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Alors que le monde connaît des tensions géopolitiques de plus en plus fortes et continue d’accumuler les problèmes environnementaux et climatiques, voici une approche statistique et indicative des principales causes de mortalité dans le monde, dans un souci de mise en perspective et de réflexion.


Chaque année, environ 57 millions de personnes meurent et plus de 140 millions de bébés naissent, ce qui explique le fort accroissement démographique de la population mondiale (+ 83 millions personnes tous les ans), qui dépasse actuellement les 7,6 milliards de personnes.

La mortalité dans le monde a de nombreuses causes principalement liées à nos modes de vie : cancers, maladies, accidents…, notre incapacité à vivre en bonne intelligence : conflits, meurtres…, et notre mauvaise gestion écologique et environnementale : pollutions, catastrophes naturelles et technologiques…

C’est pourquoi, nous vous proposons de (re)découvrir quelques statistiques sur les principales causes de mortalité dans le monde, afin de les mettre en perspective et de prendre un peu de recul.

La plupart du temps, les principales causes de mortalité sont énumérées en fonction des pathologies (maladies cardiovasculaires, infections des voies respiratoires…) qui en sont directement à l’origine. Or, dans la plupart des cas, nous avons plutôt choisi de mettre en évidence les causes externes de mortalité, celles qui déclenchent ensuite des pathologies mortelles.

Cause de mortalité Nombre de morts par an Année Source
Tabagisme actif 7 000 000 2019 OMS
Pollution de l’air intérieur 4 200 000 2018 OMS
Pollution de l’air extérieur 3 800 000 2018 OMS
Alcoolisme 3 000 000 2016 OMS
Malnutrition 3 100 000 2014 OMS
Obésité 2 800 000 2017 (OMS)
Travail (accidents et maladies) 2 780 000 2017 OIT
Accidents domestiques 2 000 000* nd
Infections nosocomiales 2 000 000* OMS
Alzheimer 1 655 000 2013 nd
Tuberculose 1 500 000 2018 OMS
Accidents de la route 1 250 000 2017 nd
Tabagisme passif 1 200 000 2019 OMS
COVID-19 1 100 000 2020
Suicides 800 000 2016 OMS
Drogues (hors alcool et tabac) 750 000 2017 IHME / GBD
Résistance aux antibiotiques 700 000 2016
Sida / VIH 690 000 2019 ONUSIDA
Grippe saisonnière 650 000 2017
Eau non potable (diarrhée) 500 000 2015
Intoxication alimentaire 420 000 2018 OMS
Homicides (80 % des tués sont des hommes) 405 000 2017
Paludisme 405 000 2018 OMS
Complications de la grossesse ou accouchement (femmes) 303 000 2015
Noyades 295 000 2017
Rougeole 140 000 2018 OMS
Schistosomiase (bilharziose) 110 000 nd
Attaques de serpent 100 000 2014
Consommation de viande 84 000 2014
Catastrophes naturelles 77 000 2010-2017
Conflits, guerres entre états 76 480 2019 UCDP
Empoisonnement 72 000 2017
Attentats terroristes 15 952 2018 Global Terrorism Index
Se prendre en selfie 43 2011-2017 Selfies: A boon or bane?
Attaques de requin 6 2019 Global Shark Attack
* données estimées faute de statistique officielle, à prendre avec beaucoup de prudence

L’intérêt de ce tableau de chiffres est donc double :

  • sensibiliser sur l’impact de nos modes de vie ;
  • réfléchir aux poids des actions politiques mises en place en fonction du nombre de morts.

Dans les deux cas, force est de constater que l’Homme n’est ni responsable, ni rationnel et encore moins altruiste. En témoignent les dépenses colossales dans le domaine militaire quand tant d’humains ont peine à satisfaire leurs besoins vitaux.

Par exemple, nous avons fait figurer, en bas du tableau, les rares attaques mortelles de requins dans le monde, nous pouvons les compter sur une main ! Et pourtant, elles suscitent énormément de peur et mobilisent massivement les médias à chaque attaque.

Autre exemple : les récents attentats en France, choquants, inacceptables et insupportables : ils ont un tel pouvoir émotionnel qu’ils justifient la mobilisation “de guerre” de l’action politique, jusqu’à orienter nos institutions et le devenir même de nos sociétés. Conséquence : l’état d’urgence est déclaré et prolongé…
Rarement d’autres causes de mortalité, bien plus importantes, structurelles et évitables, ont suscité un tel engouement chez nos décideurs…

Bien sûr, ces données doivent être prises avec précaution : si il s’agit d’estimations fournies par les agences officielles (OMS, ONU…), elles ne sont pas exhaustives. En outre, elles cachent de fortes disparités, qu’elles soient géographiques ou suivant les revenus. Enfin, certaines statistiques peuvent, en partie, faire doublon. Par exemple, la pollution atmosphérique tue 7,3 millions de personnes par an dont 3,3 millions à cause de la pollution de l’air intérieur où le tabagisme peut également être un facteur concomitant.


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