Plusieurs notes ont été récemment publiées par l’Insee et l’Iedom sur la conjoncture économique au 4ème trimestre 2020 et sur l’année 2020 : L’emploi résiste en Martinique et l’économie rebondit correctement. Extraits:

1/ L’emploi salarié reste stable en Martinique au 4ème trimestre 2020

Au quatrième trimestre 2020, les effectifs salariés en Martinique progressent légèrement, principalement sous l’impulsion du secteur tertiaire non marchand. Le mécanisme du chômage partiel, encore utilisé ce trimestre, permet de préserver l’emploi salarié. L’emploi intérimaire atteint un niveau supérieur à celui d’avant la crise sanitaire. Le nombre de demandeurs d’emploi baisse, tout comme le taux de chômage. Les immatriculations de nouvelles entreprises sont une nouvelle fois bien orientées. En revanche, la période est plus délicate pour le secteur tou- ristique : en décembre 2020, les hôtels perdent deux tiers de chiffre d’affaires par rapport à décembre 2019.

(Source : (Note de conjoncture régionale – 4e trimestre 2020-Insee Conjoncture Martinique N° 13 – avril 2021)

2/ En Martinique, l’emploi résiste en 2020

En Martinique, en 2020, 56 % des personnes de 15 à 64 ans sont en emploi, soit 1 point de moins qu’en 2019.

Le recours à l’activité partielle durant la crise sanitaire a pré- servé l’emploi salarié d’un recul plus important.

Compte tenu des difficultés à rechercher activement un emPoli durant les périodes de confinement du 16 mars au 11 mai et du 30 octobre au 15 décembre 2020, les chiffres du chômage reculent.

Cette baisse en trompe-l’œil ne traduit pas une amélioration sur le marché du travail : le halo autour du chômage augmente d’un point et s’établit à 11 % de la population de 15 à 64 ans. Les femmes sont moins souvent en emploi que les hommes et sont davantage touchées par le sous-emploi.

(Insee Flash Martinique N° 150 – avril 2021)

3/ Conjoncture outre-mer 2020 et perspectives 2021 : Lʼéconomie martiniquaise semble moins souffrir que celle de la France après mle choc de la crise covid

Pour l’ensemble des Outre-mer, l’impact de la crise sanitaire sur l’activité 2020 est finalement plus limité que celui anticipé en cours d’année dernière. Ainsi, passé le choc économique du premier confinement, les économies ultramarines ont montré une résilience plus forte qu’attendue. Celle-ci est d’abord due à l’ampleur du dispositif d’accompagnement mis en place par l’État, les collectivités, les banques et dans le Pacifique, l’IEOM. Paradoxalement, cette résilience trouve également son origine dans les faiblesses structurelles des Outre-Mer qui ont amorti le choc conjoncturel (…).

(…) Les territoires n’ont pas tous enregistré un choc de la même ampleur : en Guadeloupe et en Guyane, l’indicateur du climat des affaires (ICA) a atteint son plus bas niveau historique au premier trimestre 2020. En Martinique, l’ICA s’est contracté dans une moindre mesure. À partir du deuxième trimestre, les trois territoires ont vu leurs climats des affaires rebondir nette- ment, tirés à la hausse par les prévisions d’amélioration de leur activité. En fin d’année, l’indicateur se rapproche d’un niveau proche de sa moyenne de longue période (…).

4) (…)Martinique : l’économie plie mais ne rompt pas

L’économie martiniquaise a été frappée par l’impact de la crise sanitaire. Au plus fort de la crise, qui coïncide avec le premier confinement, la baisse d’activité atteindrait -20 % et prélèverait au moins 3 points au produit intérieur brut de la région. Dans ce contexte, l’indicateur du climat des affaires connaît sa plus forte baisse depuis les évènements sociaux de 2009. En particulier, les entreprises des secteurs les plus exposés aux restrictions d’activité, au premier rang le tourisme, voient leur chiffre d’af- faires divisé de moitié. Toutefois, l’économie martiniquaise semble moins souffrir que l’Hexagone. La circulation du virus est dans l’ensemble moins intense sur l’île que sur le continent. La taille du secteur non marchand a pu protéger, d’une certaine façon, l’économie locale. L’agilité des petites structures dont est essentiellement composé le tissu entrepreneurial de l’île, en particulier dans le secteur de la construction, limite le recul de l’activité. Enfin, les dispositifs d’aide mis en place par l’État (ndlr : et la CTM) jouent pleinement leur rôle contracyclique localement, limitant la dégradation du marché de l’emploi comme celle des trésoreries des entreprises. Il n’en reste pas moins que l’économie martiniquaise expérimente en 2020 l’une des plus dures récessions de son histoire moderne (…).

5/ La relance comme opportunité de développement ?

En 2021, l’ampleur du rebond sera dépendante du retour de la confiance des chefs d’entreprises et des ménages, mais aussi de l’aptitude des territoires à surmonter la pandémie, notam- ment grâce à la vaccination, et à engager rapidement la décli- naison territoriale du plan de relance national. Les anticipations des chefs d’entreprise témoignent par ailleurs d’une certaine confiance puisque 70 % des entrepreneurs ultramarins interro- gés considèrent que leurs investissements seront stables ou en hausse en 2021.(…)

(…) Dans cette réorientation stratégique, trois secteurs clés ont été retenus par les cinq DROM, la Nouvelle Calédonie et la Po- lynésie française : les énergies renouvelables, la transforma- tion agricole et la transition numérique. Les deux premiers axes sont des réponses concrètes aux enjeux d’autonomie énergé- tique et d’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2030 ; le dernier axe permettra de relever le défi de la transition numérique. La mise à disposition de réseaux haut-débit dans les territoires in- duit des coûts d’infrastructure sans commune mesure avec lceux de la métropole, notamment dans les collectivités du Pa- cifique. Ainsi la transition numérique ressort comme un enjeu crucial, car il concerne tous les secteurs d’activité et tous les acteurs économiques ; ce défi est également une opportunité de développement en réponse aux handicaps que constituent l’éloignement géographique et l’isolement des territoires(…). Ces notes de conjoncture insee et iedom sont très instructives Pour la CTM “l’opportunité de développement”, c’est la refonda- tion-reconstruction mises en œuvre dans l’Accord territorial et le budget primitif 2021.

Michel Branchi pour le journal Justice. 

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