Chaque année, à la même période, on vous le rappelle. Ok sonjé 22 mai ! Malheureusement, beaucoup ne savent pas exactement pourquoi, cat ils n’ont pas eu le privilège d’avoir un professeur d’histoire soucieux de donner tous les faits. Et pourtant, les documents existent. Pour une meilleure vulgarisation, il y a au moins un fascicule édité par Emile Desormeaux de la plume de Jacques AdélaïdeMerlande. En septembre 1972 ! Oui bien lire 1972. Et on se demande encore ce qui retient l’Education Nationale, ce qui bloque les pouvoirs publics ? Ou plutôt, nous savons, mais ce n’est pas le propos de cet article.

Vous vous dites donc, que tous les martiniquais qui lisent, conscients, curieux, soucieux de vérité et de précision historiques savent que « Avant même que ne soit connue l’abolition officielle de l’esclavage (décret du 27 avril 1848), la nouvelle de la révolution a provoqué une vive effervescence aux Antilles. A la Martinique, le 22 mai 1848, de graves émeutes éclatent à Saint-Pierre (incendie de la maison de Sanois où périssent 35 personnes) et le gouverneur Rostolan décide d’abolir l’esclavage. »

1972 et même avant. Puisque l’on sait qu’en 1962, Armand Nicolas avait publié « La révolution anti-esclavagiste de mai 1848 à la Martinique », un document remarquable. On n’ignore pas qu’une partie de l’histoire a été escamotée, a été écrite de façon scandaleuse. Il revient aux historiens de trouver les vraies raisons de cette omerta.

Par exemple, les plus curieux, les fouyaya, et d’autres savent même que des planteurs réunis à Paris, avaient supplié la Commission de reculer au moins l’abolition définitive jusqu’au mois de juillet pour laisser à la récolte le temps de s’achever.

Le constat est net : depuis 1848, depuis 1962, depuis 1972 et jusqu’à pas bien longtemps, des martiniquais ont occulté cette date du 22 mai. Les martiniquais sont restés à côté de leur histoire.

Au pouvoir dans les communes, en tant que 1ers magistrats, dans des associations ayant pignon sur rue, ils ont fêté, ils ont commémoré, en majorité, le 27 avril 1848. Avec de beaux discours à la clé. Ils ont nié, ils ont placardisé, ils ont rejeté, ils ont effacé des livres officiels, des textes officiels, des discours officiels, toutes références au 22 mai 1848. On ne manquera pas de remercier, encore et encore, des historiens comme Armand Nicolas, des politiques comme Aimé Césaire. On ne doit pas oublier le travail réalisé par Gabriel Henry, dirigeant du Parti communiste, professeur d’anglais au Lycée Schoelcher.

Mais, il faut avouer que les choses étaient claires : les hommes dits de droite fêtaient le 27 avril occultant la lutte des esclaves de Saint-Pierre et d’ailleurs.

Les hommes dits de gauche fêtaient le 22 mai sans écarter le travail réalisé par les abolitionnistes français avec Schoelcher.

J’exagère ? Pas du tout ! Qui ne se souvient que Césaire, maire progressiste, devait prendre le 22 mai comme « journée du maire » pour en faire un jour férié à partir de 1977 ? Une décision suivie des maires du François, du Lamentin, de Macouba, du Morne-Rouge, de Rivière-Pilote et de Trinité. Tous de gauche, faut-il le préciser ? Du parti communiste ou du parti socialiste.

Depuis le décret pris à l’initiative du président François Mitterrand, en date du 23 novembre 1983, la date du 22 mai est commémorée, fêtée comme il se doit. L’accès à la liberté ! Encore que… Mais ça ne fait tout de même que trente-huit ans ! Et des politiciens de droite qui s’opposaient farouchement à tous ces autonomistes et à tous ces indépendantistes sont encore là. Peut-être ancrés dans leurs certitudes de l’époque ? Mais non, les hommes changent ! Heureusement ! Ils évoluent.

Pour preuve ! Une caravane pour « Sonjé 22 mai », date de l’abolition de l’esclavage, pour « commémorer ensemble ce moment qui nous rappelle les luttes livrées par notre peuple, mais surtout notre capacité à nous lever et nous dépasser pour nous projeter vers l’avenir » a étéorganisée par la liste candidate aux élections territoriales, Mi Chans Matinik. Les mauvaises langues observent illico que cette liste est menée par Yann Monplaisir, qui depuis 30, 35, 40 ans est quand même un des leaders reconnus de la droite martiniquaise. OK ! Vous suivez ? Ceux là mêmes qui refusaient de reconnaître le 22 mai ? hé ben ! Mais il propose maintenantde « caravaner », de se mettre en branle comme ils écrivent, dans 4 lieux chargés d’histoire, au Diamant (Mémorial Cap 110), à Fort de France, au Lamentin (Arbre du Neg Mawon) et au Carbet (Pied d’esclave).

Je vous vois venir. Non ! Il n’est pas admissible de penser que c’est fait dans un souci électoral !! Ah non !

Il n’est pas pensable d’insinuer que cette liste veut surfer sur une quelconque vague. Pas du tout !?

Pour deux raisons évidentes :

– Premièrement, tout le monde peut changer, évoluer, apprendre de ses erreurs.

Deuxièmement, rendez-vous est pris pour le 22 mai 2022. Avec les mêmes, bien sûr.

Vous verrez !

Serge THALY

 

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