Repéré par Robin Tutenges — 

Leur taille pourrait être fortement réduite, selon une nouvelle étude scientifique.

Les membres de l’étude précisent que des recherches supplémentaires doivent être menées pour confirmer le phénomène. |  Ingurgiter des produits à base de cannabis et contenant du THC ne serait pas sans danger. Si le cannabis comestible, légal notamment au Canada et facilement dénichable en France, est parfois présenté comme un moyen de préserver de la fumée les poumons des consommateurs, il n’épargnerait en revanche pas leurs testicules. Au contraire, ce produit pourrait littéralement les «ratatiner», avance.

Le média scientifique rapporte les résultats d’une étude publiée le 25 janvier dans Fertility & Sterility et réalisée par des chercheurs de l’Université de la santé et des sciences de l’Oregon (OHSU), aux États-Unis. Pour mener à bien ses travaux, l’équipe a donné quotidiennement pendant sept mois des produits contenant du THC à un groupe de macaques rhésus, tous en âge de procréer. La dose de THC contenue dans leurs aliments s’appuyait alors sur les recommandations de dosage du cannabis médical pour les êtres humains, et était augmentée tous les 70 jours. Pendant toute la période de l’expérience, le système reproducteur ainsi que le sperme des primates mâles étaient surveillés de près.

 

Résultat, les scientifiques ont observé une diminution de la taille des testicules des primates pouvant atteindre les 50%. Ce rétrécissement de moitié s’accompagnait aussi d’une baisse sévère du niveau de testostérone. Des changements qui semblent bien liés à la présence de THC, explique Jamie Lo, professeur agrégé de gynécologie à l’OHSU et auteur principal de l’étude. «Malheureusement, ces effets semblaient s’aggraver à mesure que la dose de THC augmentait», explique-t-elle dans un communiqué.

Weed et infertilité

Pas de panique pour autant. Bien que l’étude s’appuie sur un mode d’administration et un dosage qui reflètent l’utilisation humaine, rien ne dit pour l’heure que les testicules des mangeurs de cannabis vont subitement rétrécir de moitié. Les membres de l’étude eux-mêmes précisent que des recherches supplémentaires doivent être menées pour confirmer si un tel phénomène est observé chez l’homme.

Malgré tout, l’étude amène de nouvelles indications sur la relation complexe et encore peu connue qui lie fertilité et consommation de marijuana. Il y a peu, une recherche publiée dans la revue Therapeutic Advances in Urology avait déjà présenté quelques résultats sur le sujet, concernant, cette fois-ci, les fumeurs de cannabis.

L’étude s’appuyait alors sur l’analyse de sperme de 409 hommes s’étant présentés pour une évaluation d’infertilité dans l’État de Washington, aux États-Unis. Dans cet échantillon, 174 déclaraient avoir déjà consommé de la marijuana, parmi lesquels 71 en fumaient toujours. Et cela pouvait visiblement se voir dans leur sperme. Chez les actuels et anciens fumeurs, plus de 50% des spermatozoïdes présentaient une morphologie anormale, contre seulement 33% chez les hommes n’ayant jamais fumé.

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