Elles nous pompent l’air. Pour ne rien changer sur le fond, les grandes entreprises font la promotion d’une solution qui n’a pas fait ses preuves : le captage de CO2.


D’énormes tuyaux qui aspirent l’air pour en extraire le dioxyde de carbone (CO2) avant de l’injecter dans le sol, voire sous la mer : ce scénario digne d’un film de science-fiction, c’est celui de la capture et de la séquestration de carbone (CSC). Une méthode vantée par un nombre croissant de multinationales pour réduire leurs émissions jusqu’à atteindre, puisque c’est désormais l’objectif de la majorité des grandes nations du globe, la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle.

Comme le rapporte le New York Times, Microsoft prévoit de capturer ainsi un million de tonnes de CO2 ; les compagnies de e-commerce Stripe et Shopify financent à coups de millions des start-ups spécialisées dans la séquestration de carbone. Même le pétrolier Occidental Petroleum et la compagnie aérienne United Airlines sponsorisent une centrale de capture au Texas.

Compagnies aériennes, producteurs de pétrole, sites de e-commerce ou cimentiers ; les industries les plus sales utilisent cette technologie encore balbutiante comme un argument pour ne pas réduire leurs émissions à la source. Au même titre que la compensation carbone (qui consiste, en gros, à planter des arbres pour absorber le CO2), méthode très en vogue et à l’efficacité très contestable (Le Monde).

Pour l’heure, cette technologie n’est pas du tout au point et encore extrêmement coûteuse : jusqu’à 500€ pour aspirer une tonne de carbone, selon le NYT. Et même si elle fonctionnait correctement, les ordres de grandeur ne sont pas les bons : le projet Northern Lights, dans lequel investissent Total et Shell, prévoit tout juste d’aspirer 1,5 million de tonnes par an pendant les 25 prochaines années. Alors que les émissions liées à la production et à la consommation du gaz et du pétrole de Total représentent environ 400 millions de tonnes de CO2 par an (les Echos).

La seule vraie promesse de la capture de CO2, c’est celle de faire gagner du temps à des compagnies rétives au changement.

Partager.

Laissez votre commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Exit mobile version