L’exécutif de la CTM a récemment présenté le projet de création, porté par ladite Collectivité, d’un Centre Territorial d’Exploration de la Biodiversité de Martinique (CTEBioM). Un futur outil décrit par ses promoteurs et de nombreux autres acteurs de la santé et des sciences, comment « venant combler un vide ». Explications.

Deux définitions en préambule, utiles à la compréhension des ambitions, objectifs et enjeux inhérents à ce projet d’envergure. Les biosciences désignent et englobent ce qui est appelé les ‘’sciences de la vie’’, que ces vies soient animales, végétales, humaines, etc. La recherche fondamentale quant à elle, est relative à la compréhension de phénomènes, faits et réalités observables ; ce type de recherche impliquant notamment la quête de connaissances, puis l’élaboration de théories, modèles explicatifs, etc. C’est précisément ce type de recherche là qui devrait venir animer le lancement fonctionnel de ce CTEBioM, notamment via les futurs travaux de laboratoires (ou « plateaux technologiques ») dédiés à la recherche fondamentale en biosciences au péyi ; un péyi dont le caractère exceptionnel de la biodiversité est depuis longtemps connu, certes, mais menacé crescendo. De futurs outils et infrastructures décrits par les acteurs mentionnés en introduction, comme « indispensables au déploiement de la recherche scientifique et au développement économique durable » de la Martinique. Nous y venons.

Emy Njoh Ellong, la préfiguratrice du CTEBioM (MI)

« L’un des bâtiments de l’ancien hôpital du Lamentin sera ‘’réhabilité’’ » 

Présenté par ses promoteurs* comme pleinement opérationnel à l’horizon 2026, ce CTEBioM devrait être établi au Lamentin, à Mangot Vulcin, sur un terrain de 05 hectares, propriété de la CTM. Un futur établissement qui devrait être notamment constitué d’un bâtiment principal, à la surface annoncée de 2500 m2, et d’autres composantes telles un « incubateur de start-ups », un amphithéâtre, des salles de conférence ou encore des espaces d’hébergement pour des chercheurs étrangers. Tout ceci pour un budget prévisionnel annoncé à 11 millions d’euros, dont 4 millions pour la construction des futurs bâtiments et plus de 6 millions pour l’équipement des laboratoires et autres espaces. Mais 2026 c’est loin, penseront probablement certain.es. Afin de peut-être ‘’compenser’’ cette réalité temporelle, il a été annoncé lors de la présentation de ce futur Centre, que l’un des bâtiments de l’ancien hôpital du Lamentin serait « réhabilité », afin d’y installer – d’ici un an, fut-il indiqué – les prémisses de ce CTEBioM. Un futur Centre dont les promoteurs assurent (déjà) que sa vocation n’est nullement d’être en concurrence ou doublon avec des structures existantes – que ces dernières soient « territoriales » (Parc Naturel, CHUM, Pôle Martinique de l’Université des Antilles, etc.) ou « nationales » (IFREMER, INRA*, etc.) – mais, au contraire, que ce CTEBioM sera en quelque sorte le « maillon manquant » et fonctionnera, par conséquent, en pleine complémentarité avec les établissements actuellement en fonction. A suivre.

« Un très vaste champ dans lequel la recherche fondamentale pourrait se déployer » 

Parmi les axes de recherche annoncés par les promoteurs de ce CTEBioM, figure la cosmétopée martiniquaise, c’est-à-dire – et en substance – le potentiel de notre flore en matière d’usage(s) cosmétique(s). Un très vaste champ d’investigations et de travaux, dans lequel la recherche fondamentale pourrait donc se déployer, au péyi. Quant aux objectifs et enjeux inhérents à ce futur Centre, ils s’inscrivent notamment dans une volonté affichée d’attractivité, notamment à l’endroit de jeunes martiniquais.es, engagé.e.s dans les recherches relatives aux biosciences. Réalisation de thèses de doctorat(s), possible retour au péyi de certain.e.s étudiant.es et/ou diplômé.e.s : telles sont, parmi bien d’autres, les ambitions verbalisées par les promoteurs et acteurs de ce projet d’envergure.

Mike Irasque

*Une présentation assurée par Emy Njoh Ellong, la préfiguratrice du CTEBioM, et par David Zobda, conseiller exécutif en charge de ces questions. *IFREMER : Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer. INRA : Institut National de la Recherche Agronomique.

Une partie des acteurs concernés (MI)
Partager.

Laissez votre commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Exit mobile version