Invité de l’émission Quoi de neuf sur ZoukTV, Louisy Berté, secrétaire adjoint de la police nationale en Martinique, livre son témoignage. Entre dénonciation des violences économiques, appel à la restauration des valeurs et critique des carences institutionnelles. Avec une franchise déconcertante, il dresse un état des lieux alarmant mais porteur d’espoir pour l’avenir de notre île.
Une mobilisation pour dire stop
Les conséquences dramatiques des violences économiques
Au cœur de son intervention, Louisy Berté condamne fermement les actes de vandalisme, citant notamment l’incendie du McDonald’s de Dillon. Il explique que ces destructions ont des répercussions durables. « Quand une entreprise est détruite, elle ne sera pas remboursée si elle ne redémarre pas. »
Il évoque un cercle vicieux : des entreprises à genoux, des emplois détruits, et, à terme, une charge supplémentaire pour les contribuables. « Ce sont les Martiniquais qui paieront à travers leurs impôts, car tout cela a un coût. »
Pour lui, les violences associées aux revendications pour une vie moins chère sont contre-productives : « On ne peut pas réclamer des économies de quelques centimes tout en causant des millions de pertes économiques. »
Une société en perte de repères
Avec ses 42 ans d’expérience, Louisy Berté observe une évolution inquiétante de la société martiniquaise. « Ce qui était bien hier est devenu mauvais aujourd’hui. Les valeurs sont inversées. »
Il pointe la désinstitutionalisation de la famille et la perte d’autorité des enseignants comme des facteurs majeurs. « Aujourd’hui, ce sont les enfants qui commandent leurs parents, leurs professeurs, et même les institutions. »
Selon lui, ces dérives trouvent leur origine dans des décisions politiques passées, comme la suppression du service militaire ou le renforcement excessif du pouvoir de certaines associations.
Un manque de réaction des collectivités locales
Dans un discours particulièrement critique, Louisy Berté s’interroge sur l’inaction des institutions face aux dégradations. Il affirme que ni les institutions, ni les mairies, ni les EPCI n’ont déposé de plainte pour les dégâts causés lors des troubles.
« Tout ce qui a été cassé a été payé par l’État, donc par nos impôts. Personne n’a jugé nécessaire de signaler les dégâts. »
Il déplore aussi l’absence de mesures pour enlever les débris encore présents dans certaines zones, comme à Sainte-Thérèse, créant des zones de non-droit.
Un appel à la responsabilité et à la non-violence
Face aux critiques sur l’action des forces de l’ordre, Louis Berté défend l’intégrité de la police martiniquaise. Il annonce par ailleurs la demande de création d’une unité CRS pérenne sur l’île, avec des effectifs formés et dédiés à la gestion des crises locales.
Enfin, il appelle les Martiniquais à éviter la violence, qu’il considère comme contre-productive : « Soyez fermes et sans concession, mais n’allez pas dans la violence. Cela ne fera qu’isoler vos revendications. »
Un message pour les fêtes de fin d’année
Alors que décembre approche, Louisy Berté lance un appel à la paix :
« Amusez-vous, profitez des fêtes. La vie est difficile, mais elle ne doit pas être synonyme de violence. »
Il invite les leaders syndicaux et associatifs à laisser les Martiniquais célébrer Noël en paix. « Le peuple a besoin de souffler. Si vous dépassez les limites, la réaction pourrait être brutale. »
Une vision pour l’avenir
Pour Louisy Berté, l’avenir de la Martinique repose sur un retour aux fondamentaux : le respect des institutions, la restauration des valeurs et une meilleure cohésion sociale. Il plaide pour des actions concrètes, comme la création d’une unité CRS pérenne pour renforcer la sécurité sur l’île.
« Ce que nous faisons aujourd’hui aura un impact sur demain. Nous devons construire, pas détruire »,
conclut-il.