L’Arctique se réchauffe environ deux fois plus vite que le reste du monde. | Tore Meek / NTB Scanpix / AFP


Repéré par Robin Tutenges Pour Slate


Repéré sur BBC Future


Aux grands maux les grands remèdes. Face au changement climatique et à la fonte progressive de la calotte glaciaire, une équipe de scientifiques a eu une idée folle: répandre de la poudre de verre sur certaines parties de l’Arctique pour endiguer la disparition de sa glace.

Avec la hausse des températures, l’Arctique est enlisée dans un cercle vicieux. Plus la calotte glaciaire fond et devient fine, moins elle renvoie les rayons et la chaleur du soleil. La glace blanche se dissout en effet dans l’eau sombre et perd ainsi son effet réfléchissant, ce qui participe à l’augmentation des températures de la mer et accélère le déclin de la banquise.

Le projet à but non lucratif appelé Arctic Ice, basé en Californie, veut enrayer ce phénomène en dispersant sur la glace de la poudre de silice, utilisée pour fabriquer du verre, explique BBC Future. Cette poudre aurait, à l’instar de la glace blanche, la faculté de réfléchir les rayons du soleil et de rejeter la chaleur. Protégée de ces rayons, la glace pourrait se reconstituer.

L’enjeu est de taille: à terme, réduire la fonte des glaces permettrait également de freiner le changement climatique et ses conséquences, comme l’élévation du niveau de la mer.

Méthode prometteuse… et risquée

L’équipe a déjà testé cette technique peu conventionnelle sur des lacs au Canada et aux États-Unis. Le média britannique rapporte que la présence de cette couche de silice dans un étang du Minnesota a rendu la glace 20% plus réfléchissante. Sa fonte a été considérablement retardée.

Pourtant, malgré ces résultats encourageants, le scepticisme est de mise chez certains scientifiques quant à la fiabilité de cette méthode. Même si le projet prévoit de répandre la silice uniquement à des endroits stratégiques de l’Arctique, certains pointent du doigt les conséquences de cette poudre sur cet écosystème déjà fragile.

La silice, bien que présente à l’état naturel, pourrait notamment être ingérée par des espèces vivantes et venir perturber la chaîne alimentaire de l’Arctique. D’autant que les moyens logistiques mis en œuvre pour mener à bien ce projet seraient considérables: il faudrait 50 millions de tonnes de poudre de verre chaque année pour couvrir 4 millions de kilomètres carrés de banquise.

Quoi qu’il en soit, cette méthode, bien que peu orthodoxe, participe à une réflexion globale nécessaire, étant donné que les signaux de la fonte des glaces se multiplient en Arctique –région qui se réchauffe environ deux fois plus viteque le reste du monde. Au mois d’octobre par exemple, la mer de Laptev, considérée comme le berceau des glaces de l’océan Arctique, n’avait toujours pas commencé à geler –une première à cette période de l’année pour cette région.

 

 

 

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