Professeur  Cabié

Le Covid-19 est durablement implanté dans notre territoire. Après une baisse significative de la circulation du SARS-CoV-2 en avril 2022, nous sommes confrontés à une nouvelle poussée épidémique avec un taux d’incidence hebdomadaire supérieur à 1000 par semaine et un taux de positivité à 25%. Elle est due au variant omicron sous-lignage BA.2, plus transmissible que le précédent BA.1. Les enfants, adolescents et adultes jeunes sont les plus touchés.
Le faible taux de couverture vaccinale de la population (45% des plus de 12 ans) et la levée des mesures de freinage de la transmission du virus sont des facteurs expliquant cette nouvelle poussée épidémique.
Avec ce variant omicron, les atteintes pulmonaires sont moins fréquentes et moins graves, même si des patients sont toujours admis en soins critiques. Les patients hospitalisés sont le plus souvent des personnes sans atteinte respiratoire, mais polypathologiques, âgés, et chez lesquels l’infection à SARS-CoV-2 est un facteur déclenchant de décompensation des pathologies sous-jacentes. Il s’agit de personnes hospitalisées avec un Covid et non plus pour une pneumonie Covid.
La prise en charge de ces patients avec Covid est très différente : la corticothérapie n’est pas indiquée en l’absence d’une atteinte pulmonaire avec véritable oxygénorequérance, et la prise en charge est celle des comorbidités décompensées ou celle du grand âge.
Ce changement de profil des patients et des caractéristiques épidémiologiques de l’épidémie conduit à adapter les organisations. L’ouverture d’unités éphémères spécialisées dans la prise en charge des atteintes pulmonaires n’est aujourd’hui plus adaptée. La prise en charge des patients hospitalisés avec Covid peut se faire dans tous les services de notre établissement en fonction des motifs justifiant l’hospitalisation. Des unités spécialisées pour la prise en charge des atteintes respiratoires sont maintenues dans les services de maladies infectieuses (3D) et de pneumologie (6D).
Face à ce virus de plus en plus transmissible (BA.4 et BA.5 en Afrique du Sud plus transmissible que BA.2), le respect des gestes barrières, dans notre établissement et en dehors, demeure un outil majeur de prévention de la transmission du SARS-CoV-2.
Depuis le mois de mars 2020, le virus a évolué, le Covid a changé d’expression, nous devons une fois de plus nous adapter à ces changements.
Merci à tous pour votre aide, votre implication au quotidien, et votre résilience.
Bien cordialement

Pr André Cabié
Université des Antilles – CHU de Martinique
Service des maladies infectieuses et tropicales

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