L’espèce humaine est parfois réticente à changer son comportement. | Mélissa Jeanty via Unsplash


Avec l’apparition du Covid-19, des aspects de notre vie ont changé du jour au lendemain. Finies la bise et les poignées de main. Côté boulot, place au télétravail et aux visioconférences. Si certaines personnes n’y voient que des mesures temporaires, il est pourtant probablement vain d’espérer retrouver notre vie d’avant rapidement.

D’après les psychologues, attendre un retour à la normale plutôt qu’affronter une nouvelle réalité peut être dangereux. Pour Thomas Devenport, professeur en informatique et management au Babson College dans le Massachusetts, «on continue à se dire que la pandémie du Covid-19 finira bientôt. Par conséquent, nous n’éprouvons pas la nécessité de changer notre attitude de façon permanente.»

Le «biais de normalité» explique la tendance qu’ont les humains à penser qu’un changement est temporaire, et que le futur ressemblera au passé. Nous éprouvons alors souvent des réticences à modifier nos habitudes et nos points de vue. Selon Thomas Devenport, celles et ceux qui refusent de porter un masque illustrent parfaitement ce phénomène. Ils perçoivent cette intrusion dans leur vie comme un effet de mode qu’il n’est pas nécessaire d’adopter.

Survivre grâce à l’adaptation hédonique

Si l’espèce humaine se montre parfois peu encline à changer ses habitudes, une partie de son cerveau lui permet toutefois de s’adapter rapidement au changement. C’est alors l’envie de survivre qui prime.

«L’adaptation hédonique» explique notre capacité à survivre aux événements malheureux. Il s’agit de notre aptitude à accepter dans notre environnement une chose qui, quelques semaines plus tôt, nous aurait largement contrarié. Selon Sonja Lyubomirsky, professeure de psychologie à l’Université de Californie à Riverside, «lorsque des événements heureux ou malheureux arrivent, on ressent d’abord des émotions intenses. Puis on s’en accommode et on retrouve notre routine. Néanmoins, les personnes ne s’adaptent pas aussi bien aux changements négatifs dans leur vie.»

L’adaptation hédonique fonctionne dans les deux sens. Par conséquent, des changements comportementaux adoptés pendant un mois peuvent être abandonnés très vite, lorsqu’ils ne sont plus nécessaires. D’après la professeure de psychologie, notre nouvelle habitude de porter un masque dans les lieux publics pourrait donc être facilement oubliée, au moment d’opérer un retour à la normale. Au contraire, les conduites devenues automatiques peuvent perdurer. Par exemple, se laver les mains plus fréquemment restera probablement dans notre routine quotidienne.

 

Sonja Lyubomirsky rappelle que la vie est une série de changements auxquels l’être humain doit s’adapter. S’ils sont parfois temporaires, d’autres s’ancrent dans la durée. Comme pour tout, nous trouverons un moyen de faire preuve de résilience face à la crise sanitaire actuelle. Le futur, même s’il sera différent, pourrait de nouveau nous paraître normal.

 

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