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    Fusion Caraïbes, quand un nouveau rhum agricole AOC naît de la terre, du bois et du temps

    décembre 18, 2025Mise à jourdécembre 18, 2025Aucun commentaire
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    Thierry Despointes, Fondateur...

    « Fusion Caraïbes n’est pas un rhum pensé pour aller vite, c’est un rhum construit dans la terre, dans le bois et dans le temps, avec l’idée de respecter l’histoire tout en laissant faisant une place à la création. »

    Lancer un nouveau rhum agricole AOC en Martinique est un exercice délicat. Le territoire compte déjà des maisons historiques, des savoir-faire reconnus et une identité forte, protégée par un cahier des charges exigeant. Avec Fusion Caraïbes, Thierry Despointes ne cherche ni à rivaliser frontalement avec ces grandes maisons, ni à reproduire des modèles existants, aspire à un autre regard  afin de proposer une offre différente. Son projet repose sur une conviction simple : un rhum se construit d’abord dans la terre, puis dans le temps, et enfin dans la richesse du chai. Culture de la canne, choix des bois, travail des fûts, assemblage patient : il raconte la naissance d’une maison qui assume une lecture simultanément respectueuse et créative du rhum martiniquais.

    Vous venez d’un tout autre univers que celui du rhum. Comment ce projet s’inscrit-il dans votre parcours ?

    J’ai passé près de trente-cinq ans dans la grande distribution. C’est un monde très structuré, où l’on apprend la rigueur, la gestion, l’organisation, mais aussi le rapport au produit et au consommateur. Le rhum, lui, était présent depuis longtemps dans ma réflexion, mais comme une idée lointaine. En Martinique, le rhum n’est pas un simple alcool. C’est un étendard, un produit identitaire, patrimonial, reconnu bien au-delà de l’île. Se lancer dans le rhum, ce n’est pas seulement créer une entreprise, c’est entrer dans une histoire collective, avec beaucoup d’humilité.

    Comment ce rêve est-il devenu un projet concret ?

    Pendant longtemps, je pensais que ce serait impossible. Puis j’ai fait un voyage à Marie-Galante. J’y ai découvert de petites distilleries, des structures à taille humaine, portées par des passionnés. Cela m’a fait changer de regard. Je me suis dit que, finalement, c’était réalisable. Peu de temps après, l’opportunité s’est présentée d’acquérir des terres au Carbet, des terres qui avaient une longue histoire liée au rhum. À partir de là, le projet est entré dans une phase concrète, très terre à terre : remettre les parcelles en culture, planter de la canne, reconstruire une activité là où elle avait disparu.

    Qu’avez-vous réellement repris sur ces terres ?

    Il n’y avait plus d’usine, plus de marque commerciale, plus d’exploitation de canne. Tout était à l’arrêt. Nous avons donc recommencé à zéro. Les terres ont été remises en culture, la canne replantée. Pour la distillation, nous avons fait le choix d’un partenariat industriel avec une distillerie voisine. En revanche, nous avons voulu maîtriser pleinement tout ce qui fait l’identité du rhum : la partie agricole, l’élevage, l’assemblage et la finition des produits.

    Pourquoi ce choix de sous-traiter la distillation ?

    Parce que la distillation est un métier à part entière. Être distillateur, c’est une compétence spécifique. Nous avons préféré nous appuyer sur un outil existant, reconnu, tout en travaillant exclusivement avec nos propres cannes et dans le strict respect du cahier des charges de l’AOC Martinique. L’identité du rhum vieux ne se joue pas uniquement principalement à la distillation. Elle se construit surtout ensuite, dans le chai, sur la durée.

    Justement, vous parlez beaucoup du chai. Pourquoi est-il si central dans votre démarche ?

    Parce qu’un chai, ce n’est pas un simple lieu de stockage. C’est un lieu de création. Nous avons apporté énormément d’attention à sa mise en place. Cela passe par le choix des tonnelleries, l’origine des bois, les types de chênes, les provenances. Nous travaillons avec des fûts neufs, mais aussi avec des fûts anciens, ex-cognac ou ex-bourbon. Pour les fûts neufs, la question de la chauffe est essentielle. Chaque chauffe a une vocation précise. Elle permet de faire ressortir certains arômes plutôt que d’autres. Dans un chai, on ne fait pas qu’attendre, on fabrique des arômes.

    Fusion Caraïbes repose sur quel type d’organisation et qui fait quoi concrètement dans le projet ?

    Fusion Caraïbes est organisé autour d’une équipe clairement structurée :

    • Virginie Pouppeville, maître distillateur et assembleur, suit l’évolution des fûts avec des dégustations régulières et propose les assemblages. Elle travaille sur les arômes, l’équilibre des rhums et les choix finaux des cuvées. C’est un travail précis, technique, mais aussi très sensible. Rien n’est automatique.
    • Dominique Jean-Louis est en charge des terres et de la canne. Il supervise l’aspect agricole, la qualité de la matière première, ainsi que les questions liées aux déchets chais et aux démarches Douanes en amont.
    • Nadia Audenay s’occupe du marketing et de la communication. Elle travaille sur l’image de la marque, le positionnement, le packaging, le choix des bouteilles et la manière dont Fusion Caraïbes s’adresse au public.
    • Enfin, une équipe agricole intervient sur le terrain et une responsable logistique gère l’embouteillage et la sortie régie des bouteilles. L’ensemble du projet repose sur cette organisation collective.
    • Sans oublier une structure de distribution, MBS, en charge du développement de la marque, intégrée au projet depuis l’origine et formée au savoir-faire de Fusion Caraibes.

    Combien de temps s’est écoulé entre l’acquisition des terres et la commercialisation ?

    Nous avons planté immédiatement après l’acquisition. Cela signifie qu’aujourd’hui, nous disposons de rhums qui vont jusqu’à six ans d’âge pour les plus anciens. Le temps est une donnée incompressible. On ne peut pas tricher avec lui quand on fait du rhum.

    « Avec Fusion Caraïbes, nous ne cherchons pas à imiter les grandes maisons, mais à proposer une lecture sincère et créative du rhum agricole AOC de Martinique. »

    Quelle est aujourd’hui la gamme proposée par Fusion Caraïbes ?

    Nous avons lancé quatre références.
    Un rhum blanc, qui a la particularité d’avoir maturé un an en jarres de grès. Cela lui apporte des notes minérales et une grande douceur. À la dégustation, l’alcool est très peu agressif.
    Un VO, avec une double maturation en fûts américains et français.
    Et deux VSOP, l’un élevé uniquement en fûts français, l’autre uniquement en fûts américains. Ce choix permet de montrer clairement l’influence du bois sur le profil du rhum.

    Le bois et la chauffe jouent donc un rôle déterminant

    Oui. La chauffe du fût est essentielle. Elle permet de révéler les tanins et de faire ressortir différents arômes. Ces choix se font très en amont, parfois même avec des chauffes spécifiques demandées aux tonnelleries. Dans un chai, on oriente la production aromatique. C’est un vrai travail de fond. Les chauffes changent les notes du bois, par conséquent on peut fabriquer des arômes, on fabrique le rhum qu’on souhaite vendre. On cuisine le bois.

    Fusion Caraïbes est bien un rhum agricole AOC Martinique

    Oui, sans ambiguïté les quatre références sorties sont AOC. Les terres sont référencées AOC, le cahier des charges est respecté, la distillation se fait en colonne créole traditionnelle. C’est un point fondamental pour nous. Si l’AOC est un label indiscutable d’excellence pour le rhum, notre philosophie chez Fusion Caraibes est de ne rien nous interdire. Nous pourrions tout aussi bien nous laisser inspirer par des expérimentations, au-delà des règles de l’AOC.

    Pourquoi avoir choisi un rhum blanc à 42,2 degrés ?

    Il y a aujourd’hui une évolution des modes de consommation, avec une recherche de plus de douceur. Nous avons voulu répondre à cette attente. En revanche, nos rhums vieux sont volontairement titrés plus haut, à 48,8° et 52,2°, afin de restituer pleinement la richesse du travail réalisé dans nos chais.

    Quels sont les premiers retours depuis la mise sur le marché ?

    Ils sont très positifs. Les gens demandent où trouver les rhums. Ils sont présents chez des cavistes, ainsi que dans les circuits hôtellerie-restauration. Dès qu’ils sont dégustés, les retours sont très favorables.

    Vous avez également reçu une distinction importante

    Oui, une double médaille d’or lors d’un concours caribéen, annoncée début décembre. C’est une grande fierté, d’autant plus que les rhums n’étaient même pas encore commercialisés et qu’ils étaient en concurrence avec des maisons de rhum très établies.

    Le nom « Fusion Caraïbes » interpelle. Pourquoi ce choix ?

    Nous voulions casser certains codes. Fusion, parce que nous voulons faire dialoguer l’histoire du rhum et des inspirations nouvelles. Notre chai est situé dans un lieu historique, là où est né le rhum vieux, soit les premières mises en vieillissement volontaires en vue de fabriquer du vieux après plusieurs années d’élevage. À l’époque, c’était déjà une rupture, une innovation de rupture alors que le rhum n’était consommé que blanc, ou ambré à cause du vieillissement malgré lui dans les fûts de transport. Nous retenons de ce vieux chai non pas son ancienneté, mais son caractère créatif, soit la fusion de l’histoire et de l’invention.

    Caraïbes, c’est l’ouverture, notre environnement naturel et culturel, et une volonté d’ouverture métissée vers le monde.

    Et pour la suite ?

    Fusion Caraïbes n’en est qu’à ses débuts. Nous voulons continuer à créer, à explorer, à surprendre, tout en restant fidèles et respectueux de la terre, de la canne, du travail des hommes et du temps long.

    Propos recueillis par Philippe PIED

     

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