Le monde de la presse martiniquaise est en deuil. Tony Delsham, de son vrai nom André Pétricien, s’est éteint hier mardi 16 juillet 2024 à l’âge de 78 ans. Né le 4 février 1946 à Fort-de-France, cet écrivain, journaliste et éditeur a marqué de son empreinte l’histoire culturelle et médiatique de la Martinique. Rédacteur en chef emblématique de l’hebdomadaire Antilla, “Tony” a également contribué régulièrement à l’émission Dialogue avec la presse sur KMT Télévision.

Une Enfance Émergente

Tony Delsham est issu d’une famille originaire de Grand’Rivière et a grandi à Schœlcher. Dès l’âge de 16 ans, il s’illustre comme l’un des plus jeunes organisateurs de spectacles publics en Martinique, produisant des groupes comme Les Infidel’S qui attiraient des foules de toutes générations. Cette passion pour l’organisation et la communication le conduit, après son bac en 1965, à abandonner une carrière militaire au profit du journalisme.

Début d’une Carrière Militante

De retour en Martinique en 1970, Tony Delsham se révolte contre ce qu’il perçoit comme l’aliénation de la pensée créole, exacerbée par les médias dominants comme la Radio télévision française et France Antilles. En 1972, il fonde les Éditions MGG (Martinique Guadeloupe Guyane) et lance Martinique Hebdo, qui fusionne ensuite avec Le Naïf, où il occupe le poste de rédacteur en chef jusqu’en 1982.

L’Âge d’Or d’Antilla

En 1990, Tony Delsham prend les rênes de l’hebdomadaire Antilla, apportant une nouvelle vision et une profondeur analytique à la presse martiniquaise. Sous sa direction, le journal devient une plateforme incontournable pour les débats sociopolitiques de l’île, offrant une perspective authentique et engagée sur les réalités locales.

Une Plume Prolifique

Parallèlement à sa carrière journalistique, il est l’auteur de nombreux romans, essais et pièces de théâtre, dont plusieurs sont devenus des classiques de la littérature antillaise. Ses œuvres, telles que “Le Salopard” (1971), “Xavier : Le drame d’un émigré antillais” (1981) et “Les Larmes des autres” (1983), ont non seulement enrichi le patrimoine littéraire de la Martinique, mais ont également contribué à une meilleure compréhension des enjeux identitaires et culturels de l’île.

Un Héritage Durable

Les Éditions MGG, rebaptisées Martinique Éditions en 1999, continuent de promouvoir la littérature antillaise, fidèle à la vision de leur fondateur. En plus de ses romans, il a également adapté plusieurs de ses œuvres pour le théâtre et la télévision, offrant ainsi une large diffusion de sa pensée et de ses idées.

En hommage à cet homme exceptionnel, Antilla consacrera un numéro spécial à sa mémoire, retraçant son parcours et son impact sur la société martiniquaise. Tony Delsham laisse derrière lui un héritage riche et inspirant, témoignant de son amour pour la Martinique et son inlassable quête de vérité et de justice.

Tu as été une voix puissante et un guide pour beaucoup. Tes mots et tes actions continueront d’inspirer les générations futures.

Antilla présente ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Tony Delsham. Nous rendons hommage à un rédacteur en chef exceptionnel et un défenseur passionné de la culture martiniquaise. Sa mémoire et son héritage continueront d’inspirer notre travail et celui des générations futures. 

Repose en paix, Tony.

La rédaction d’Antilla.

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