Cet enseignement devait pourtant s’étendre à plusieurs lycées à la rentrée scolaire 2023.

Deux jours avant le 14 août, date de rentrée des classes pour de nombreux lycées publics de l’Arkansas, le département de l’Éducation de l’État a annoncé à ses lycées qu’il n’accorderait pour cette nouvelle année scolaire pas de crédits pour le cours portant sur l’histoire des Afro-Américains. The Guardian revient sur cet événement qui en a stupéfié plus d’un.

Une matière susceptible d’«endoctriner les élèves»

Le département affirme que ce cours représenterait une enfreinte au Learns Act, une loi promulguée au printemps par l’État de l’Arkansas visant à réformer le système éducatif. Cette dernière limite le programme sur divers sujets, notamment les questions de genre et d’orientation sexuelle, ou toute autre matière qui pourrait «endoctriner les élèves avec des idéologies, telles que la théorie critique de la race».

Les responsables du département ont ainsi déclaré dans un communiqué: «La loi de l’Arkansas contient des dispositions concernant les sujets interdits. Sans clarté, nous ne pouvons approuver un programme qui pourrait mettre involontairement un enseignant en danger de violer la loi [de l’État].»

April Reisma, présidente de l’Arkansas Education Association, s’indigne: «Retirer ce cours à nos étudiants fait écho à des mouvements de marginalisation similaires qui se sont produits dans d’autres États.» Elle fait référence à l’État de Floride qui a, sous la gouvernance du Républicain Ron DeSantis, banni le cours en janvier 2023 sous motif qu’il «manquait de valeur éducative».

Une décision «abjecte»

Le président de la NAACP, National Association for the Advancement of Colored People (Association nationale pour la promotion des gens de couleur, en français), Derrick Johnson, qualifie la décision d’«abjecte». Il précise: «Les attaques continues de l’État à l’encontre de l’histoire des Noirs sont antidémocratiques et régressives»; «Ces politiciens sont déterminés à négliger les jeunes de notre nation au service de leurs propres agendas politiques: c’est la triste réalité.»

Pour les lycées qui souhaitent malgré tout conserver la matière, les responsables du département de l’Éducation ont annoncé que l’État ne couvrirait pas les frais d’examen, chose qu’il fait pourtant habituellement pour les autres cours.

L’enseignement en question, que deux lycées avaient déjà proposé l’année dernière, devait s’étendre à quatre autres écoles cette année, dont un lycée de la ville de Little Rock, épicentre de la déségrégation en 1957.

Cette mesure n’est pas la première de la sorte mise en place dans le pays. Le 19 juillet 2023, le conseil de l’éducation de Floride avait déjà approuvé une règlementation concernant ce cours. Elle modifiait son contenu, imposant des séquences sur les supposés bienfaits de l’esclavage, ou encore sur les prétendus «actes de violence perpétrés par les Africains-Américains».

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