Lors du CIOM, le gouvernement d’Elisabeth Borne a annoncé des mesures pour lutter contre la vie chère dans les territoires ultramarins. Ces mesures ont pour but de permettre à nos territoires de réadapter leur modèle économique dans sa structure et de nous rendre plus autonome. 

Dynamiser l’économie en Outre-Mers pour mieux lutter contre la vie chère. C’est l’un des nombreux objectifs que s’est donné le gouvernement, lors des récentes annonces du CIOM. Ce mardi 18 juillet, Elisabeth Borne et ses ministres nous avaient fait part de leurs intentions “d’améliorer le quotidien des Outre-Mers”, par le biais des 72 mesures qui ont été exposées. Parmi elles, 16 d’entre elles ont pour but de transformer le modèle économique de nos départements, dans sa structure. Des solutions qui permettront à la fois de baisser le coût de la vie et de favoriser la création d’emploi, si on en croît ce que nous dit le gouvernement français.

Une réforme sur l’octroi de Mer

L’octroi de mer représente l’une des principales causes de la vie chère, selon le gouvernement. Cette taxe est appliquée aux produits importés dans les Outre-Mers et varie entre 20 et 30%. Sa fonction est de servir de ressources aux budgets des communes. Elle contribue au développement de la production locale. Selon le ministre de l’économie Bruno Le Maire, elle contribuerait aussi à la vie chère en Outre-Mers, car elle est à l’origine des prix élevés sur les produits de grandes consommations. Dans une volonté de faire baisser les prix de ces produits, des mesures sur l’octroi de mer seront annoncées dans un projet de loi de finance en 2025 et seront adoptées d’ici 2027. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement juge cette taxe comme nuisible. “Une mesure inutile”, selon l’économiste Michel Branchi. “L’octroi de mer n’est pas la principale cause de la vie chère dans les départements d’Outre-Mers”, explique-t-il. “Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi la TVA. Le cumul de ces deux taxes est inférieur à TVA en métropole. Par conséquent, ce n’est pas l’octroi de mer qui crée les prix élevés sur les produits de première nécessité.”

Un renforcement du contrôle sur la concurrence

La stimulation de la concurrence dans nos départements fait partie des cartes les plus importantes que le gouvernement compte jouer. Pour lui, les entreprises sont un atout majeur dans la création de valeur au profit de nos territoires. Si l’on suit les principes de la théorie néolibérale auquelle l’Etat français croit, quand les différents acteurs du marché sont en concurrence entre eux, ils se livrent bataille pour créer les prix les plus justes. Or, dans les départements tels que le nôtre, il y a une concurrence déloyale, car plusieurs entreprises ont le monopole sur leurs secteurs de prédilection. Ils n’ont donc presque aucun concurrent. Cette situation peut facilement amener à des pratiques abusives et déloyales avec pour première victime : le consommateur. En obligeant ces entreprises à devoir faire face à d’autres acteurs qui arriveraient à peser dans la balance, ils ne devraient plus pouvoir profiter de cette situation et seraient forcés de baisser leurs prix. “Cette politique de concurrence existe depuis bien longtemps”, reprend Michel Branchi. “Des sanctions avaient déjà été prises, mais le gouvernement n’a justement rien fait pour supprimer les monopoles. Il faut que le gouvernement traite beaucoup plus en profondeur ce qui cause cette situation.”

Des mesures pour faciliter l’autonomie alimentaire

Ce sujet fait beaucoup débat en Martinique comme dans les autres départements ultramarins. Il aurait été risqué pour Elisabeth Borne et ses ministres de ne pas en parler. Matignon prévoit donc d’apporter son aide aux agriculteurs, notamment en mettant en place des plans de souveraineté alimentaire. L’Etat prévoit de donner à ces producteurs des moyens de protection adaptés contre les organismes nuisibles à leur culture. Pour aller plus loin dans sa procédure, le gouvernement promet de débloquer, d’ici 2024, 15 millions d’euros pour apporter un soutien renforcé. Il espère ainsi permettre aux populations locales de pouvoir se nourrir elles-mêmes et d’être moins dépendantes aux importations.

Les mesures prises par le gouvernement font actuellement débat dans la sphère politique ultramarine. La question reste de savoir si ces réformes seront adaptées pour résoudre les problèmes économiques de nos territoires. “Dans les Outre-mer, il y a eu beaucoup de manifestations concernant la vie chère. Ces mesures ne sont que de simples réponses à ces mouvements sociaux. Si le gouvernement propose des mesures, ce n’est pas par générosité, mais uniquement, car il se sent obligé de répondre à la colère de nos départements. Pour moi, ces mesures sont loin de pouvoir être adaptées à notre situation” termine Michel Branchi.

Thibaut Charles

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Un commentaire

  1. 300 Millions d’euros d’aides à l’investissement, à la création d’entreprise, aux infrastructure n’ont toujours pas été affectés par la CTM. Autant de millions d’eurons qui ne se retrouveront pas dans notre économie à tous les niveaux… mais ça personne n’en parle!!!!???
    Si on peut se passer de 300 M€ pourquoi “pleurer” pour la vie chère alors?
    Encore une fois on ne cherche pas les solutions au bon endroit.
    Vous voulez plus de concurrence? Faites juste en sorte que les dossiers de demande d’aide pour la création d’entreprise soient traités en moins d’un an par la CTM (entre 2 et 3 ans actuellement!) et vous verrez naitre ainsi plus de concurrence.

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