L’Agence Française de Développement (AFD) de Martinique, établissement financier relevant et dépendant des hautes autorités étatiques, a récemment présenté son bilan pour l’année 2023. Ainsi, près de 76 millions d’euros ont été octroyés pour la réalisation de nouveaux projets sous nos cieux, dont 36 millions attribués à nos collectivités publiques. Une aide financière qui, cependant, ne constitue pas le seul soutien apporté par l’établissement ; l’expertise, l’appui technique et les renforcements de capacité(s) faisant aussi partie de l’ADN de l’Agence : les précisions de Guillaume Chiron, le directeur de l’AFD en Martinique.  

Antilla : Quels sont à vos yeux les résultats marquants de ce bilan 2023 ?

Guillaume Chiron : En 2023 on a pu accompagner un certain nombre de collectivités et de communes. Et surtout nous avons réalisé une année exceptionnelle sur l’accompagnement des associations dans le médico-social.

Ce volet relatif à la santé et au médico-social est-il devenu une priorité pour l’AFD en Martinique, ou est-ce dans la continuité de l’action de l’établissement ?

C’est une priorité depuis de nombreuses années, mais compte tenu du vieillissement de la population en Martinique et des enjeux sociaux, cela prend une ampleur sans doute plus significative. Et nous souhaitons équilibrer davantage nos financements en faveur du médico-social versus ceux que nous accordons aux collectivités locales.

Votre « feuille de route » demeure donc la même, articulée autour de trois transitions majeures ?

Absolument, nous restons sur nos bases c’est-à-dire la transition écologique, la transition territoriale et la transition énergétique – qui sont des enjeux de planète -, la transition démographique et la transition sociale étant des enjeux de cohésion sociale et de lutte contre les inégalités.

« Nous avons constaté que les collectivités martiniquaises investissaient moins que leurs ‘’voisines’’ et nous souhaitons savoir pour quelles raisons »

Bilan 2023

Dans votre présentation vous avez notamment indiqué que la Martinique avait investi deux fois moins que d’autres territoires d’outremer : comment l’expliquez-vous ?

Nous organisons une ‘’journée d’action locale’’, pour justement se poser des questions sur ces enjeux. Effectivement, nous avons constaté que les collectivités martiniquaises investissaient moins que leurs ‘’voisines’’ et nous souhaitons savoir pour quelles raisons. C’est pour cela que nous organiserons des ateliers avec un certain nombre d’interlocuteurs, pour essayer de trouver des solutions.

Vous avez déjà des pistes d’explication, non ?

(sourire) Oui mais si je les dévoile ce sera moins intéressant pour la suite, donc je préfère ne pas en parler pour l’instant.

Un certain nombre de projets ont été soutenus par l’AFD quant aux transitions que vous citiez : pouvez-vous nous donner des exemples ?

Concernant la transition énergétique, on peut prendre l’exemple du ‘’Plan Lumière’’ sur la commune du Lamentin (plus de 6,2 millions d’euros sur 20 ans, ndr) ; ce projet est vraiment significatif, avec une réduction de 50 à 70% de la consommation, donc des émissions de gaz à effet de serre, ce qui est très substantiel. Concernant l’accompagnement de l’association ‘’Martinique Autisme’’ (plus de 11,6 millions d’euros sur 25 ans, ndr), il s’agit là d’améliorer les conditions des personnes atteintes d’autisme en Martinique. Et sur le ‘’Plan Séisme Antilles-Guyane’’ on a aussi des résultats concrets, avec un certain nombre d’écoles qui seront financées dans le cadre de ce programme : au final, ce seront 1000 élèves qui seront dans des structures antisismiques.

Concernant le financement et l’accompagnement portés par l’AFD, le secteur privé prendra-t-il davantage de place dans les engagements de l’Agence* ?

Nous sommes attentifs au développement du secteur privé, attentifs au développement du secteur touristique et hôtelier en Martinique – qui est évidemment un facteur important de croissance économique et d’emplois -, nous sommes aussi attentifs aux projets d’énergie(s) renouvelable(s), donc oui, si on a l’opportunité de financer davantage de projets en lien avec le secteur privé, on sera très intéressés d’y être associés.

Propos recueillis par Mike Irasque

*7 millions d’euros en 2023.  

Crédit photos : Roland Dorival pour Antilla.

 

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