Tout la destinait à un avenir brillant dans la fonction publique, au sein de la Collectivité de Martinique, et elle en a gravit  les échelons pendant 28 ans. En étant la fille de Madeleine et Renaud de Grandmaison, sa vie depuis l’enfance était liée à un engagement : servir la Martinique. Son parcours avait l’air tout tracé, mais une fantaisie du destin, un appel de l’âme au détour du chemin la poussa vers sa propre destinée, vouée à faire le bien, à fabriquer du bonheur autour d’elle. C’est en rencontrant les potentialités du développement personnel et en particulier de la sophrologie qu’Isabelle se révéla à elle-même, en tant que thérapeute et coach en estime de soi. Depuis 8 ans , elle aide une communauté principalement féminine à renouer, comme elle l’a fait elle-même, avec sa propre essence. La plate-forme de la tribu libres et heureuses qu’elle a créée en 2021, spécialisée dans le développement personnel au féminin, fonctionne comme une communauté et accompagne ses membres vers une pratique autonome du bonheur. Isabelle de Grandmaison, nous raconte ici à la première personne, quelques étapes de son parcours atypique.

Mon crédo : 

” Tu peux tout être, tu peux tout faire, parce que tu es puissante. Souviens-toi que tu es la vie elle-même.”

« Je suis issue d’une famille normale et aimante, mais j’ai grandi avec le sentiment d’un malaise, d’une différence. J’ai plutôt cherché à m’adapter alors j’ai poursuivi des études de droit,  je suis rentrée au Conseil Général à l’époque,j’ai passé des concours, j’ai gravi des échelons,  jusqu’à ce que je fasse une dépression pendant quatre ans, parce que je m’était perdue, je ne savais pas qui j’étais et je n’étais pas sur mon propre chemin. Comme beaucoup “d’enfants de” en tant que moi, je n’avais pas intégré ma propre identité, trouvé ma propre place et j’en ai souffert. Jusqu’à maintenant, on me dit souvent ” vous êtes la fille de Madeleine ( ou de Renaud), ou la soeur de Luc” Je suis et je serai toujours la l’enfant de … la différence c’est que je n’en souffre plus et c’est toujours avec  une très grande fierté, que je reponds oui d’autant que les gens sont souvent très prolixes sur le bien qu’ils pensent à propos de ma famille.

C’est en rencontrant le développement personnel que j’ai accepté de m’occuper de mon mal-être, et je me suis remise sur mes propres rails. Car je n’étais pas sur les rails de ma vie, je n’avais pas fait mes propres choix. Aujourd’hui, je sais mettre des mots sur ce mal être :  je suis hypersensible et introvertie  et très différente des gens de mon entourage qui sont dans la lumière, qui sont extravertis. J’avais l’impression de ne pas leur correspondre, j’avais cette croyance que je n’étais pas à la hauteur, que je ne correspondais pas au modèle. En fait, il n’y avait pas de modèles imposés, moi seule avais l’impression de n’être pas conforme aux attentes. D’ailleurs,  j’ai toujours trouvé mes parents  de mon côté dans la vie, et lorsque je leur ai appris que j’allais quitter la Collectivité, à plus de 50 ans pour me lancer à plein temps à mon compte,  j’ai été surprise de leur réaction :  ils m’ont soutenue très naturellement, en me disant qu’il fallait que je fasse ce que j’aime. Je mesure chaque jour ma chance de les avoir comme parents et de les avoir encore ! »

À la découverte de soi…

Pour surmonter la dépression, jai cherché des portes de sortie et j’ai croisé le chemin de plusieurs personnes, une prof de yoga, un  sophrologue, et un kinésiologue notament. À cette époque, il y a plus de vingt ans, ces domaines étaient alors très peu développés et on n’en savait pas grand-chose.

Puis, j’ai commencé à cheminer vers moi, à faire grandir mon estime de moi, je travaillais toujours au Conseil Général et je continuais à évoluer dans ma carrière. Et vers 40 ans, s’est posé la question du sens de ma vie, de ce que je fais et de ma manière de contribuer et de m’épanouir.  Cela m’a amenée à  remettre en question mon parcours professionnel qui était tout tracé puisqu’on rentre dans l’administration jeune et on en sort à la retraite. J’avais envie de rendre les gens heureux, et je ne savais pas encore comment. Dans mon exploration des possibles, j’ai même pensé à faire du pain, me disant ” tout le monde aime le pain,  et le pain ça rend les gens heureux !” Et un jour par hasard, mais il n’y a pas de hasard, je suis tombée sur une petite annonce de formation en sophrologie. Cette formation m’a permis de beaucoup cheminer personnellement pendant près de 2 ans. Ensuite, J’ai commencé à exercer la sophrologie en activité annexe, grâce à une demande de double activité accordée par la Collectivité, pendant huit ans, j’ai mené de front les deux activités.

Et là, une sorte d’équilibre s’est créée, cette activité venait combler une frustration chez moi : La sophrologie fait partie des thérapies brèves, vous voyez  rapidement  les résultats de votre travail. Quand une personne arrive en pleurant et repart avec le sourire,  on sait que quelque chose s’est passé. Alors que,  les collectivités sont sur du temps long et que vous ne voyez pas forcément aboutir à votre niveau le résultat de votre travail. Ces deux activités pouvaient paraître antagonistes, mais le travail en collectivité pour moi, c’était une évidence, une opportunité de participer au bien collectif, public. Même si c’est une grande machine, froide, mon envie de faire du bien contrebalançait l’aspect déshumanisé. Par exemple, j’étais encore là au moment de la fusion de la CTM et j’ai vu des collègues très angoissés, dans la peur du changement, alors j’ai organisé des ateliers dans mon bureau le vendredi après midi avec mes collègues les plus en difficulté. Cela avait un vrai sens dans l’humain. Et ça a marché.

À présent, je pratique en cabinet, et en distanciel, en consultation individuelle, j’ai également une présence en ligne et j’ai un programme de coaching sur l’estime de soi en ligne. Mon public est surtout constitué de femmes  Nous sommes davantage portées, nous, les femmes, à la remise en question, à chercher des solutions à l’intérieur de nous, d’ailleur, parmis les reproches que nous font les hommes il y a souvent «Tu penses trop, tu réfléchis trop…” (rires)  Dans nos sociétés antillaises,  les difficultés psychologiques sont mal perçues, ça reste un tabou hérité de notre passé. On ne consulte pas, on n’est pas “fous”. Les hommes se doivent d’être des hommes fort,  ils n’ont pas de problèmes et encore moins de problèmes psychologiques . Les quelques hommes que je reçois en cabinet sont des hommes stressés souvent adressé par leur médécin traitant. C’est une catégorie de clients, qui ne s’intéresse qu’au symptôme, une fois que ça va mieux, hop on ne va pas chercher plus loin. Alors que les femmes vont détricoter leur vie, leur enfance, leur mode relationnel, etc. elles font le grand ménage . Toutefois, je dois nuancer ce propos parce que les choses bougent dans la jeune génération, : depuis juste un peu avant le Covid, je vois venir des jeunes hommes qui veulent  se comprendre, s’améliorer, il y a manifestement un changement, ils se remettent en question pour être mieux dans leur peau. »

Sur sa pratique

« Je pratique la sophrologie caycédienne qui se divise en deux courants. L’un,  dérivé du yoga, utilise le mouvement, l’autre utilise la relaxation, la visualisation positive et la respiration, je suis dans la Team “on ne bouge pas”. La sophrologie n’est pas une médecine, on ne guérit pas de pathologie, et les clients ne sont pas des patients. Même si on accompagne parfois en coordination avec le médecin traitant, le psychologue ou le psychiatre sur des burn-outs, dépressions, gestion de la douleur ou autres

Je travaille essentiellement, sur la recherche du mieux-être, de la reconnexion à soi, de l’équilibre personnel et professionnel, sur la mobilisations de ses ressources personnelles, ,et sur des difficultés de vie comme le stress, la gestion des émotions, la confiance en soi, l’adaptation au changement. On est dans l’accompagnement vers la transformation. Sur l’estime de soi, j’ai développé un programme de transformation, qui va permettre à la personne concernée de modifier en profondeur son identité. Plutôt que d’essayer de modifier de multiples aspects de vie et/ou de fonctionnement qui ne conviennent pas/ou plus à la cliente, on prend les choses à la racine, c’est une transformation du moi, une mise à jour 2.0, si on veut, du programme interne qui crée ces difficultés de vie. C’est une technique vraiment pérenne qui donne de l’autonomie à la personne parce que  sont des outils, qui lorsqu’on les a compris, peuvent être utilisés seul, même dans une nouvelle situation, dix ans plus tard, comme quand par exemple, il s’agit de se défaire des croyances limitantes. Les mêmes techniques apprises avec moi seront encore fiables  sur de nouvelles croyances limitantes. L’autonomie est un vrai but, cela a du sens dans ma pratique, car on est là pour renforcer les gens, pas pour les infantiliser ou les rendre dépendants de leur coach ou de leur thérapeute. Chacun doit  savoir qu’il a  les ressources pour atteindre ses objectifs quels qu’ils soient.

Concrètement, mon accompagnement s’adresse aux problèmes de vie: problèmes relationnels dans le couple ou avec les parents, la famille, ou au travail. Il y a aussi des gens qui ont des difficultés dans la relation à soi et qui sont en burn-out de vie : ils n’en peuvent plus de leur relation à eux-mêmes, ils sont fatigués d’être malheureux. On peut avoir besoin de se faire accompagner dans une rupture d’équilibre, un accident de vie comme une séparation, un deuil, une maladie, un changement profond, mais cela peut-être aussi simplement des difficultés professionnelles ou ponctuelles pour parler en public ou préparer un entretien par exemple.  Je reçois également de jeunes cheffes d’entreprise stressées qui ont besoin de faire la part des choses entre leur vie personnelle et professionnelle, des lyceens en pré Bac ou des étudiants déstabilisés par le changement, l’éloignement ou  la recherche de leur voie.
Mais heureusement il n’y a pas que les problèmes dans la vie, et la quête de soi et ce temps pris pour soi sont également un espace favorable à l’amélioration de l’existant tant personnel que professionnel, l’adaptation à un nouveau poste, une réflexion de reconversion, des objectifs ambitieux, toutes ces sorties de zones de confort qui demandent d’aller à l’intérieur de soi mobiliser ses ressources et muscler la confiance en soi et estime.

La sophrologie et les prises de conscience qui se trvaillent en développement personel seraient un atout  dès le plus jeune âge,  Car, si à la base, on donnait aux enfants, ces outils et cette  perception de soi qui dit que “je suis une personne complète et que je peux trouver à l’intérieur de moi toutes les ressources pour être faire et devenir ce que je désire”, la construction de la société s’en trouverait changée. L’estime de soi c’est aussi l’estime des autres, se reconnaître comme étant utile à la société, connaitre sa propre valeur c’est en faire autant pour les autres, avec ces notions, le respect de l’autre et le vivre ensemble, deviennent une évidence ! »

Une réflexion inspirante, dans la même veine que celle du Dalaï Lama à propos de la méditation « Si la méditation était enseignée aux enfants dès 8 ans, nous ferions disparaître la violence dans le monde en une génération », une nouvelle voie pour l’humanité et nos sociétés occidentales en particulier.

Nathalie Laulé

Pour en savoir plus sur   la Tribu Libres et Heureuses – le guide du bonheur au quotidien, Oser Briller – le courage d’être soi, les coaching : https://linkr.bio/La_Tribu_Libres_et_Heureuses


La Sophrologie Caycédienne est la sophrologie dans sa forme authentique et avec sa méthodologie originale telle que créée en milieu hospitalier puis développée depuis 1960 par son fondateur, le Pr Alfonso Caycedo, médecin psychiatre.

Un entraînement du corps et de l’esprit pour développer sérénité et mieux-être.

La Sophrologie Caycédienne est la méthode d’entraînement vivantiel de la sophrologie, appelée Méthode Caycedo. Elle s’utilise dans les sciences de la santé, dans l’éducation, le sport et le développement personnel.

Son objectif est d’aider à renforcer les attitudes et valeurs positives au quotidien, dans le champ professionnel comme personnel, ainsi que de développer les capacités de gestion active du stress et des émotions négatives.

La sophrologie aide chacun à développer une conscience sereine au moyen d’un entraînement personnel basé sur des techniques de relaxation et d’activation du corps et de l’esprit. Elle se fonde sur l’observation et l’étude de la conscience, de la perception corporelle et de la relation corps-esprit, ainsi que leur influence sur le mode de vie.


 

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