Présentée par Thierry Lyonnet UA-172033

 

Ryadh Sallem, 18 fois champion de France et d'Europe d'handisport : "la norme c'est la différence"

© Ryadh Sallem

Basket, natation et maintenant rugby-fauteuil n’ont plus de secrets pour cet athlète plus de 18 fois récompensé au niveau international. Un parcours hors-normes au service de la différence.

Quinze fois champion de France de natation et trois fois champion d’Europe de basket : on ne parle pas du palmarès équipe mais d’un seul homme : Ryadh Sallem.

Ce palmarès est d’autant plus incroyable que l’athlète, multi-facettes, est né sans jambes, ni bras.
Un parcours habité par la volonté et empreint de solidarité, raconté au micro de Thierry Lyonnet reçu par Ryadh Sallem dans les bureaux de son association CAPSAAA,Cap sport art aventure amitié.

ENFANT DE LA THALIDOMIDE

Ryadh Sallem est né en Tunisie. Son handicap provient d’un médicament ingurgité par sa maman lors de sa grossesse : la thalidomide. À cause de cela, il naît sans bras, ni jambes. “Je suis amputé des deux jambes, de la main gauche et j’ai une malformation de la main droite” explique-t-il.

À 18 mois, le père de Ryadh Sallem l’emmène dans un centre de soins en France. Il apprendra seul à apprivoiser son corps, à grandir dans ce nouveau pays et à vivre au rythme des soins. “À l’époque il y avait des barreaux aux fenêtres et des horaires pour la toilette, il y avait un temps pour tout donc il ne fallait pas se louper quoi” se souvient l’athlète.

Il restera dans ce centre jusqu’à  ses 16 ans. L’adolescence n’est pas simple pour le jeune Ryadh qui est entre deux “familles”, celle du centre et celle qui est en Tunisie. Par ailleurs, il n’est pas simple pour Ryadh, qui grandit, d’accepter son corps différent de celui des autres. “On comprend très vite qu’on n’est pas le critère de canon de beauté […]on a le retour de l’image qu’on peut donner aux autres. Parce qu’en fait, une grande partie de notre image se construit à travers le regard des autres et donc cette période là elle est difficile” raconte-t-il.

 

” Je ressemblais plus à une statue grecque à qui il manque des morceaux, donc c’est sympa dans un musée mais dans la vraie vie…”

 

LE SPORT POUR S’ÉVADER

Avec le centre , il découvre la natation et le sport en général, qui lui permet de sortir du grâce aux compétitions.Le fait de partir dans d’autres villes de France, d’aller dans d’autres pays, d’aller à l’autre bout du monde ça c’était quelque chose de sympa […]rien que le fait de sentir la culture, la nourriture, les langues différentes c’était juste magique” se souvient Ryadh Sallem qui dit avoir été “sauvé” par le sport.

La natation exige une rigueur redoutable et un entrainement considérable, encore plus important lorsqu’on est amputé de plusieurs membres. “Je me suis donné à fond, ça n’était pas forcément pour moi mais pour l’équipe, pour le coach” explique-t-il.
Cet engouement payera , Ryadh Sallem a été quinze fois champion d’Europe de natation et déjà son désir d’aider son prochain se fait ressentir.

Rapidement, Ryadh Sallem se rend compte que sa vraie passion c’est la “balle orange“. Impossible n’est pas français pour le sportif de haut niveau, aujourd’hui ambassadeur des JO de 2024, même sans mains il sera trois fois champion d’Europe de basket-fauteuil.

Aujourd’hui le sportif souhaite sensibiliser les valides au handisport et promouvoir une vision positive du handicap avec son association CAPSAAA, Cap sport art aventure amitié, créée en 1995. Sa différence il la défend corps et âme. “Moi ce qui m’embête dans ce monde, c’est qu’on veut toujours essayer d’uniformiser les choses. Moi je suis un grand promoteur du droit à la différence” lance-t-il.

“Une année je suis sorti au cirque d’hiver, j’ai vu les jongleurs et là ca a été la révélation de se dire : s’ ils peuvent tenir des assiettes, des ballons sur les coudes, sur les genoux, sur les fesses, je peux tenir un ballon avec mes moignons”

 

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