Dans son communiqué du 25 octobre, le RPPRAC exprime son indignation face aux interventions des forces de l’ordre lors des récentes tensions sociales en Martinique, dénonçant des pratiques qu’il juge répressives et potentiellement abusives.
Le communiqué du RPPRAC se concentre sur les actions récentes des forces de l’ordre dans le cadre des manifestations contre la vie chère. Le texte exprime leur indignation quant à certaines pratiques jugées comme répressives et abusives, notamment l’usage perçu comme excessif de la force, et remet en question la conformité de ces actions aux normes légales et aux droits fondamentaux des citoyens. Le RPPRAC souligne l’importance d’une gestion mesurée des tensions pour garantir un équilibre entre le maintien de l’ordre et le respect des libertés publiques.
Le communiqué appelle à un dialogue renforcé entre les autorités et les manifestants pour prévenir toute escalade. Il exhorte : “l’intervention urgente du Préfet, du ministre des Outre-Mer, du ministère de la justice, du premier Ministre et du président de la République pour mettre fin à ces actes de violence injustifiés“.
VOUS TROUVEREZ ICI LES DROITS, DEVOIRS ET RECOURS, DE CHAQUE CITOYEN ET DES FORCES DE L’ORDRE LORSQUE SE PRÉSENTE CE GENRE DE SITUATION
1- POUR LES CITOYENS ET MANIFESTANTS
Voici les principaux droits des citoyens lorsqu’ils estiment que l’usage de la force a été abusif lors de manifestations. Ces droits offrent aux citoyens plusieurs voies pour s’assurer que l’équilibre entre maintien de l’ordre et respect des libertés est bien respecté :
- Droit de dépôt de plainte : Tout citoyen peut déposer une plainte auprès des autorités judiciaires s’il estime que ses droits ont été violés. Ce dépôt peut se faire directement au commissariat ou par courrier auprès du procureur de la République, et il peut concerner des faits de violence, de détention arbitraire, ou de toute atteinte aux libertés fondamentales.
- Saisine du Défenseur des droits : En France, le Défenseur des droits est une autorité indépendante chargée de veiller au respect des droits des citoyens, y compris face aux forces de l’ordre. Les citoyens peuvent saisir cette institution pour signaler des abus, et celle-ci peut mener des enquêtes indépendantes, proposer des médiations et rendre des recommandations.
- Recours auprès des juridictions administratives et judiciaires : Si des arrêtés préfectoraux ou des actions de maintien de l’ordre paraissent disproportionnés, les citoyens peuvent contester ces décisions devant le tribunal administratif. En cas de dommages subis lors de manifestations, des recours civils sont aussi possibles pour demander réparation.
- Droit à manifester : Ce droit fondamental est garanti par la Constitution française et par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme. Tout citoyen a le droit d’exprimer pacifiquement ses opinions dans l’espace public. Toute restriction de ce droit doit être justifiée par des raisons de sécurité ou d’ordre public et proportionnelle à la situation.
2 – POUR LES FORCES DE SÉCURITÉ
Voici les principales dispositions législatives encadrant l’usage de la force lors des manifestations, qui illustrent l’encadrement strict auquel les forces de sécurité doivent se conformer, même dans des contextes de tensions sociales élevées, et permettent de mieux comprendre les fondements juridiques de leurs actions.
- Article L211-9 du Code de la sécurité intérieure : Cet article précise que le préfet ou l’autorité compétente peut dissoudre tout attroupement susceptible de troubler l’ordre public après sommations. En cas de refus d’obtempérer, les forces de l’ordre sont autorisées à utiliser la force pour disperser les manifestants, dans le respect de la proportionnalité.
- Article L435-1 du Code de la sécurité intérieure : Cet article encadre spécifiquement l’usage des armes par les policiers et gendarmes. Ils peuvent y recourir en cas d’absolue nécessité et en respectant des critères de proportionnalité, notamment lorsque des atteintes graves à la vie ou à l’intégrité physique sont en cours ou que des sommations ont été ignorées. Ce cadre légal vise à équilibrer la légitime défense et la nécessité de maintenir l’ordre public.
- Légitime défense et état de nécessité (articles 122-5 et 122-7 du Code pénal) : Les forces de l’ordre peuvent aussi invoquer la légitime défense ou l’état de nécessité, lorsqu’elles sont directement menacées ou lorsqu’il est impératif de protéger des biens ou des personnes contre un danger immédiat.