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    Le Regard de Gdc

    Martinique : la grande distribution ne doit pas rester le pilier de notre économie insulaire. Une tribune de Gdc

    mai 23, 2025Mise à jourmai 24, 2025Aucun commentaire
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    Les cris d’orfraie de deux députés de la Réunion et les gazouillis acides des réseaux sociaux à propos de l’élévation de Bernard Hayot à la dignité de Grand Officier de la Légion d’honneur ont remis sur la sellette la question de la vie chère à la Martinique et des marges pratiquées par la grande distribution. 

    Un tissu économique dominé par le commerce

    En 2022, la Martinique a généré plus de 16 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans les secteurs marchands (hors agriculture et finance), pour près de 4 milliards d’euros de valeur ajoutée. Le commerce y occupe une place centrale, représentant près de 50 % du chiffre d’affaires total de l’île. Les services marchands suivent avec environ 30 %, tandis que l’industrie et la construction pèsent respectivement 17 % et 7 % du total.

    Les géants de la grande distribution

    Le secteur de la grande distribution martiniquaise est dominé par deux groupes majeurs :

    – Groupe Parfaite qui génère 678 millions d’euros de chiffre d’affaires consolidé sur l’ensemble des Antilles, dont environ 260 millions pour les hypermarchés de Martinique et Guadeloupe (avant leur passage sous l’enseigne E.Leclerc).

    –Groupe Hayot   qui a connu  près de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023, dont 15 % réalisés en Martinique, soit plus de 740 millions d’euros.

    À leurs côtés, d’autres groupes importants structurent le marché local :

    – Ho Hio Hen (enseignes Géant, Casino, Ecomax)

    – Safo (Carrefour Market, 8 à Huit, Proxi)

    – Fabre (Leader Price, Franprix)

    Cette concurrence intense, on le devine,  tire les prix vers le bas mais aussi pèse sur les marges, qui restent faibles, entre 1 % et 3 % dans la grande distribution.

    Services, industrie et construction : des secteurs secondaires mais essentiels

    Les services marchands affichent une rentabilité supérieure, avec des marges dépassant 42 % en 2022. Ils englobent télécommunications, banque, conseil et tourisme, et jouent un rôle dans la création de valeur et d’emplois. L’industrie, concentrée sur l’agroalimentaire et la transformation locale, représente 17 % du chiffre d’affaires, tandis que la construction, avec seulement 7 %, reste néanmoins cruciale pour l’emploi et les infrastructures.

     Des défis structurels majeurs

    La Martinique doit composer avec une forte dépendance aux importations, qui renchérit de près de 30 % le coût des produits avant même l’application des marges commerciales. Cette insularité freine la compétitivité et l’investissement, notamment dans la transition énergétique, comme en témoigne le gel d’un projet solaire porté par le Groupe Parfaite.

    Une démographie préoccupante

    La population martiniquaise diminue et vieillit. Le taux de fécondité est le plus bas des départements d’outre-mer et le taux de pauvreté dépasse 26 %. Cette évolution pèse sur la demande intérieure et limite les perspectives de croissance pour les entreprises locales. Et compte tenu des perspectives défavorables les choses ne vont pas s’améliorer si le pays ne connaît pas un grand sursaut.

    Voici les principaux axes sur lesquels les politiques devraient agir. 

    Pour relever les défis structurels de l’économie martiniquaise et offrir de véritables perspectives de développement, l’action des pouvoirs publics est déterminante.

    Soutenir la diversification économique

    – Encourager l’émergence de nouveaux secteurs: technologies numériques, énergies renouvelables, agro-transformation, tourisme durable, économie circulaire.

    – Accompagner les TPE/PME locales par des dispositifs d’aide à l’innovation, à la formation et à l’exportation.

    Favoriser l’investissement local

    – Inciter à la relocalisation de certaines productions pour réduire la dépendance aux importations et créer de la valeur ajoutée sur place.

    – Faciliter l’accès au financement pour les porteurs de projets martiniquais, en renforçant le rôle des banques publiques (Bpifrance, ADIE, etc.) et en encourageant le capital-investissement local.

    Réduire les surcoûts liés à l’insularité

    – Mieux négocier les frais de transport et de logistique pour limiter la hausse des prix à l’importation.

    – Soutenir les initiatives de production locale (agriculture, industrie légère, énergie) afin de limiter les importations coûteuses.

    . Investir dans la formation et l’emploi. 

    – Adapter la formation professionnelle aux besoins réels du tissu économique local (métiers du numérique, techniques agricoles, métiers du bâtiment, etc.).

    – Lutter contre le chômage des jeunes par des dispositifs d’insertion, d’alternance et de soutien à l’entrepreneuriat.

    Répondre au défi démographique

    – Mettre en place des politiques familiales et d’attractivité pour freiner le vieillissement et la baisse de la population.

    – Favoriser le retour des jeunes Martiniquais formés hors du territoire par des incitations à l’emploi et à l’entrepreneuriat.

    Renforcer la cohésion sociale et territoriale

    – Lutter contre la pauvreté et les inégalités par des politiques ciblées (logement, santé, accès aux services publics).

    – Soutenir l’économie sociale et solidaire et les initiatives citoyennes.

    Accélérer la transition écologique

    – Investir dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et les coûts.

    – Favoriser l’agriculture durable et la préservation des ressources naturelles.

    Moderniser les infrastructures

    – Développer les réseaux de transport, le numérique et les infrastructures portuaires pour améliorer la compétitivité et l’attractivité du territoire.

    Dans la pratique. 

    Les politiques doivent agir sur plusieurs fronts : diversification économique, soutien à l’investissement local, réduction des surcoûts, formation, démographie, cohésion sociale, transition écologique et modernisation des infrastructures. C’est à ce prix que la Martinique pourra bâtir une économie plus autonome, résiliente et inclusive, capable de répondre aux aspirations de sa population et de s’adapter aux mutations globales. 

    Oser l’avenir, ensemble !

    La Martinique se trouve à un carrefour décisif de son histoire. Face aux défis économiques, sociaux et environnementaux, il est temps de regarder résolument vers l’avenir et d’agir collectivement, au-delà des clivages et des héritages idéologiques du passé. Entreprises, élus, institutions : la  responsabilité est commune et immense. Plutôt que de ressasser les divisions ou de s’enfermer dans des postures héritées, il est urgent de bâtir des ponts, de dialoguer et de co-construire des solutions innovantes, audacieuses et adaptées au territoire.

    L’économie martiniquaise a besoin de toutes ses forces vives. Les entreprises doivent pouvoir innover, investir, créer de la valeur et des emplois, tout en s’ancrant dans une dynamique locale et durable. Les politiques, de leur côté, ont le devoir de créer un environnement propice à l’initiative, à la confiance et à la coopération, en facilitant l’investissement, la formation, la transition écologique et la justice sociale.

    Est-il impensable de dépasser  les réflexes du passé pour inventer un nouveau modèle martiniquais, fondé sur la solidarité, l’excellence et l’ouverture au monde.  De faire  de la Martinique un laboratoire d’innovation, un territoire d’opportunités, où chaque acteur – public comme privé – trouve sa place et contribue à la réussite collective.

    L’avenir ne se construira pas en regardant dans le rétroviseur, mais en unissant les talents, les énergies et les volontés pour relever, ensemble, les défis de demain. Avec les moyens dont nous disposons, ce n’est pas folie que de s’atteler ensemble, comme ce vaillant homme dont parlait Aimé Césaire.

    Gérard  Dorwling-Carter

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