A l’occasion de la commémoration : 1023 – 2023 : Le Millénaire des débuts de reconstruction de l’abbatiale romane du Mont-Saint-Michel, les enjeux de restitution des biens culturels et leur réappropriation dans notre mémoire collective soulèvent de nouveaux défis innovants que le pavillon Arménie à l’exposition universelle de Dubaï a résumé autour de la vision EthnoTech. Cette approche qui entend concilier l’ethnographie avec les technologies de l’information et la communication fait l’objet de projets ambitieux sur le patrimoine européen et pourrait demain inspirer le patrimoine ultramarin.
En 2013, les élèves de CM2 de l’école Aristide Bisson et les élèves de CP de l’école Marie Curie à Saint- Pierre-sur-Dices avaient été associés à un conte traditionnel sur l’Origine du Mont-Saint-Michel – Ny niavan’ny Vohitry Masina Misely. Dans le cadre d’un projet franco-malgache, porté par l’association artEres, en partenariat avec les éditions Dodo vole, la fabuleuse histoire de la formation du Mont- Saint-Michel a donné naissance à un beau travail d’illustration mené en atelier avec les enfants de deux classes de cette région.
« Le Mont-Saint-Michel est pour la France ce que la grande pyramide est pour l’Egypte. » écrivait Victor Hugo. Il ajoute : « une pyramide merveilleuse dont chaque assise est un rocher énorme façonné par l’océan ou un haut habitacle sculpté par le Moyen Âge, et ce bloc monstrueux a pour base, tantôt un désert de sable comme Khéops, tantôt la mer comme le Ténériffe.»
Si un travail partenarial avec les îles Anglo-Normandes pourrait être mené dans le domaine des innovations touristiques et technologiques (Digital Jersey, Serre numérique de Guernesey – Digital Greenhouse, GSY Arts), d’autres pistes de coopération sont à envisager avec les îles pour faire du Mont-Saint-Michel le plus grand objet connecté du monde et financer sa restauration grâce aux données numériques.
La relation étroite entre Saint-Malo et Port Louis à Maurice qui bénéficie d’un riche écosystème créatif autour de la French Tech Mauritius est une piste à creuser. La Réunion pourrait démultiplier les possibles grâce à son environnement multiculturel et son Institut Confucius. En matière de coopération innovante, des acteurs bretons en partenariat avec l’Union européenne et la ville de Saint-Jacques-de- Compostelle avaient notamment œuvré à la réhabilitation du patrimoine de la ville de Qufu (ville natale de Confucius) au pied du Mont Taishan, une des cinq Montagnes sacrées en Chine. Avec ses paysages de montagne, La Réunion île belvédère de l’Océan indien pourrait certainement tisser une toile en Extrême-Orient pour partager et exporter ses savoir-faire, facilitant ainsi un rôle de passage de témoin entre Orient et Occident.
Uber du pèlerin pour circuler dans la baie et dans les îles, œuvres d’art animées projetées à raison de deux à cinq minutes par heure sur le pupitre des lettres qui relie les deux rives du Couesnon, Bretagne et Normandie… Nombreuses sont les ingénieries de projets à imaginer. Des touristes et des particuliers pourraient ainsi acheter des secondes d’animation personnalisées pour faire, par exemple, une demande en mariage.
Un premier livre blanc a déjà été élaboré : https ://play.google.com/store/books/details?id=xjyCEAAAQBAJ&pli=1
Dans le cadre de la commission Kavadeen (qui signifie “découvertes”) de l’association des cadres bretons, un travail d’écriture et de réflexion a réuni des contributions à la croisée des innovations technologiques mais aussi spirituelles, en faveur de la renaissance “hors-les-murs” du Mont-Saint- Michel.
C’est l’occasion de participer à un nouveau millénaire numérique. La baie du Mont-Saint-Michel et son écrin maritime peuvent constituer une vitrine des nouvelles technologies en faveur de la sauvegarde de notre patrimoine. Et inspirer d’autres continents.
Kevin LOGNONÉ