Coronavirus : cinq questions sur la vente de masques en grandes surfaces

Les masques “grand public” sont très attendus pour le 11 mai, date de début du déconfinement. Des enseignes de distribution françaises se sont engagées à en proposer, mais des doutes subsistent sur la capacité à équiper tout le monde.

Arme anti-coronavirus, le masque sera un des accessoires du printemps et de l’été 2020. A partir du 11 mai, il sera obligatoire dans les transports en commun, a prévenu le Premier ministre, Edouard Philippe, mardi 28 avril.

Son port sera également requis dans nombre d’entreprises, et recommandé dans les commerces. Mais où se le procurer ? A quel prix ? Et sera-t-il disponible dans les grands magasins ?

Quel type de masques trouvera-t-on dans les grandes surfaces ?

Deux types de masques seront proposés dans les magasins : ceux à usage unique, et d’autres réutilisables, en tissu. Ces derniers devront obligatoirement arborer un logo qui atteste de la capacité de filtration des microparticules. Ce logo existe en quatre versions différentes, en fonction de la durabilité choisie : “testé 5 lavages”, “testé 10 lavages”, “testé 20 lavages” et “testé 30 lavages”. Précision importante apportée par le ministère de l’Economie : un masque lavable 5 fois est utilisable 6 fois, un masque lavable 10 fois est utilisable 11 fois, et ainsi de suite.

Quelles enseignes les vendront ?

En principe, toutes les grandes enseignes vendront des masques. Les marques Auchan, Aldi, Carrefour, Colruyt, Cora, Groupe Casino, Intermarché, Leclerc, Lidl, Netto, Supermarché Match, Système U ont confirmé “que des masques grand public (en tissu et réutilisables) et des masques à usage unique seront progressivement mis en vente, dans des magasins et drive, à partir du lundi 4 mai, avec des approvisionnements qui monteront en puissance après le 11 mai”. Un engagement pris le 29 avril dans un communiqué commun diffusé par la Fédération du commerce et de la distribution.

A quel prix ?

Sur ce point, Agnès Pannier-Runacher a fait une promesse, vendredi 1er mai. La secrétaire d’Etat à l’Economie a fait savoir que “le prix des masques en papier à usage unique de type chirurgical sera plafonné à 95 centimes” d’euro pièce.

En revanche, pour les masques en tissu (c’est-à-dire réutilisables), elle a précisé qu’il n’y avait pas d’encadrement des prix pour l’instant. “On ne peut pas avoir de prix plafond sur des masques dont le nombre de lavages est en train d’augmenter” car “on risquerait d’empêcher des masques de qualité d’arriver sur le marché”. Néanmoins, elle promet qu’il y “aura des enquêtes chaque semaine” pour s’assurer “qu’il n’y ait pas de dérive des marges”.

Avant les propos d’Agnès Pannier-Runacher, la grande distribution s’était déjà engagée à ce que le prix des masques soit limité afin de permettre leur acquisition par tous les Français. Ils seront vendus “avec une marge minimale”, assurait-elle. “Le prix d’un masque à usage unique sera inférieur à 1 euro, en cohérence avec leurs prix d’achat à l’étranger”, précisait le communiqué de la Fédération du commerce et de la distribution. Quant au masque réutilisable, il sera “de l’ordre de 2 à 3 euros, soit un coût à l’usage de 10 à 30 centimes selon le nombre de lavages et de réutilisations possibles.”

De son côté, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, a indiqué à BFMTV que ses magasins les vendraient “à un prix inférieur à 60 centimes d’euro pour les masques chirurgicaux (jetables) et de 1 à 3 euros pour les masques en textile, en fonction de leur gamme”. Sur franceinfo, le PDG de Système U, Dominique Schelcher, a évoqué une “entrée de prix entre 2 et 3 euros” pour les masques en tissu lavables.

Seront-ils proposés en rayons ?

A priori, non, ils ne seront pas en rayons les premiers jours. Les enseignes les disposeront aux caisses et les rationneront, au moins dans un premier temps pour éviter la pénurie. Dominique Schelcher a ainsi précisé que les masques “chirurgicaux” (à usage unique) “seront vendus à la caisse dans nos magasins par paquets de 10, avec la précaution d’un achat client et par passage en caisse pour que nous puissions servir le plus grand nombre de personnes”. Il a aussi appelé les clients à “ne pas se précipiter” sur les masques dès le lundi 4 mai. “Il y en aura progressivement au fur et à mesure du temps”, a-t-il assuré. Chez Carrefour, Alexandre Bompard a annoncé, mercredi sur BFMTV, que les masques seront également vendus au niveau des caisses.

“Afin d’organiser une distribution responsable, les 90 millions de masques destinés aux clients ne seront pas, dans un premier temps, disponibles en rayon”, prévient de son côté Intermarché, par communiqué de presse. L’enseigne contactera les clients porteurs de carte de fidélité et qui autorisent l’envoi d’e-mail pour leur demander s’ils souhaitent “bénéficier” d’une offre de “masques chirurgicaux” “à prix coûtant”. Ils devront les réserver en ligne.

Y en aura-t-il assez pour tout le monde ?

A en croire Le Journal du dimanche du 25 avril, non, il n’y aura pas assez de masques le 11 mai. “La France manque de masques en vue du déconfinement”, avait titré le journal dominical, en s’appuyant sur “une note de Bercy” qu’il a pu consulter. “La production nationale hebdomadaire et les importations sont encore insuffisantes à ce stade pour couvrir la totalité du besoin”, prévient ce document rédigé le 14 avril, avait expliqué le JDD.

Avant de poursuivre : “Dans le détail, les besoins sont évalués à 376 millions d’usages hebdomadaires pour les ‘secteurs à déconfiner en priorité’ et à 600  millions pour ‘une utilisation plus globale’ (…). Le document précise qu’il faudra définir ‘un équipement minimal’ (2 à 6 masques).”

Néanmoins, mardi 28 avril, le Premier ministre, Edouard Philippe, a assuré qu’iI y aurait “assez de masques dans le pays pour faire face aux besoins à partir du 11 mai”. “L’objectif, c’est bien d’avoir pour chaque Français la capacité de se procurer un masque de manière à ce que, le 11 mai, chaque personne qui se rend dans les transports en commun soit munie d’un masque”, a renchéri le secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, jeudi 30 avril.

Selon ce dernier, la France a déjà importé 500 millions de masques depuis la Chine et les livraisons passeront à 150 millions d’unités par semaine à la mi-mai dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, a-t-il détaillé. Auquel il faut ajouter la production française. Selon La Tribune, le 9 avril, celle-ci “est passée de quasiment zéro à six millions de masques par semaine en seulement quinze jours”.

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