COMBATTRE L’EXTRÊME-DROITE, UN IMPÉRATIF MONDIAL


L‘œuvre majeure de Mussolini comme chef d’État a consisté à réveiller, faire émerger et organiser, en les mettant au service de ses propres objectifs, toutes les forces obscures et aveugles qui agissent inconsciemment dans les bas-fonds de la psychologie du peuple”.


Cette phrase de Malaparte, écrite en 1931, est citée par le social-démocrate chilien Juan Gabriel Valses dans le journal El mostrador du 8 janvier pour l’appliquer aux prouesses de Trump dont il serait sot d’oublier qu’il a quand même réussi à mobiliser près de la moitié du corps électoral US. Et si le monde entier a assisté avec stupéfaction à l’invasion brutale du Capitole par une meute excitée par son chef en parlant même -histoire de se faire peur- de coup d’État manqué, on a peu commenté les sales coups perpétrés par la bête blessée depuis l’évidence de sa défaite électorale.

L’individu a accéléré de façon dramatique l’exécution des peines de mort pour bien s’assurer du caractère irréversible de ces barbaries, il a aidé autant qu’il a pu les suprématistes blancs à l’intérieur et sionistes à l’extérieur, il a poussé à l’agression contre l’Iran, orchestré les nouvelles complicités entre les régimes réactionnaires arabes et Israël, il a conforté le lobby des armes. Cette boulimie donne l’image de l’extrême droite de ce début du 21 ème siècle. La bande raciste qui entoure le Bolsonaro brésilien affiche la même haine des droits sociaux et démocratiques, la même xénophobie, le même sexisme, la même rage contre la diversité sexuelle ou culturelle, le même mépris pour le sort de la planète, le même chauvinisme nationaliste, la même haine du communisme et de la démocratie.

Dans notre précédent RS nous soulignions la montée des luttes féministes. Aujourd’hui nous soulignons que la radicalisation des luttes progressistes va généralement de pair avec celle des conservatismes. Dans ces montées parallèles, il faut bien comprendre que les forces conservatrices exploitent avec maestria les craintes qui surgissent dans les couches pauvres de la société devant une mondialisation vécue comme responsable des pertes d’emplois, devant des mouvements migratoires à qui on attribue les mêmes conséquences, devant des questionnements identitaires vite transformés en panique.

La commodité des explications facile fonctionne comme du pain béni pour les démagogues qui savent bien que sans lucidité, il n’y a pas d’émancipation possible.C’est bien pourquoi la lutte contre les périls néo fascistes ne peut se contenter de combats ponctuels légitimes et indispensables. Il faut y ajouter la bataille d’idées continuelle et celleci n’a d’efficacité que si elle vise tout le champ où se constitue la pensée réactionnaire. Combattre le racisme, la xénophobie, le machisme, l’homophobie, l’obscurantisme, les fanatismes religieux, le chauvinisme, la démagogie dont les cyniques font leur miel, c’est aussi tout cela notre indispensable combat.

LA BANANE NOURRIT. C’EST LE CAPITALISME QUI TUE !

Une campagne d’affichage sur les bienfaits économiques de la banane propre et les réactions critiques à cette campagne, enflamment les réseaux sociaux.  

De fait les grandes affiches en question étalent soit la naïveté des promoteurs soit leur goût de la provocation. Naïveté sils s’imaginent que leur discours sur leurs efforts affirmés pour produire sainement des bananes dans une agriculture post chlordécone peut être audible alors qu’ils ne font aucune dénonciation des empoisonneurs (dont certains d’entre eux), ni aucune autocritique quant à la soumission des autres. La naïveté des uns passe pour une provocation des autres. Le maître d’œuvre de cette campagne d’affiches (BANAMART semblet il) ne doit s’en prendre qu’ à lui-même.

Les réactions consistant à placarder sur leurs affiches le mot qui fâche (“chlordécone”) ne sont qu’une façon de rappeler un passé qui ne passe pas. Il ne passera pas sans que les responsables rendent des comptes et que réparations soient faites.

À la faveur de cette contestation, un dessin à l’humour grinçant fait florès. Son slogan “la banane m’a tuer” en séduit plus d’un. Il est pourtant erroné. La banane est un excellent fruit qui nourrit au lieu de tuer. Pendant l’amiral Robert, elle a sauvé le peuple de la famine. Plus récemment, elle nous a bien aidé en 2009. La bourgeoisie avec ses réseaux a pu s’en passer. Pas le peuple !

Le plus ennuyeux avec ce slogan c’est qu’il tend à dédouaner le vrai responsable de l’empoisonnement dont le nom paraît encore aujourd’hui un gros mot à beaucoup d’âmes sensibles: le capitalisme et singulièrement sa version coloniale. Pourquoi mettre sur le dos d’un fruit bienfaisant un empoisonnement créé par l’appât du gain, moteur bien connu du capitalisme ? C’est ce système qui est à l’origine de la demande de pesticides, de la production de pesticides, de la commercialisation, de l’épandage, de la suppression de toutes les règles de sécurité pour les personnes comme pour la nature et l’alimentation.

N’en déplaise aux communiquants BCBG, même “radicaux”, il faut marteler ces vérités car le même système continue de tuer pendant qu’on agite des leurres.

Dans le même ordre d’idées, ce n’est pas “l’Homme” qui détruit la nature. C’est un système défendu becs et ongles par un certain nombre  d’humains qui met le profit au dessus de la préservation du climat, de la biodiversité, des écosystèmes en même temps que des besoins sociaux des majorités humaines.

Ce sont ces majorités humaines qui doivent l’empêcher de nuire et mettre en chantier une autre organisation sociale pour vivre en harmonie avec la nature et… manger des bananes avec délice !

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