Donald Trump a souhaité un joyeux Kwanzaa aux Afro-Américains. Cette célébration peu connue a été inventée dans les années 1960 à Los Angeles par un militant du « black power ».

  • Benjamin Boutin,pour La Croix

Donald Trump aime surprendre. Il n’a pas dérogé à ce principe en présentant ses vœux, mardi 26 décembre, à l’occasion de Kwanzaa.

« Aujourd’hui marque le premier jour de Kwanzaa, une célébration d’une semaine de l’héritage culturel des Afro-Américains. Ensemble, célébrons durant ces temps joyeux la richesse du passé et regardons avec espoir en direction d’un futur plus lumineux », déclare-t-il via un communiqué de la Maison-Blanche.

Une célébration afro-centrée en réaction au calendrier des « Blancs »

La fête de Kwanzaa a été créée de toutes pièces en 1966 à Los Angeles, un an après les émeutes raciales de Watts. Son initiateur n’est autre que Maulana Karenga, militant des droits civiques et du pan-africanisme. Cette fête a été imaginée à l’époque où certains militants de la cause noire tentaient d’imposer un calendrier alternatif, en réaction à l’omniprésence de la culture « blanche » dans la société américaine. Elle honore l’héritage culturel de la communauté afro-américaine, l’invitant à renouer avec ses racines africaines.

Selon l’universitaire et militante guadeloupéenne Ama Mazama, Kwanzaa relève d’« une position philosophique exhortant les Africains à appréhender le monde Noir selon leur propre vécu, leurs expériences, leur perception profondément ancrée sur la culture et l’histoire africaines ». Dans cette optique, l’« homme africain » doit établir son propre système de valeurs, à partir de ses propres références.

En langue swahilie, le mot « Kwanzaa » évoque « les premiers fruits de la récolte ». Après Hanoukka et Noël, Kwanzaa est l’ultime fête de fin d’année aux États-Unis. Chaque année, du 26 décembre au 1er janvier, les familles qui la célèbrent allument les bougies noires, vertes et rouges (couleurs du nationalisme panafricain) disposées sur un chandelier à sept branches, le Kinara. « Au moment où familles et amis allument ensemble le Kinara, Melania et moi présentons nos vœux les plus chaleureux pour une joyeuse saison des fêtes et une année prospère à venir », indique le communiqué de la Maison-Blanche.

Un geste de rapprochement pour le moins surprenant

Kwanzaa demeure une fête peu répandue dans l’hémisphère sud, davantage aux États-Unis et aux Caraïbes. Des médias américains ont fait part cette année d’un certain regain d’intérêt pour cette fête, en raison – justement – du climat tendu aux États-Unis depuis l’élection de Donald Trump. Ce dernier, majoritairement impopulaire auprès des Afro-Américains, est notamment accusé de complaisance avec les mouvements suprémacistes blancs et de dénigrement systématique envers son prédécesseur, Barack Obama, premier président noir des États-Unis.

Certains commentateurs n’ont d’ailleurs pas manqué de relever que Donald Trump avait reproché (à tort) en 2011 à ce dernier d’avoir célébré Kwanzaa mais pas Noël.

Sur Twitter, d’aucuns mettent en doute le fait que ce communiqué de la Maison-Blanche ait réellement été publié avec l’assentiment de Trump, qui se repose en ce moment dans sa résidence de Mar-a-Lago, à West Palm Beach.

President Trump issues a “joyous” statement on Kwanzaa even though he tweeted a link that called it a fake holiday in 2011

  • Avant lui, les présidents Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama avaient pour habitude d’inclure les célébrations de Kwanzaa dans leurs traditionnels vœux de fin d’année.

 

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