Dans le cadre de ce projet initié par l’exécutif de la CTM et visant à tenter d’infléchir les effets de la décroissance démographique que connait la Martinique, ledit exécutif et le Groupe Action Logement ont récemment signé une convention établissant une mise à disposition – gratuite mais d’une durée de trois mois successifs – de 50 logements, meublés et fonctionnels, relevant du parc locatif de la société OZANAM (filiale d’Action Logement)*. De quoi s’agit-il plus précisément ? Les indications successives d’Ibrahima Dia, le directeur du pôle outre-mer du Groupe Action Logement, puis de Serge Letchimy, le président du Conseil exécutif de la CTM. Propos recueillis par Mike Irasque

Ibrahima Dia :

Essayons d’être à la hauteur du défi…” 

Antilla : Qu’impliquent, dans les grandes lignes, vos fonctions au sein du Groupe Action Logement ?

Ibrahima Dia : Je m’occupe de toute la stratégie pour les départements ultramarins ; je coordonne toute la politique et la stratégie du Groupe en outremer.

La mise à disposition de ces 50 logements a-t-elle été compliquée à mettre en place pour le Groupe ?

Non, car c’est quelque chose d’important pour un territoire comme la Martinique. Cela a été rappelé il y a quelques instants par les présidents Serge Letchimy et Alain Coridon (président du comité territorial d’Action Logement Martinique, ndr) : il y a une décroissance démographique et c’est donc de notre devoir de pallier à ce déclin en mettant à disposition de la Collectivité ces 50 logements, pour permettre aux jeunes qui vivent en métropole et qui désirent rentrer en Martinique pour chercher du travail, de pouvoir se loger dignement.

Durant votre communication tout à l’heure, vous avez semblé regretter que le volontarisme ne soit pas assez appuyé sur ces questions : pouvez-vous préciser votre propos ?  

Ce n’est pas qu’il n’y a pas de volontarisme mais ‘’on’’ reste toujours sur le constat. Or le constat on le connaît : maintenant il faut qu’on passe à l’action. Donc retroussons-nous les manches, allons-y, et essayons d’être à la hauteur du défi. Et là le passage à l’action est enclenché.

 


Serge Letchimy :

Nous sommes vraiment dans une dynamique d’attractivité »

Antilla : Quelle est la prochaine étape significative quant à ce projet global de « migration retour » ?

Serge Letchimy : C’est l’installation, physique, de la ‘’Maison du Retour’’, qui sera située au rez-de-chaussée de la CTM, avec des bureaux, un règlement de fonctionnement et des personnels spécialisés : dans la famille, pour l’accompagnement concernant les crèches, les jeunes couples etc., dans la formation, pour les différents métiers, et dans l’investissement, pour accueillir les gens qui veulent investir. Nous soutiendrons les crèches qui existent, afin que ces jeunes parents aient des lieux pour leurs enfants, et nous en créerons, notamment au sein de la CTM. Il y aura aussi une sorte de groupe mixte réunissant la CAF (Caisse d’Allocations Familiales), la CGSS (Sécurité sociale), le Pôle Emploi, la CTM etc., pour coordonner l’action. Et il s’agira de travailler avec les différents secteurs. Aujourd’hui et pour la seule CTM nous avons ouvert 240 postes : en Martinique, au national et à l’international. Donc si sur ces 240 postes il y en a disons 150 qui viennent de l’extérieur, ce sera déjà un balan donné au dispositif parce que je veux faire la démonstration d’exemplarité du projet. Et concernant les besoins, cela ne concerne pas que les médecins et les ingénieurs : d’ailleurs il manque selon moi au moins une trentaine d’ingénieurs spécialisés dans le BTP, pour renforcer la dimension technique. Mais il existe aussi des besoins, qui ont été quantifiés, en tôliers, carrossiers et mécaniciens par exemple(s). Nous essaierons donc de franchir toutes ces étapes.

Les besoins de la Martinique en matière de santé publique sont connus : que pensez-vous de ce projet de construction de 130 logements sur le site du CHU Pierre Zobda-Quitman ; de futurs logements à l’usage de personnels de santé, notamment de jeunes médecins, internes et étudiants en médecine ? La CTM est-elle aussi engagée dans ce projet-là ?

Nous suivons, avec la ville de Fort-de-France, de très près ce projet, qui est porté par un jeune investisseur martiniquais. Comme vous le savez la durée d’occupation de ces 50 logements est d’une durée de trois mois, renouvelable une seule fois, donc si nous pouvons trouver des relais définitifs en locatif, tant mieux, et il peut aussi y avoir des relais en accession à la propriété. Ces futurs logements qui seront à proximité du CHUM participent de l’attractivité en termes d’innovation médicale : je prends l’exemple du cyclotron, donc de la médecine nucléaire, qui va attirer des gens. D’ailleurs lors du très récent sommet caribéen à Trinidad, j’ai eu une discussion avec Mia Mottley, la 1ère ministre de Barbade, et nous avons parlé de cette attractivité médicale. Nous voulons que le cyclotron attire du monde : à la fois les chercheurs engagés dans le dispositif ‘’migration retour’’ et les personnes qui veulent se faire soigner et qui peuvent être logées, avec des membres de leurs familles. Nous sommes donc vraiment dans une dynamique d’attractivité.

Propos recueillis par Mike Irasque

*La mise à disposition du logement est soumise à l’examen d’un dossier par un comité composé des signataires-partenaires de ladite convention.

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Reportage photos : Roland Dorival

 

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