Discrimination à l’embauche révélée par une récente étude. • ©Martinique la 1ère

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Un test de discrimination révèle qu’un parisien a plus de chance d’être embauché dans un restaurant au détriment d’un natif de Martinique, de Guadeloupe ou de La Réunion, selon une étude de l’institut de recherche TEPP avec le CNRS.

Un parisien aurait plus de chance d’être embauché dans un restaurant, au détriment d’un natif notamment de la Martinique, selon une étude réalisée par l’institut de recherche TEPP (Travail Emploi et Politique Publique) avec le CNRS.

Cette étude exploite le premier test de discrimination réalisé dans les départements français d’Outre-Mer. L’idée centrale est de mesurer localement l’ampleur des discriminations dans l’accès à l’emploi pour les personnes d’origine ultra-marine et simultanément pour celles qui résident dans un quartier prioritaire de la politique de la ville. La profession ciblée est celle des serveurs en restaurant, expliquent les auteurs.

 

   En mai 2021, trois candidats fictifs ont candidaté dans environ 1200 restaurants sur 4 territoires, en Guadeloupe, en Martinique, à La Réunion et à Paris pour avoir un point de comparaison en France.

Globalement, nous n’observons pas de discrimination selon une adresse dans un quartier prioritaire, ce qui peut être relié aux effets positifs des « emplois francs », très présents en Outre-mer. En revanche, nous constatons que les candidats d’origine ultramarine sont discriminés par rapport au candidat d’origine métropolitaine. La pénalité subie par le candidat ultramarin est du même ordre de grandeur à Paris que dans l’ensemble des DOM.

Denis Anne, Sylvain Chareyron, Yannick L’horty, Rebecca Peyrière : auteurs de l’étude

“Un employé confirmé en France sera plus consciencieux et plus professionnel”

Le syndicat des restaurateurs de Martinique explique sans approuver. “Un chef d’entreprise martiniquais dans son inconscient va toujours penser qu’un employé confirmé en France sera plus consciencieux et plus professionnel dans son approche du travail”, résume Carl Mamlamfook, vice président de l’association des restaurateurs de Martinique.

Quelles solutions ?

Plusieurs pistes de politiques publiques peuvent être évoqués pour limiter la discrimination à l’égard des ultramarins, préconisent les auteurs de l’étude. “Il serait possible par exemple, de mettre en place une discrimination positive à caractère économique avec une incitation à l’embauche”. “Non”, répond avec force Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique). À diplôme équivalent c’est le Martiniquais ou le Guadeloupéen qui a la priorité…

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