Deux personnes scannent le code QR avec leur téléphone portable dans un café en plein air, à Berlin, le 21 mai. STEFANIE LOOS / AFP

Annoncé pour le 9 juin, le dispositif doit permettre aux personnes ayant fréquenté un café, un restaurant ou un établissement culturel d’être prévenues en cas de risque de contamination.

Par Simon Auffret

Après les enquêtes téléphoniques de l’Assurance-maladie et le traçage de contacts par Bluetooth, le gouvernement a annoncé, mardi 25 mai, un troisième dispositif pour tenter de casser les chaînes de transmission du Covid-19. Un « cahier de rappel numérique » doit être mis à disposition de tous les établissements recevant du public en France, à partir du 9 juin, pour alerter de potentiels cas contacts si un visiteur est diagnostiqué positif après son passage.

Sur le modèle du régime imposé aux restaurants et aux cafés à l’automne 2020, sous forme papier, l’ensemble des lieux comme les salles de sport et de concerts, conservatoires, piscines, musées ou casinos devront tenir un registre de leurs clients dès leur réouverture. Des formulaires papiers resteront disponibles sur demande pour les personnes ne disposant pas de smartphone, mais les gérants sont incités à utiliser la fonction Signal nouvellement intégrée dans l’application TousAntiCovid.

« L’enjeu est de faire en sorte que cette réouverture progressive soit la plus sécurisée possible pour éviter d’avoir à refermer par la suite, ce qui aurait vraiment un effet dévastateur », ambitionne le cabinet du ministre délégué aux petites et moyennes entreprises, Alain Griset. Un établissement recevant du public peut d’ores et déjà générer, sur Internet, un QR Code – sorte de code-barres – à imprimer puis à afficher à l’attention des clients. Ces derniers seront invités à le scanner via l’application TousAntiCovid pour enregistrer, dans leur téléphone, l’identifiant du lieu, ainsi que la date et l’heure de leur passage.

Alertes orange et rouge

Si, parmi les clients, une personne partage sur l’application un test de dépistage positif dans les jours suivants, l’historique des lieux qu’elle a visités est envoyé au serveur central de TousAntiCovid-Signal. Les téléphones sur lesquels est installée l’application téléchargent régulièrement cette liste de lieux pour la comparer avec les établissements visités par leur propriétaire.

Quand une correspondance est trouvée, deux niveaux d’alerte sont possibles. Une alerte orange est envoyée si une seule autre personne est tombée malade au même endroit et sur une même plage horaire de deux heures, recommandant de se faire tester immédiatement, de limiter ses contacts et de surveiller ses symptômes. Dans le cas où trois personnes déclarées positives ont fréquenté un même lieu, une alerte rouge apparaît sur les téléphones des autres clients ou visiteurs avec comme consigne de s’isoler et de se faire tester immédiatement.

Bien qu’intégré dans TousAntiCovid, ce cahier de rappel numérique, préparé depuis le mois de décembre par les services de l’Etat, est séparé du traçage de contacts par Bluetooth initié au printemps dernier. Un nouveau protocole, Cléa, a été développé par les équipes de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), à la tête du consortium chargé de développer TousAntiCovid.

En Angleterre et au pays de Galles, des alertes ont été envoyées après des signalements dans 315 établissements

« Ce sont des dispositifs complémentaires et nous encourageons l’utilisation des deux », a fait savoir la direction générale de la santé (DGS), mardi, lors d’une présentation de TousAntiCovid-Signal à la presse. En Angleterre et au pays de Galles, où un système similaire existe depuis le mois de décembre, des alertes ont ainsi été envoyées après des signalements dans 315 établissements et plus de cent millions de QR codes sont scannés chaque semaine.

Aucune donnée n’est croisée entre l’historique des personnes rencontrées et celui des lieux visités par les utilisateurs de l’application. Lors d’une alerte, l’utilisateur n’est pas informé du nom de l’établissement mais de la date à laquelle le risque de contamination a eu lieu ; le gérant et les autorités de santé n’ont, eux, accès à aucune information, même si la DGS « envisage de pouvoir mieux suivre l’efficacité du dispositif », en consultant « de manière anonyme » le nombre d’alertes orange et rouge envoyées.

Parallèle au lancement du passe sanitaire

Les autorités sanitaires ont aussi l’ambition de convaincre plus de citoyens d’utiliser l’application TousAntiCovid en les associant plus activement au traçage de contacts par la nécessité de scanner le QR Code. L’application est aujourd’hui téléchargée 16,7 millions de fois. Plus de 300 000 personnes ont déclaré être positives par ce biais depuis son lancement en juin 2020.

Dans un entretien au Parisien, mardi, le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O, a, en outre, détaillé les modalités d’une autre sorte de QR code, dont le lancement est aussi prévu le 9 juin : le passe sanitaire, lui aussi disponible dans TousAntiCovid. S’il est adopté au Parlement, le certificat (test de dépistage négatif récent, attestation de vaccination ou preuve d’un rétablissement) sera obligatoire à l’entrée des stades, festivals, théâtres, et navires de croisière rassemblant plus de 1 000 personnes. « Des sanctions sont prévues », souligne M. O, pour les gérants d’établissement qui imposeraient son utilisation sans y être autorisés par décret.

Simon Auffret

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