Éléonore Solé Rédactrice scientifique pour Futura Planète


La Terre est marquée par des cycles de glaciation. Chaque ère glaciaire étant suivie d’une période interglaciaire. Si les scientifiques avançaient, jusqu’à présent, quelques hypothèses pour expliquer ces chutes de température, aucune ne semblait satisfaisante. Celle-ci pourrait combler les lacunes.

Vous aimez nos Actualités ?

Inscrivez-vous à la lettre d’information La quotidienne pour recevoir nos toutes dernières Actualités une fois par jour.

Cela vous intéressera

[EN VIDÉO] La couverture glaciaire antarctique grandit  La couverture glaciaire antarctique n’a jamais été aussi grande qu’en 2012, la preuve en image. 

Depuis quelque 2,6 millions d’années, la Terre connaît des cycles de glaciation. Elle alterne entre des chutes drastiques de température, où une grande partie des continents s’englacent, et réchauffement. Sans que les scientifiques ne comprennent exactement pourquoi notre planète se refroidit de la sorte. Bien que ces cycles soient liés à l’orbite qu’effectue la Terre autour du Soleil. Périodiquement, la Terre reçoit une moindre quantité de rayonnements solaires… Mais cela n’explique pas tout. D’autres hypothèses s’y ajoutent, laissant la communauté scientifique insatisfaite. 

button.png

Une nouvelle étude comble peut-être cette lacune. « Nos résultats fournissent le chaînon manquant dans la façon dont l’Antarctique et l’océan Austral ont réagi aux rythmes du système climatique » avance Ian Hall, l’un des auteurs. Pour cause, l’Antarctique et l’océan qui le borde – dit océan Austral – participent à des transferts importants de masse d’eau. Ces mouvements modifient la température et la composition de certaines zones océaniques. Jusqu’à présent, les preuves manquaient pour définir les conséquences précises de ces déplacements d’eau.

33197dac5a_50172135_paleoclimat.jpg

<img src=”https://cdn.futura-sciences.com/buildsv6/images/mediumoriginal/3/3/1/33197dac5a_50172135_paleoclimat.jpg” class=”img-responsive” alt=”Le Pl&eacute;istoc&egrave;ne est marqu&eacute; par des cycles de glaciation, repr&eacute;sent&eacute;s par des variations de temp&eacute;rature. &copy; Ariel Provost, Wikimedia Commons” title=”Le Pl&eacute;istoc&egrave;ne est marqu&eacute; par des cycles de glaciation, repr&eacute;sent&eacute;s par des variations de temp&eacute;rature. &copy; Ariel Provost, Wikimedia Commons”>

Le Pléistocène est marqué par des cycles de glaciation, représentés par des variations de température. © Ariel Provost, Wikimedia Commons 

D’eau en glace, de glace en eau

Selon cette étude, l’énigme se résout avec les icebergs de l’Antarctique. Ceux-ci fondent de plus en plus loin de l’Antarctique, ce qui déplace de forts volumesd’eau douce et glaciale. Petit à petit, l’océan Austral devient plus salé, tandis que les océans Atlantique et Indien se rafraîchissent. La circulation océanique est bouleversée. L’effet de serre s’amenuise. Par ces réactions en chaîne, la Terre accumule les conditions propices pour une nouvelle ère glaciaire.

Surtout, « les déplacements vers le nord de la fonte des icebergs antarctiques […] ont systématiquement précédé les réorganisations de masse en eau profonde d’un à deux mille ans pendant les glaciations », écrivent les chercheurs. Cela signifie que durant les 2,6 millions d’années que constitue le Pléistocène, ces mouvements en provenance de l’Antarctique ont été annonciateurs d’une glaciation mondiale.

Or, le Pléistocène est l’ère géologique précédant l’Holocène. Notre ère. Qui se déroule en pleine période interglaciaire. Les chercheurs craignent que le réchauffement climatique d’origine anthropique perturbe le cycle naturel des périodes glaciaires-interglaciaires. L’océan Austral pourrait se réchauffer au point d’empêcher les icebergs antarctiques de se déplacer suffisamment loin.

Si le non avènement d’une période glaciaire ne paraît, instinctivement, pas problématique, ce ne serait pas la première fois que notre instinct nous joue des tours. « Notre étude souligne l’importance de comprendre les trajectoires des icebergs et les modèles de fonte dans le développement des prédictions de leur impact futur sur la circulation océanique et le climat », conclut Ian Hall, prudent.

Partager.

Laissez votre commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Exit mobile version