Par Estelle De HouckC

de la rédac’InfoSanté & Bien-êtreAccueil

On connaît tous quelqu’un qui échappe au coronavirus depuis le début de la pandémie. Quelqu’un qui, malgré des contacts à très hauts risques, passe entre les mailles du filet. Alors, coup de bol ? Ou réelle prédisposition ? Publicitéblob:https://antilla-martinique.com/c13bc547-65fc-4a88-a4a0-078425c8ebc7

Je n’ai jamais eu le covid“, explique Gaëlle. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été exposée au coronavirus. “Mon père l’a eu, mon copain l’a eu, mes cokotteurs l’ont eu…“. Et malgré tous ces contacts rapprochés avec des personnes contaminées – qui vivaient sous le même toit qu’elle –, le test PCR de l’étudiante s’est révélé négatif à chaque fois.À lire aussiCoronavirus en Belgique : demander un test PCR directement après un autotest positif sera possible dès le jeudi 27 janvier

Sa vie ne s’est d’ailleurs pas arrêtée de tourner. “Je vis normalement, comme tout le monde“, explique-t-elle. “Comme tout le monde, je suis sortie en Casa [salle d’animation sur le campus de Louvain-la-Neuve], alors j’ai sûrement côtoyé des gens qui l’avaient sans m’en rendre compte.

Pas tous égaux face au virus ?

Et Gaëlle n’est certainement pas la seule dans ce cas. Certes, dans le lot des “invincibles”, il y a ceux qui font très attention et qui respectent scrupuleusement les gestes barrières. Il y a également ceux qui ont déjà contracté le coronavirus sans même le savoir. Mais est-ce qu’il n’y aurait aussi des personnes moins disposées à développer le Covid-19 ? Que savons-nous à ce propos ?

C’est encore assez aléatoire et difficile de prédire qui va vraiment faire le covid à temps d’exposition égal

C’est encore assez aléatoire et difficile de prédire qui va vraiment faire le covid à temps d’exposition égal“, admet Sophie Lucas, immunologue et présidente de l’Institut de Duve à l’UCLouvain.

La génétique

Ce qui est certain, toutefois, c’est que “les facteurs qui permettent de comprendre en partie ce qui détermine ce caractère aléatoire sont des facteurs propres aux individus eux-mêmes.

La génétique de chacun a donc toute son importance face à cette question. En effet, certains ont une capacité intrinsèque à répondre par des réponses immunitaires très appropriées à certains virus (et pas à d’autres). Tout cela est encodé dans notre génome et c’est ce qui détermine génétiquement des inégalités dans la capacité à répondre à certaines infections.

Dans un couple, on peut imaginer qu’un partenaire réponde très bien au virus A, B et C. Et l’autre au virus D, E et F”, illustre Sophie Lucas.

Le groupe sanguin

Autre piste : le groupe sanguin. Certaines études indiquent que les rhésus O seraient mieux protégés. “Il semble qu’il y ait une tendance à ce que certains groupes sanguins aient en effet une résistance relative à l’infection“, confirme Sophie Lucas.

Les lois de la transfusion de sang expliqueraient d’ailleurs en partie pourquoi certains groupes sanguins pourraient être un peu plus résistants à l’infection. Par exemple, une personne O serait moins sensible au virus SARS-CoV-2 qui aurait été produit par une personne du groupe sanguin A, ou AB.À lire aussiCoronavirus en Belgique : la CIM Santé autorise le vaccin de Novavax

Une partie des lois de la transfusion sanguine explique pourquoi une personne du groupe O pourrait être un peu plus résistante à des virus auxquels elle serait exposée et qui auraient été produits par une personne du groupe A.

Rappelons là qu’il s’agit là de risques relatifs qui ne peuvent s’appliquer à chaque cas individuel. “Dans un couple, si un partenaire est du groupe sanguin O et l’autre du groupe sanguin AB et qu’ils se retrouvent tous les deux confrontés au virus lors d’une soirée, cela ne veut absolument pas dire que la personne du groupe O ne sera pas infectée.

L’immunité croisée

Par ailleurs, une étude menée au Royaume-Uni suggère qu’avoir été en contact avec d’autres coronavirus antérieurs pourrait protéger une personne d’une infection au SARS-CoV-2.

Sur 52 personnes vivant dans un foyer avec une personne positive au Covid-19, la moitié a été infectée, l’autre moitié est restée négative. Les chercheurs ont observé un taux plus élevé de lymphocytes T chez les personnes non infectées, probablement parce qu’ils avaient déjà été infectés auparavant par un autre type de coronavirus. C’est ce qui expliquerait leur meilleure résistance face au Covid-19.

Le vaccin

Enfin, et sans grande surprise, un schéma vaccinal complet renforce également la résistance d’une personne en contact avec le coronavirus. “L’état immunitaire spécifique de protection contre cette maladie-là – autrement dit l’état de vaccination – peut en effet jouer“, rappelle Sophie Lucas.

Si un partenaire a reçu trois doses de vaccin et que l’autre n’en a pas reçu, il y a beaucoup plus de chance que la personne non vaccinée attrape le covid

Si un partenaire a reçu trois doses de vaccin et que l’autre n’en a pas reçu, il y a beaucoup plus de chance que la personne non vaccinée attrape le covid que la personne vaccinée avec trois doses.

Des hypothèses

Alors, finalement, pourquoi certaines personnes ne contractent pas le coronavirus même en y étant exposés ? Certaines personnes sont-elles moins disposées à développer le Covid-19 ? Vous l’aurez compris, la réponse est loin d’être simple puisque l’infection dépend de nombreux facteurs. Il n’y a donc pas vraiment de règle au niveau individuel. 

Les paramètres sont tellement multiples qu’il est quasiment impossible, à un niveau individuel, d’expliquer quel est le facteur prédominant chez une personne donnée“, conclut l’immunologue.

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