Dans un communiqué (en anglais), l’Agence européenne des médicaments précise que les effets secondaires de ce vaccin sont “faibles voire modérés” et disparaissent complètement au bout de quelques jours. Ce nouveau vaccin apporte un avantage logistique non négligeable : il n’a pas besoin d’être conservé à des températures très froides, mais seulement entre 2 et 8 °C.

 

2Est-il déjà utilisé ?

Si Novavax a soumis des demandes d’autorisation dans de nombreux pays, seules l’Indonésie et les Philippines ont pour l’instant choisi de le proposer à leur population. Le Nuvaxovid a été autorisé par l’Organisation mondiale de la santé le 17 décembre pour un usage d’urgence sous le nom de Covovax. Cette validation intermédiaire est toute aussi rigoureuse, assure l’OMS, et permet notamment la distribution rapide d’un vaccin à l’étranger.

Après avoir bénéficié des fonds de l’opération “Warp Speed” aux Etats-Unis, Novavax peinait jusqu’ici à convaincre le gouvernement américain, qui a surtout questionné les capacités de production de l’entreprise. Cela n’a pas empêché la société d’annoncer dans un récent communiqué (en anglais) qu’une demande d’autorisation serait déposée aux Etats-Unis “avant la fin de l’année 2021”. Des requêtes du même type ont d’ores et déjà été soumises au Canada, au Royaume-Uni, au Japon, en Corée du Sud et en Australie notamment.

3Quelle est son efficacité ?

D’après les nombreux essais menés ces derniers mois, ce nouveau vaccin est efficace à plus de 90% contre toutes les formes de la maladie, y compris celles provoquées par les variants du virus. Un taux de protection qui rivalise avec ceux des vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna, les plus efficaces actuellement. En juin 2021, au terme de la dernière phase de ses essais, Novavax expliquait dans un communiqué (en anglais) que son vaccin montrait “une protection de 100% contre les formes modérées et sévères de la maladie et de 90,4% globalement”. Ces résultats ont été observés lors d’une vaste étude menée sur près de 30 000 personnes (en anglais) dans une centaine d’endroits aux Etats-Unis et au Mexique.

Précision importante : l’Agence européenne des médicaments note que ces tests ont été réalisés à une époque où les souches Alpha et Beta du Sars-CoV-2, le virus responsable du Covid-19, étaient majoritaires. Autrement dit, la situation épidémique était bien différente de celle que l’on connaît en cette fin d’année 2021. “Actuellement, les données sont limitées concernant l’efficacité de Nuvaxovid face aux variants préoccupants, y compris Omicron”, souligne l’EMA. Cette limite est connue de Novavax, qui a assuré qu’elle “évaluait son vaccin contre le variant Omicron” et travaillait encore sur une version spécifique pour combattre ce variant bien plus contagieux.

 

4Quand sera-t-il disponible en France ?

L’autorisation de l’Agence européenne des médicaments est une condition nécessaire, mais pas suffisante. C’est désormais au tour de la Haute Autorité de santé (HAS) de se pencher sur ce nouveau vaccin, afin de l’autoriser ou non mais aussi de formuler des recommandations sur son usage – en le réservant à certaines populations ou à une classe d’âge par exemple. La HAS compte toutefois prendre son temps pour rendre un avis sur le Nuvaxovid, “car les premières doses de ce vaccin devraient arriver mi-janvier au plus tôt”, explique une responsable de l’organisation à franceinfo.

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