En cette année 2022 la Martinique affronte une crise sanitaire majeure. A la vague Delta qui nʼest pas terminée sʼimpose progressivement la vague Omicron qui risque de déstabiliser encore plus notre système hospitalier déjà en difficulté.

La crise sanitaire en 2021 a évolué en crise sociale parce que, structurellement, la société martiniquaise est malade de crises diverses. Cette crise sanitaire a joué un rôle de révélateur de nos dysfonctionnements anciens.

Ainsi lʼannée 2020 a vu baisser le nombre des naissances et sʼaccroître celui des décès. Pour la première fois depuis longtemps les naissances ont été inférieures aux décès (cf Justice n° 52 du 30/12/2021 et n° 1 du 6/01/2022). Et en 2021 une hécatombe inédite a été déclenchée par le covid : sur les neuf premiers mois, le nombre de décès est de 33 % plus élevé quʼà la même période en 2020, soit une différence de 870 décès. .

Le covid a fait des coupes sombres dans notre population. Cela risque de continuer, même si lʼon suppose maintenant que le variant Omicron est moins mortel.

La population baisse et vieillit inexorablement. La jeunesse va chercher ailleurs son avenir et sa promotion. Il en résulte une baisse de la croissance économique et de lʼactivité, ce qui affaiblit lʼoffre dʼemploi. Cercle vicieux fatal.

Aujourdʼhui la priorité des priorités est de sauver notre peuple.

Lʼurgence est donc de se défendre contre la flambée de lʼépidémie due au variant Omicron. Pour cela il est impératif dʼutiliser toutes les armes disponibles que nous donne la science, à savoir-pour le moment- la vaccination qui protège des formes graves de la maladie. Et en même temps, il faut se soumettre aux mesures de protection qui sont peu ou prou identiques à celles préconisées dans le monde entier.

Aussi Il convient de continuer à lutter contre lʼobscurantisme véhiculé par des irresponsables ou des inconscients dans les réseaux dits sociaux sous prétexte de “solution martiniquaise” qui, en niant le progrès scientifique, tirent notre peuple en arrière.

Lʼautre urgence est dʼarracher des mesures pour le pouvoir dʼachat et contre la vie chère par le contrôle des prix et le relèvement des salaires et minima sociaux, particulièrement pour les jeunes.

Mais il y a lieu parallèlement, pour se frayer une issue à la crise, de sʼattaquer aux causes profondes de la crise martiniquaise dont la racine réside dans le système qui nous régit. Il convient de changer progressivement de modèle de développement. Cʼest ce que le Gran Sanblé avait amorcé avec le plan de relance-refondation. La crise sociale a ramené au-devant du débat politique la question de lʼAutonomie. Si certains considèrent quʼil peut sʼagir, avec quelque raison, dʼune diversion ou dʼun piège politique du pouvoir macronien, cʼest quʼils font preuve néanmoins dʼune grave cécité politique. Car, dialectiquement, la crise martiniquaise repose invariablement la question dʼun véritable pouvoir politique martiniquais pour agir sérieusement sur le cours des choses.

Le Gran Sanblé, sur la base de son expérience de la gestion de la première mandature de la CTM, avait anticipé dans son programme des territoriales de juin 2021 et avancé des propositions dʼélargissement des compétences de la CTM (cf Justice n°1 du 6/01/2022).

Depuis les années 1960 le PCM a compris que pour résoudre les problèmes martiniquais il fallait conquérir un pouvoir politique martiniquais suffisant.

En 1971 il a été à lʼinitiative de la Convention du Morne-Rouge pour lʼAutonomie dont les principales orientations nʼont pas vieilli. Il faut les actualiser bien sûr.

Toutefois lʼhistoire lui donne encore une fois raison.

Avançons ensemble résolument et avec confiance en 2022.

Michel Branchi (10/01/2022) 

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