Tests du coronavirus : une épidémie de faux positifs ?

Pryska Ducoeurjoly, journaliste indépendante 

À l’heure du confinement, on nous parle d’une politique de tests massive : objectif 700 000 tests par semaine pour les personnes symptomatiques et cas contacts des cas confirmés ! « Pour éviter une accélération de la propagation du virus, il faudra casser la chaîne de contamination. Un test RT-PCR, le test du Covid-19, sera systématiquement appliqué dès qu’une personne sera symptomatique de la maladie » (voir cet article relatant les nouvelles mesures à partir du 11 mai).

Si vous êtes positifs, vous serez mis en quarantaine et les personnes que vous avez rencontrées seront recherchées puis aussi invitées à s’isoler ! Et si vous n’aviez finalement pas le coronavirus ? Voilà la question qui fâche et que je vous propose d’étudier aujourd’hui. C’est un point central peu évoqué par les médias et les experts.

Un test très complexe à réaliser

Il faut d’abord savoir que la majorité des tests pour le coronavirus sont des tests « PCR ». Il s’agit d’une technique de laboratoire qui permet d’amplifier des traces d’ARN ou d’ADN de manière à les voir in vitro. Ce n’est pas le virus qu’on isole mais des fragments de séquences. Il s’agit d’une technique de laboratoire bien complexe, qui s’effectue en plusieurs étapes avec du matériel spécifique.

Attention : une mauvaise manip ou un mauvais équipement et le résultat peut être faussé. Il faut aussi que le test en lui-même soit de haut niveau de qualité. Comme vous allez le découvrir, ce n’est pas systématiquement le cas !

Des tests nombreux mais peu performants !

Dernièrement, je suis tombée sur un article web de la revue Prescrire, intitulé : « Covid-19 : fin avril 2020, les tests diagnostiques biologiques sont nombreux, mais souvent peu performants » (23 avril 2020).

L’auteur écrit : « Le développement des tests diagnostiques de Covid-19 est foisonnant, soumis à la pression de la pandémie, et en pratique les performances des tests sont encore peu évaluées, diverses, et souvent médiocres (…) Les résultats sont le plus souvent exprimés de façon qualitative : présence ou absence du virus. Les tests PCR étaient les seuls tests biologiques disponibles en routine jusqu’à début avril 2020. Début avril 2020, les tests de détection antigéniques sont peu performants et ils ont été déconseillés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ».

Pour vous donner une idée du nombre de tests qui circulent sur le marché : « Au 22 avril 2020, 278 tests PCR, 149 tests de sérologie rapides et 84 tests Elisa ont été déclarés commercialisés dans le monde. On ne dispose de résultats de performances que pour quelques tests », écrit la revue Prescrire.

La sensibilité peut être estimée entre 56 et 83 %

Des propos confirmés par la Revue médicale Suisse, dans son numéro paru le 8 avril 2020 : « Plusieurs études ont évalué les propriétés du frottis nasopharyngé-PCR en comparaison avec des examens radiologiques. La qualité des études concernant la sensibilité est faible et les détails quant aux caractéristiques des patients et le gold standard utilisé sont maigres (…). D’après les données bibliographiques à disposition, la sensibilité peut être estimée entre 56 et 83 %  » [1]. Le moins qu’on puisse dire c’est que ce n’est pas beaucoup ! Mais ce n’est pas tout.

Partager.

Laissez votre commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Exit mobile version