Repéré par Antoine Hasday sur The Wall Street Journal


La Fed ne relèvera plus ses taux à titre préventif avant la modification des taux, une procédure qui visait à limiter l’inflation. Surtout, elle a révélé son souhait que cette dernière dépasse légèrement son objectif fixé à 2%.

Autrement dit, «dans un monde de taux d’intérêt plus bas», le contrôle de la hausse des prix n’est plus la priorité absolue qu’elle a constitué pendant un quart de siècle pour l’institution.

Son gouverneur Jerome Powell veut prendre en compte «la réalité d’un contexte macro-économique assez difficile de taux d’intérêt bas, d’inflation faible, de productivité relativement faible, de croissance lente. […] Nous devons vraiment travailler pour trouver tous les moyens de stabiliser l’économie», a-t-il déclaré.

Ces annonces ont été accueillies favorablement par la bourse américaine, tandis que les indices européens ont reculé après le discours.

Trop ou pas assez?

En 1977, le Congrès américain avait demandé à la Réserve fédérale de contenir l’inflation et de réduire le chômage. Ce double objectif a pris la forme d’un compromis qui est progressivement devenu une sorte de loi d’airain: maintenir à tout prix l’inflation en dessous de 2%.

En 2018, Jerome Powell avait initié une réflexion sur la stratégie de la Fed dans un monde où les taux d’intérêt sont très bas: dans un tel contexte, difficile pour les banques centrales de stimuler la croissance.

La pandémie de Covid-19 a constitué un défi inédit pour la Réserve fédérale: elle a abaissé son taux directeur, qui fluctuait alors entre 1,5 et 1,75%, à un niveau proche de zéro. Elle a aussi acheté des billions de dollars d’actifs détenus par le gouvernement pour stabiliser les marchés.

Pour certains observateurs, la nouvelle politique de la Fed risque de faire grimper artificiellement le prix d’actifs et d’engendrer de l’instabilité financière. Pour d’autres, la Fed devrait aller plus loin pour éviter le marasme économique engendré par une inflation trop faible, comme c’est le cas au Japon.

Jerome Powell a aussi indiqué que pour lutter contre le chômage, il aurait besoin de l’aide de tout l’appareil étatique afin d’orienter la politique fiscale, les dépenses publiques et les régulations dans le bon sens

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